inZeSentier

Je suis une Légende

581. - En l'occurrence la légende du rôle-titre est dévolue à Will Smith, acteur aussi physique que surdoué lorsqu'il s'agit de passer du rire aux larmes et de la tristesse la plus profonde à la peur viscérale. Je pensais voir une resucée de "28 Semaines plus tard" en plus gros mais le film est plus profond que cela, il n'enchaîne pas les morceaux de bravoure de façon mécanique, sans âme et sans inspiration. Il s'agit d'une quête du dernier homme sur Terre qui s'accroche à l'espoir de redonner son visage à l'Humanité, quand bien même Dieu l'a déserté.
J'ai passé un bon moment alors que j'étais plein d'angoisse pour mon crédit bancaire concernant le resto que je suis en train d'acheter. C'est un film qui rappelle étrangement "Seul au Monde" avec Tom Hanks puisque pendant quasiment tout le film, on ne voit qu'un seul personnage sur l'écran tout au long du planning détaillé de sa journée de survivant. La métaphore est poussée à son paroxysme dans ces deux films marquant car les héros se retrouvent vraiment seul. La solitude n'est pas pour moi un état souhaité. J'étais bien quand on était deux, on faisait des projets, on se dessinait un avenir commun. Ce n'était pas la bonne mais c'était bien quand même. Un pote m'a demandé un jour à minuit au McQuick de la Place Blanche si la solitude me pesait.
Sans attendre ma réponse, il m'a dit "de toute façon, tu es toujours très bien entouré, ta famille et tes amis sont là pour toi".
Parfois il est vrai que j'étouffe un peu d'être entouré et j'ai besoin de me sentir seul, à peu près un jour par mois ;o)
Quand on est seul, ce qui peut nous sauver c'est un bon planning et des objectifs avec des progrès que l'on peut constater. Si on se laisse flotter à la dérive, c'est mauvais et cela peut faire naître de bien coupables pensées. Bref un bon film qui aide à se retrouver en harmonie avec soi-même.
La célèbre Cinquième Avenue de New-York toujours noire de monde par tout temps à toute heure, complètement vide et laissée à l'abandon à la mère nature, le plan est hallucinant et cela vaut le coup d'oeil en grand écran, non devant son petit écran plasma.
"Je suis une Légende" de Francis Lawrence avec Will Smith, Alice Braga et Dash Mihok

We own the night (La Nuit nous appartient)

564. Joaquin "Gladiator" Phoenix est le meilleur acteur de sa génération. Egalement producteur associé du film avec Mark Wahlberg, il campe un directeur fantoche de boite de nuit à la solde de la terrible mafia russe alors que son père et son frère sont des héros de la police de New-York. A la fin des années 80, le disco explose et la criminalité explose dans la Grosse Pomme où l'on enterre deux policiers par mois en moyenne. Eva "Hitch" Mendès prête sa sublime plastique dans une scène d'ouverture très chaude et joue la petite amie de Joaquin. La tension dramatique est rehaussée par la mise en scène trippante de James Gray, réalisateur de "Little Odessa" et "The Yards" avec déjà Joaquin et Mark.
Après "Les Promesses de l'Ombre" de David Cronenberg, un autre film sur la mafia russe avec Robert Duvall en Commandant de Police, celui-là même qui jouait l'avocat de la mafia dans "Le Parrain", film mythique de Coppola.
"La Nuit nous appartient" de James Gray avec Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg, Robert Duvall et Eva Mendès

