1022.- La dernière bizarrerie de Terry Gilliam après Les Frères Grimm (2005) et Tideland (2006) nous plonge dans son univers toujours aussi farfelu. J'ai pensé aux Aventures du Baron de Munchausen qui m'avait fasciné 1989. L'intérêt principal du film est la présence de Heath Ledger l'inoubliable Joker de The Dark Knight de Christopher Nolan alors qu'il lui restait encore trois semaines de tournage sur fond bleu au moment de sa mort en janvier 2008. Pour le remplacer au pied levé et tourner les scènes qui manquaient, Terry Gilliam a fait appel au trio d'acteurs confirmés Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrel en justifiant habilement dans le scénario le changement de visage de son personnage principal . Le jeune mannequin anglais Lily Cole au visage de poupée est superbe et Christopher Plummer un formidable Docteur Parnassus qui a plus de mille ans et permet à quiconque de plonger dans un monde imaginaire lorsqu'il se met en transe. L'idée est bonne mais cela part un peu dans tous les sens, le scénario n'est pas assez construit, j'ai lâché prise à plusieurs reprises voire je me suis assoupi. Les scènes dans l'Imaginarium m'ont réveillé car elles sont vives et très bien faites. La roulotte du théâtre ambulante est astucieusement conçue, les acteurs sont tous bons mais il manque singulièrement une histoire dans ce film posthume. Au final, un film bof bof lorsqu'on retire son principal atout.
"L'Imaginarium du Docteur Parnassus" de Terry Gilliam avec Heath Ledger, Christopher Plummer, Johnny Depp, Jude Law, Colin Farrel et Lily Cole
1021.- Du bidon à la vie il n'y a qu'un pas et c'est déjà l'heure du baptême de la petite Eloïse.
C'est non sans une certaine émotion que j'ai été le témoin d'une cérémonie réussie à l'église suivie par une réception somptueuse donnée par le Dr Butterfly et Nicolas "Bac+10" les heureux Maman et Papa. Qu'elle est belle la vie ! Les photos sont sur Flickr.
1020.- Depuis Le Seigneur des Anneaux, j'ai toujours plaisir à retrouver le fabuleux Aragorn dans l'interprétation de tous ses rôles dramatiques. Il nous a épaté en cowboy roi de la gâchette dans Appaloosa, en officier espagnol dans Capitaine Alatriste, en homme de main russe et ambitieux dans Les Promesses de l'Ombre et en patron de bar violent dans A History of Violence. A chaque fois l'acteur apporte de l'épaisseur à ses rôles et joue aussi bien de son regard, de ses gestes que des paroles qu'il prononce. Cela est pertinent car il n'y a pas de long discours philosophique dans ce f ilm qui peut rappeler Seul au Monde avec Tom Hanks sauf que l'île déserte en question est la planète entière dévastée après une catastrophe nucléaire. Le film apparait dans la catégorie "science-fiction" mais on est très loin de Star Trek. On est plus dans l'idée de Mad Max, I am Legend ou Waterworld qui évoquent également la vie quotidienne de survivants après que la population ait été entièrement dévastée. L'ambiance post-apocalyptique est rendue avec l'absence de soleil sur tous les plans bien qu'il fasse jour. L'histoire de cette famille est très triste mais émouvante quand on voit ce qu'un père de famille est capable de faire, de se surpasser pour protéger son fils et d'assurer de sa sécurité. L'acteur qui joue son fils est parfait, à la fois innocent comme un enfant mais aguerri aux pires difficultés de cette vie au vu des obstacles auxquels ils doivent faire face ensemble. Le film est tiré d'un livre qui a eu le prix Pulitzer 2007 de Cormac McCarthy. Dans sa vision de notre futur, nous les survivants sommes les SDF d'un monde en désolation totale dans lequel l'argent n'a plus aucune valeur. C'est hyper-réaliste car il n'y pas de zombie qui cherche à nous manger mais d'autes hommes qui atteste que l'homme est bien un loup pour l'homme. Avec la crise actuelle où de plus en plus de monde a des difficultés, où j'ai connu le chômage plusieurs fois, lorsque je vois un SDF dans la rue je ne peux m'empêcher de penser que cela pourrait m'arriver un jour. L'auteur nous dit donc que cela nous arrivera, ce n'est pas très réjouissant mais il faudra faire une réserve de boites de conserves et de nourriture lyophilisée. En bref, j'ai bien aimé cet excellent film qui a différents niveaux de lecture : quoi de plus important à transmettre à son fils de sa propre existence, comment marcher des centaines de kilomètres quand on n'a pas une bonne paire d'Asics, où trouver un bon caddie de supermarché pour transporter sa nourriture et ses habits, pourquoi éviter de manger ses enfants quand on a vraiment faim, ... un film qui nous projette à mille lieues de notre société de consommation.
"La Route" de John Hillcoat avec Viggo Mortensen, Charlize Theron, Guy Pearce et Kodi Smit-McPhee
1019.- Le dernier film de Eric Valette qui avait réalisé Maléfique (2003) avec Clovis Cornillac est un thriller nerveux avec des rebondissements, des scènes d'action et des personnages au caractère bien trempé. Les femmes ne font pas que de la figuration et tirent même parfois les ficelles à l'image de Mado jouée par Christine Boisson à la fois une mère maquerelle, une business woman et une marraine maffieuse. Ce polar m'a fait clairement pensé à Secret Défense que j'avais bien aimé avec déjà la talentueuse Rachida Brakni qui interprétait un agent de l'Etat aguerrie au terrain. L'histoire assez simpliste se laisse suivre sans baisser de rythme à la mesure des meurtres en série de Thierry Frémont, redoutable barbouze reconverti en homme de main d'André Dussollier, impressionnant dans son rôle de grand commis de l'Etat affecté aux basses besognes. Les seconds rôles ont de vraies gueules telles celle de Jean-Marie Winling qui interprète l'inquiétant Macquart ou Gérald Laroche qui est le sympathique officier Bonfils. La musique signée Noko suit bien l'intrigue et cela reste bel et bien un polar à la française, surtout pas un ersatz d'imitation de thriller américain ce qui n'est déjà pas si mal.
"Une Affaire d'Etat" de Eric Vallette avec Thierry Frémont, André Dussollier, Christine Boisson et Rachida Brakni
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