Avec l'explosion des chaînes du câble, satellites et autres TNT dans notre bon vieux paysage audiovisuel français, un nouveau sport national s'est développé ici bas, c'est le "Je passe à la télé" du nom de la défunte émission de Georges Beller et de Laetitia Nallet sur FR3.
En marge des émissions de télé-réalité, Star Academy et autres Nouvelle Star, plusieurs écoles de formation aux métiers de la communication se sont montées pour apporter aux pourvoyeurs d'images et de contenu, du sang neuf et de nouvelles têtes qui seront peut-être les Foucault (l'animateur pas le physicien) ou Drucker (l'animateur pas l'économiste) de demain.
L'un de mes meilleurs amis, Alexandre Laflèche, a intégré l'Académie Audiovisuelle ainsi que Astrid C. qui nous livre ses impressions sans concession, dans un entretien sans langue (ni gueule) de bois.
Giao : Astrid, vous allez bientôt finir votre session 2006 de l'Académie Audiovisuelle et je souhaiterais avoir ton ressenti, c'est du sérieux ?
Astrid : oui c'est sérieux, les cours ont lieu régulièrement avec Richard Joffo, le pro !
on apprend plein de choses : cours théoriques mais surtout mise en pratique
on enregistre chaque semaine une émission du style "on a tout essayé" et en plus on a la chance d'avoir notre émission sur direct8
il n'y a pas mieux comme exercice, c'est du live, donc le meilleur moyen pour tester le direct, la technique, les dérapages, etc.
Giao : tu as un exemple de planning de cours ?
Astrid : par exemple, samedi, on va faire du "training flash infos" sur prompteur
chacun doit écrire son flash et hop, training.
un autre samedi, on a fait un cours sur la chronique
un autre sur l'interview ou comment mener un débat et les cours du jeudi c'est enregistrement de l'émission avec les chroniques qu'on passe et parfois des intervenants : Morandini, Grégoire Olivereau (responsable de castings pour Canal +, France 5, Paris Première), etc.
Giao :et toi alors, ça t'a plu c'est positif ?
Astrid : oui je suis super contente !
Giao :.Au niveau du suivi, c'est pas mal ou bien vous êtes lâchés dans la nature ?
Astrid : c’est ça qui est bien, c’est qu’après la fin de notre session, on peut on peut revenir quand on veut pour se perfectionner et refaire des chroniques, et « ne de pas perdre la main » !
Giao : Les locaux sont sympas ?
Astrid : Côté infrastructures, on a cours côté, Porte de Bagnolet, donc un peu loin et dans une école de photographie, ça c'est plutôt sympa, et côté groupe : c'est très chouette !
au fur et à mesure on connaît de plus en plus les gens qui restent (eh oui, il faut être motivé pour venir bosser 2 fois par semaine et le soir!!!)
on fait des projets ensemble mais c'est vrai que nous sommes nombreux, en tout 40/50 et que forcément nous serons pas tous appelés à réussir !!!
Giao : ils vous ont dit que les places sont chères et vous ont présenté des perspectives de carrières et de progression professionnelle ?
Astrid : Il n'y a pas de « gonflage de cerveau » : quand on arrive on ne nous dit pas qu'on va faire de nous des stars de la TV ! au contraire dès le 1er cours, c'est "vous êtes 20, dans trois mois, vous serez plus que 11" . C'est dur.
Giao : Ce n'est pas comme les écoles de commerce ou les écoles d'ingénieur où les apprentis ont la tête comme un melon et qu'ils pensent qu'on va leur proposer direct 35 K a la sortie alors ?
Astrid : Euh, non... C’est plutôt du genre "C'est un monde impitoyable et il n'y a que vous qui puissiez faire en sorte d'y arriver, je vous donne les ficelles du métiers après il faut bosser"
Giao : c'est payant ?
Astrid : A peu près 200 euros par mois, ce n'est pas cher comparé à d'autres écoles comme Access Studio et puis on peut aussi se faire financer via des organismes.
Giao : les critères d'entrée c'est bac+5, avoir des parents fortunés ou des pistons, avoir déjà un boulot ?
Astrid : rien de tout ça, tu postules, et lors de l’entretien/audition tu montres ta motivation, tes capacités !
Giao : Si on n'atteint pas forcément le but, il reste quelque chose à tirer de cette expérience ?
Astrid : oui, bien sûr ! On grandit intérieurement car c’est pas si simple de se mettre en danger chaque semaine devant la caméra et devant les autres. Et puis parfois on peut s’apercevoir que finalement on est mieux derrière la caméra que devant ; du coup certains ont monté une boite de prod ou autre.
Il faut être clair qu'en rentrant, on ne t'attend pas à la fin avec un contrat à la clé, faut bosser !
Giao : merci pour ton interview
Astrid : de rien, ce fut un plaisir !!!
Ne manquez pas Astrid, certains samedis sur Direct8, de 18h à 19h notamment le 13 mai (bon anniversaire ma cricri !) sur l'expo Vach'Art ;o)
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