489. - Premier jour de chômage au bureau, je relance les pistes positives d'hier et j'attends les contrats des cabinets. Le marché est porteur dans mon secteur et j'ai aujourd'hui 19 jours avant de quitter la firme. Je me rappelle quand une situation analogue s'était produite du temps d'ENRON en 2002, le partner qui m'avait annoncé mon départ forcé avait poussé ma candidature sans que je lui demande rien chez un ami ex-Oracle qui avait monté son propre cabinet. "Appelle-le de ma part, je lui ai parlé de toi". J'avais trouvé ce geste fair, il n'était pas obligé de le faire.
Autres temps, autres moeurs.
A l'époque je m'en suis tiré avec une jolie augmente, un beau chèque qui allait me permettre d'avance l'acompte pour mon studio à Paris et un beau projet à Genève sur lequel j'allais passer 10 mois.
Plusieurs questions se posent à moi dorénavant, je reste salarié ou je me lance en indépendant, je commence la cigarette ou je reste au Partagas, fromage ou dessert ?
Je profite de la pause pour monter une boîte peut-être. L'essentiel est de trouver une mission, un contrat. Ce qui est réconfortant, c'est toutes ces mains qui se sont spontanément tendues vers moi pour me proposer un repas, un dîner, une cooptation, un coup de pouce pour intégrer leur boutique. C'est encourageant et je me dis que je ne suis pas une si mauvaise personne pour avoir autour de moi des gens prêts à me soutenir dans ces moments difficiles.
Nous sommes ce que nous faisons. A moins de vivre comme un ermite en montagne ou en autarcie dans les Carpathes ou même en voyage entre la Turquie et le Canada, le travail a un rôle social primordial et constitue un véritable facteur d'intégration.
On croise les doigts ...
(Crédit photos : Richard Ying)
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