La machine à fabriquer des souvenirs

549. - Dupontel excelle dans un ovni vu cet après-midi au Pathé Wepler de la Place Clichy de Julien Leclercq . Passé les vingt premières minutes de ce film qui parait aseptisé, d'ailleurs un couple est parti à ce moment-là, on vit les péripéties d'un Dupontel perdu entre sa vie brisée et son enquête policière avec la jolie Marie Guillard. Les images sont léchées et fait étonnant, tout se déroule à huis clos, on ne voit quasiment pas le ciel dans ce polar futuriste où l'on découvre une superbe vue de Paris imaginée avec des buildings en plein centre. Le nombre de décors est assez réduits car on navigue entre le petit studio de Dupontel et l'hôpital où Marthe Keller et Estelle Lefebure. Outre la belle musique, les plans fouillés et les effets de photographie soignée avec en bonus un combat à la "Jason Bourne", le propos manque cruellement de fond. Le potentiel émotionnel de Marthe n'est pas assez exploité et Estelle est aussi glaciale que les pages d'un magazine de mode, elle n'arrive pas vraiment à donner une once d'humanité à son personnage dont on se demande la fonction. Dupontel arrive à peine à tirer son épingle du jeu et Mélanie Thierry est la plus touchante dans son rôle surprenant.
"Chrysalis" de Julien Leclercq avec Albert Dupontel, Marthe Keller, Mélanie Thierry et Estelle Lefébure

Promesse tenue

548. - Au Max Linder Panorama ils jouent en ce moment un film du canadien David Cronenberg avec Viggo "Le Seigneur des Anneaux" Mortensen. Dans l'esprit, ce film est une suite émotionnelle à "A History of Violence" toujours avec Viggo-Aragorn. Délaissant des films fantastiques, Cronenberg y traite de l'histoire de familles ordinaires confrontées à des situations extraordinaires.
Je vis à Paris mais ma famille en banlieue, à Sarcelles pour mes parents, là où mon frérot s'est fait agressé au moins deux fois et où je me suis fait tiré mon téléphone portable une fois. La violence est présente à tel point qu'il suffit de regarder avec insistance un jeune voyou pour qu'il se sente agresser et vienne chercher des noises. Et puis certains profitent de haines ethniques qui n'ont rien à voir avec leur présente situation pour commettre des violences et actes d'intolérance bien répréhensibles.
La violence dans les banlieues est bien une réalité et ceux qui vivent à Paris sont en partie protégés et parfois, ils l'occultent car ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles.
Mais revenons au film, il traite donc de la communauté russe et plus particulièrement de la mafia russe installée dans Londres qui ressemble aux bas-fonds de New York sous la caméra de Cronenberg. Du find fond du milieu surgit la justice et la vérité qui rappelle que le Roi des voleurs peut tomber face à la créature la plus faible qui soit. Des constrates sortent la beauté des opposés qui s'attirent. Superbe film avec là encore un Howard Shore bien inspiré pour la musique et des performances d'acteurs de Vincent Cassel et Viggo Mortensen qui parlent anglais avec un accent russe à s'y méprendre !
"Les Promesses de l'Ombre" de David Cronenberg avec Viggo Mortensen, Vincent Cassel, Armin Mueller-Stahl et Naomi Watts

Jamais pour Toujours

542. - Qui l'eut cru ? La psy sexy de "The Departed" avec Jack Nicholson, Matt Damon et Leo DiCaprio est une vraie actrice et son visage, un paysage à lui tout seul. Elle irradie d'intensité émotionnelle dans le film de Gina Kim, réalisatrice coréenne émigrée aux Etats-Unis. Vera Farmiga - c'est son nom - interprète ou plutôt habite le personnage d'une femme dont le mari ne peut avoir d'enfant et part un peu au hasard dans les bas-fonds de Chinatown pour trouver son géniteur et par là-même, l'amour et le désir né de l'étreinte physique et du plaisir charnel. Comme quoi, quand on fait bien l'amour on ne peut pas tout à fait être détaché de la personne même si c'est écrit dans un contrat moral. Ce film fantastique et pourtant sobre dans son traitement à mille lieues des blockbusters ricains, nous touche profondément surtout si on est une femme. Le désir d'enfant est si fort que tout tourne autour de ce qui devient une obsession.
Nous sommes à New-York dans le milieu bourgeois et parmi les immigrés clandestins qui tentent de survivre de petits boulots sans même oser espérer toucher du bout des doigts le rêve américain. Vera est tiraillée entre deux hommes et tirée par un seul qu'elle rémunère 300 $ la saillie, c'est rentable et pas déplaisant pour un sou. Le film dense traite de la vision des hommes asiatiques par la société occidentale, ce qui est rarement exposé au contraire du fantasme de la femme aux yeux bridés dont l'odeur exhale un parfum si sensuel que même l'opium ne peut égaler ! (c) OS .
Il est dit ce que je crois volontiers, à savoir que l'on peut s'entendre entre ethnies différentes à la condition d'avoir fait les mêmes études et d'appartenir à la même classe sociale. Bien sûr il y a le principe édicté par ma maman et l'atténuation au principe. La fin du film assez surprenante nous laisse sur la nôtre, de faim. Elle est en effet suffisamment ambigüe qu'elle laisse une libre part à toute interprétation. Un bon film bien ficelé et pour une fois sans violence ni effets spéciaux à outrance.
A noter la très belle musique envoûtante au piano de Michael "La Leçon de Piano" Nyman, on ne se refait pas.
"Never Forever" de Gina Kim avec Vera Farmiga

