1370.- Aurélie Imarre que j'avais rencontrée aux 1ères Foulées du Lavoir 2015 organisées par mon ami Pinkrunner alias Philippe Thuret, marquait sur son Fessebouc la semaine passée : "Entrainement difficile, course facile". J'avais déjà entendu ces mots dans une émission de télé et c'était si vrai, quand on s'endort sur un rythme trop pépère en footing, on installe son corps dans confort dont il n'est pas facile de s'extirper quand il faut se faire violence et rester au taquet plus longtemps. Je l'avais appris ou redécouvert à mes dépens pendant la Ronde de Puteaux sur mon premier 5 km officiel quand je partais sur du 4:13" au premier kilo au lieu de 4:30" en cible et que je me trouvais en panne de carburant peu après le 2 km alors qu'il me restait encore 3 km avant de passer la ligne. J'étais en détresse respiratoire sur ces 3000 mètres bien loin de mon allure cible. Je manquais singulièrement de soutien, de foncier puisque mes jambes étaient bien revenues.
Le 19 juin 2016, c'était l'acte 2 avec les Foulées du 12ème et mon premier 10 km depuis bien longtemps, en réalité les 10 km du Bois de Boulogne 2014 où j'avais réalisé 46 minutes tout pile. Cette marque était bien loin de mon objectif du jour puis il aurait fallu courir à 13 km/h sur les 10 km et que seulement 3 mois auparavant j'avais du mal à boucler la distance en moins de 1 heure à l'entrainement.
Je n'étais pas stressé, j'avais passé une bonne nuit sauf les 2 dernières heures où je n'avais cessé de penser aux 2 policiers tués à Magnanville par un djihadiste, acte d'une barbarie sans nom qui nous a tous révoltés et par rapport auquel une course de 10 km de reprise n'avait pas la même portée émotionnelle. Je n'étais donc pas perturbé par ma course, au contraire j'étais persuadé que j'allais me régaler toute la journée. C'était le mot. Avec mon Amour nous nous sommes réveillés à 6h30 le dimanche et je lui disais que j'étais trop content de l'accompagner à une course et enfin pour courir à ses côtés. Photographier c'est bien, vivre la course en coureur c'est tellement mieux. Je retrouvais le bonheur de croiser les copains avant la course, les consignes avec une anecdote rigolote : à un moment après avoir retrouvé mon ami et coach Giao, un bénévole de l'association SAM PARIS 12 se retourne vers nous et appelle : "Giao tu peux venir s'il te plait ?", Giao dit "Lequel ?", le bénévole "Celui qui est en bleu" Nous étions tous les deux en bleu, lui en débardeur KM Mania et moi en tee-shirt bleu azur de la Runnosphère.
Il s'approchait donc et me dit "Non c'est toi qu'ils veulent voir !". C'était Marylou ma copine du club qui avait remporté la course il y a quelques années qui m'encourageait pour ma course de reprise.
Je croisais avant le départ William Arsicaud, Jean-Pierre Bardera, et nous partimes avec Amandine et Giao pour un tour d'échauffement sur la première boucle. 5 km c'est beaucoup mais c'est pas mal pour se préparer je trouve. J'ai commencé les 3 km à 9 km/h pour terminer sur les 2 derniers à 10-11 km/h avec 3 accélérations à un peu plus que l'allure cible.
Il faisait moite mais frais en cet avant-dernier week-end de juin. Après les pluies des jours précédents, la météo était clémente.
Je retrouvais mon lièvre du jour, mon ami Alexandre Pierron dans le stade vélodrome de la Cipale. Il était habillé en survêtement avec une veste mais sans sa casquette fétiche. Il m'expliquait que le jour où il l'avait enlevée, il avait réalisé sa meilleure marque sur 10 km en 32'55" à Lille à l'occasion du 10 km et semi-marathon.
Nous avons rejoint le départ de la course en nous positionnant très exactement entre les meneurs d'allures des 45 et des 50 minutes. Je voyais Benjamin concentré qui attendait tranquillement le départ. Le micro était loin de nous et Amandine me disait qu'il avait rendu hommage à un coureur de l'association décédé depuis peu et pour lequel ils ont applaudi pendant plus d'une minute.
On était si décontractés avec Alexandre que lorsque le coup de feu du départ a éclaté, on était encore en train de discuter. Mon lièvre du jour avait préparé un papier sur lequel il avait inscrit tous les temps de passage à l'allure cible que je m'étais fixée soit 4'45" au km ou 12,6 km/h.
Sur le terrain, j'ai fait la décomposition suivante :
04:34
04:43
04:37
04:53
04:57
04:53
04:58
04:58
05:13
04:25
Grâce à Alexandre, sur le premier kilo je ne suis pas parti trop vite car on est tout frais au départ, on se sent en forme et on a tendance à partir trop vite. Surtout avec l'embouteillage du début on compense en zigzagant et en dépensant inutilement des forces. Alexandre m'a permis de me canaliser et de bien être lancé. Nous sommes partis derrière le meneur des 50 mais nous l'avons bien vite dépassé pour nous caler tranquillement entre le 45' et le 50' pile dans l'objectif.
L'exercice de soutien a payé cette fois car j'ai facilement passé la barre des 3 km sans souffrir à l'allure cible. J'étais dans le tempo et j'en avais encore sous la semelle.
Je me suis désuni à partir de la fin du 4ème km, j'avais vraiment du mal à boucler les 2 km suivants jusqu'à la mi-course.
j'allais vers la perdition et la dérive à partir de la deuxième partie de la course.
J'ai avalé un gel liquide au 5 km et je me ressentais ragaillardi ce qui m'a permis d'éviter la dérive et avec un pacer efficace et régulier, il l'a senti j'ai réussi à nouveau à recoller à ses baskets
Sur les 7-8 km c'était vraiment le mental qui m'a aidé à tenir car après un 6 km où j'avais à nouveau du coeur, je me suis senti à nouveau mal au milieu du dernier 3000 mais j'ai visualisé les repères à tous les 1000 comme sur un 3000 que j'ai l'habitude de faire le midi à Saint-Quentin-en-Yvelines, c'est efficace ce truc ca permet de découper le dernier 3 x 1000 et de le passer moins difficilement.
Le 9ème km je me suis senti mieux mais j'ai bien ralenti comme l'indique le chrono, je me réservais pour le dernier kilo au lieu de tout donner car je n'avais plus la force de tout donner, j'ai senti que mon lièvre a tenté de me relancer en m'encourageant et en me forçant à ne pas trop m'endormir
Merci à mon lièvre Alexandre encore c'était génial de me consacrer de son temps ce dimanche matin, c'était très important pour moi car pendant l'entrainement, je sentais que les séances sur piste ne posait aucun problème mais j'avais au final peu de sorties longues avec des portions de seuil de deux ou trois fois des séries de six à huit minutes de seuil, je ne me voyais pas réussir un sub-50 minutes avec ma forme actuelle.
Un 48:16" pour ma toute première course de reprise en format 10 km me comble tout à fait et rempli les objectifs de mon coach, en avant pour la suite des aventures extraordinaires.
(Crédit photos : 1. Frédéric Bougrain, 2. et 3. Manoly Siliphayvanh)
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