Quand je l'ai rencontré il y a quelques mois, il me paraissait plutôt sympa. Nous avons travaillé ensemble sur une propale et ce qui m'énervait chez lui, c'est son sourire en coin chaque fois que l'on abordait des points sérieux comme s'il n'en avait pas grand-chose à faire. Cela m'irritait sans doute parce que ce rictus me rappelait mon père qui ne panne rien à nos discussions et se cache derrière des onomatopées dont nous avons fini de chercher à comprendre le sens. Très vite, j'ai apprécié ses compétences pointues, son sérieux et son déroutant sens de l'humour, du genre à sortir devant notre manager pendant une réunion à trois : "Ah oui, tu ne m'as pas dit que tu avais du mal à communiquer avec giao ?"
Il est extra ce type.
C'est souvent comme cela le boulot de nos jours, tu changes tellement de boîtes que tu rencontres des gens épatants, tu t'y attaches et quand tu commences à vraiment les apprécier, chacun prend un autre chemin, un autre destin.
Les six dernières années où j'étais en goguette par monts et par vaux pour les missions, ma valise à roulettes toujours prête , cela m'est très souvent arrivé : je sympathisais avec les équipes locales, je m'intégrais facilement puisque j'étais en déplacement du lundi au vendredi et c'était toujours le déchirement quand je devais revenir sur Paris ou encore partir ailleurs, au loin vers Dunkerque, Bordeaux, Tulle, Toulon, Chicago, Kourou ou Aix-les-Mille. Parmi les souvenirs les plus poignants, je me rappelle une usine de production d'acide acétique à Pardies près de Pau où mon padawan "Pépé" de Tarbes me raccompagnait au taxi en larmes en me disant : "Allez file, je ne veux plus te voir !" ou bien mon ami Raf à Genève qui m'a pris dans ses bras lorsque je revenais à la capitale après 10 mois passés dans le canton du Lac Léman : "Allez bon courage mon frère". Désolé les filles, je travaille dans un milieu plutôt viril donc des collègues femmes qui n'ont pas été avares de démonstration avec moi, je n'en ai pas de souvenirs à relater dans la présente note.
Chaque fois que tu pars, la dernière fois c'était de Clermont Ferrand après 9 mois passés chez Bib, tu te sens le cœur léger avec un pincement au cœur pour ceux que tu as cotoyés et qui ont facilité ton intégration et ton installation, Maurice qui m'a aidé à porter mon canapé en alcantara, Abdou qui m'a dépanné pour que je puisse dormir convenablement, Patrice qui m'a prêté la télé de ses beaux-parents pour que je puisse suivre la Star Ac après le boulot et j'oublie les autres Philippe, Didier, Laurent, Fred et Soheile qui ont été bien cools. On a une drôle de vie quand même, les intermittents du spectacle ou les vieux briscards itinérants.
Bon vent à toi mon Ami, Dieu te garde et j'espère que ta femme sera ok pour le barbecue cet été !
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