Towards Zero de Agatha Christie

540. - Quand on attend avec angoisse l'imminence d'une catastrophe, lorsque celle-ci survient, on est soulagé. C'est ce qui m'est arrivé le 7 septembre lorsque j'ai été convoqué dans le bureau de ma boss pour entendre ce que j'appréhendais. C'était inéluctable et on n'a pas joué franc jeu avec moi. En amour comme au travail, on savait qu'on allait me jeter mais on ne me l'avait pas dit dès les prémices de la décision. C'est tout le thème du dernier film de Pascal Thomas avec une belle brochette d'acteurs en commençant par Melvil Poupaud et surtout Laura Halliday Smet Baye dont les formes et les courbes affriolantes donnent du piment à l'intrigue Christienne. Les personnages sont bien campés et on assiste avec une régalade bien agréable à cette partie de Cluedo dont la pauvre victime est Danielle Darrieux superbe voix de la grand-mère de Marjane dans "Persépolis". Au Gaumont Parnasse rue d'Odessa, avec Catherine nous nous sommes trouvés confrontés à la grande interrogation du samedi soir : "Chrysalis" ou "L'Heure Zéro" ?
J'étais pour le film de science fiction avec Dupontel et ma camarade pour l'intrigue policière. N'ayant malheureusement pas de borne internet pour nous faire une idée plus précise - ça manque dans les grands complexes cinéma ça d'ailleurs - j'ai cédé par galanterie à la requête de mon accompagnatrice car elle payait 5,50€ la place de cinéma.
En effet,  depuis le 1er novembre, le fameux sésame dont je dispose ne me permet plus d'aller à ma convenance aux salles du réseau MK2. Certains de mes amis qui ont le Pass ont résilié leur abonnement pour prendre la carte UGC illimitée et Gaumont de son côté empile les offres promotionnelles en cette fin d'année : tout accompagnant d'un détenteur d'une carte LePass paiera sa place 5,50€ jusqu'au 31 décembre 2007 et les frais d'inscription de 30€ sont offerts jusqu'au 8 janvier 2008.
Pour revenir au film, je m'étais endormi devant la dernière adaptation de Thomas, "Mon Petit Doigt m'a dit" avec pourtant André Dussolier et Catherine Frot. Là je me suis assoupi au début mais 10 minutes plus tard réveillé par la vision de la plastique de Laura plongeant dans la piscine, je n'ai pas refermé l'oeil de la séance. Une mention particulière à François Morel très bien dans son rôle du Superintendent Battle devenu dans la VF le Commissaire Bataille.
"L'Heure Zéro" de Pascal Thomas avec Alessandra Martines, Chiara Mastroianni, Danielle Darrieux, François Morel, Melvil Poupaud, Clément Thomas et Laura Smet

Le Parc Parano de Portland, Oregon

536. - Vu avec Catherine, le dernier Gus Van Sant, tout à fait ennuyeux malgré les 3 étoiles sur Allociné par les spectateurs. Je me suis endormi à plusieurs reprises devant ce film longuet malgré ses 1h25. Avec mon Pass Gaumont, la personne qui m'accompagne ne paie que 5,50€ jusqu'au 31 décembre 2007, c'est tant mieux quand on débarque dans les salles obscures pour voir ce genre de bouze inutile.
"Paranoïd Park" de Gus van Sant avec des inconnus

Le Gang des Postiches

535. - Ariel Zeitoun signe un beau film avec Vincent Elbaze, Clémence "Harry Potter" Poésy et Sami Bouajila. La réalisation est nerveuse, mouvementée comme les braquages filmés à la "Point Break" et le scénario bien construit, la reconstitution du Paris des années 80 est bien rendue surtout avec les vieilles voitures à chaque plan de circulation. Le Gang des Postiches étaient une bande de copains dont la profession était de dévaliser des banques, ce qu'ils faisaient avec un certain panache. J'ai tout particulièrement apprécié la composition de Gilles Lellouche qui s'améliore de film en film, vivement qui soit tout en haut de l'affiche car il assure dans le rôle du héros écorché.
"Le Dernier Gang" de Ariel Zeitoun avec Vincent Elbaz, Clémence Poésy, Michel Boujenah, Pascal Elbé, Sami Bouajila et Gilles Lellouche

 

Michael Clayton

527. -  George Clooney se bonifie avec le temps et ses films sont engagés, intelligents et font réfléchir. Basé sur une histoire vraie d'un procès entre une firme et un groupuscule qui demandait 1 milliard de dollars, sur le point d'être remporté par le Goliath quand un jeune avocat, associé pour la défense découvre un document qui aurait pu en changer l'issue, le film mis en scène par Tony Gilroy expose un à un tous les éléments complexes de l'intrigue pour aboutir à un dénouement qui n'est autre que la suite des premières minutes du film.  Le personnage joué par George est intéressant car on ne sait pas s'il est vraiment bon ou méchant, il porte en lui une dualité complexe entre son passé de flic et sa carrière de juriste dans l'un des plus prestigieux cabinets de New-York. C'est un film du genre "La Firme" de Sydney Pollack ou "L'Associé du Diable" de Taylor Hackford. Il relate les milieux feutrés des cabinets conseils au service des grosses compagnies cotées, infestés de requins, piranhas, tyrex et autres raptors. Je ne sais pas si l'on utilise des méthodes expéditives dans la vraie vie telles que celles utilisées par Tilda Swinton en méchante fragile presque victime et embourbée dans sa position, je n'ose y penser car cela fait froid dans le dos. J'ai bien aimé le film et George, il assure grave comme d'habitude.
"Michael Clayton" de Tony Gilroy avec George Clooney, Tom Wilkinson et Tilda Swinton

Brad Pitt assure grave en "Jesse James"

522. - Le beau gosse par excellence de l'industrie américaine du cinéma de Hollywood, Brad Pitt, nous a bluffé Maxime et moi dans son dernier film signé Andrew Dominik. Le film est long - 2h39 - avec peu d'action mais la musique, les très belles images et la photo des visages burinés dans le froid canadien, tout concourt à envoûter les spectateurs privilégiés d'une si belle oeuvre à la fois grandiose et intimiste. On connait tous l'histoire de Jesse James le hors-la-loi qui volait aux rîches pour donner aux pauvres et se faisait appeler dans le civil y compris par ses propres enfants Thomas Howard. Mais on ne connait pas tous comment il a terminé. Le titre du film donne la fin du film, on la connait donc sans l'avoir lue dans les livres d'histoire ou les biographies mais elle est disséquée à la manière d'un peintre qui compose son oeuvre en plaçant tour à tour tous ses éléments qui semblent si anodins pris séparéments et qui pourtant forment un ensemble sublime. J'ai adoré l'interprétation de Casey Affleck qui joue mille fois mieux que son bellâtre de Ben de frère et surtout la composition de Sam Rockwell qui campait son grand frère pas aussi demeuré qu'il semblait être. Vraiment très bien.
"L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" de Andrew Dominik avec Brad Pitt, Casey Affleck, Mary-Louise Parker et Sam Shepard.