570. - Enorme !
Il est énorme Luchini. Je ne le connaissais pas dans un spectacle sur scène, je trouvais que sur les plateaux de télé il faisait du cabotinage, c'est pourquoi il était très souvent invité puisqu'il faisait le spectacle à lui tout seul. Durant plus de 1h40 de lecture, récitation, évocation de Paul Valéry, Roland Barthes, Rimbaud, Chrétien de Troyes, Flaubert et pour terminer, Lafontaine dans un mémorable Le Renard et le Beaucor en verlan !
J'adoôore le début de "Un Coeur Simple" de Flaubert :
"Pendant un demi-siècle, les bourgeoises de Pont-L'Evêque envièrent à Madame Aubain, sa servante Félicité."
C'est si simple et cela veut dire tant de choses. Le débit de l'acteur est rapide, il faut s'accrocher pour le suivre malgré une mise en scène sobre et - dixit Régis le régisseur - des effets de lumières sommaires . La générosité est telle qu'il s'adapte à son vaste public de 500 personnes.
La salle était pleine à craquer, j'y avais déjà vu Demaison avec Jean-Michel Quiroga en première partie.
Ce qui est insupportable ce sont
les gens qui respirent fort, qui toussent ou qui n'arrêtent pas de faire des commentaires à tout bout de champ. Luchini passe de ses lectures à des anecdotes croustillantes de ses débuts : passé les 10 premières minutes Valéryenne assez périlleuses, on est transporté à la première de "Perceval le Gallois" de Eric Rohmer dans lequel il jouait le rôle-titre.
Nous étions fort bien placés, juste à côté des sorties de secours avec une place infinie pour étendre nos jambes, prendre nos aises et voir passer tous les spectateurs dont Lorraine et André Dussolier.
Ah quel moment ! La belle culture est accessible à un petit nombre tout de même. On se dit que la culture est subventionnée par le gouvernement pour permettre aux plus rîches de voir les spectacles pour presque rien.
Petite anecdote croustillante : à la fin du show, nous nous sommes dirigés vers un café sur la rue de la Gaité avec la petite bande, Yohann et sa famille, Claire, Bigorneau et Olivier Sauton.
Dix minutes plus tard, se sont installés à côté de nous : Fabrice Luchini et André Dussolier !
Grâce à Marie-France, la maman de Yohann, le dialogue a pu être instauré entre Luchini et Olivier qui s'est écrié face à son maître en ces termes : "Vous êtes mon Roland Barthes".
C'était beau à voir, moi j'ai trippé de voir Dussolier car il est mon idole depuis la série qui repassait lorsque j'étais étudiant : "Un Ours pas comme les Autres".
Vivement que je le voie un jour sur scène ou que je lui dise bonjour dans la vraie vie !
(ZeClip : Extrait de "Perceval le Gallois" de Eric Rohmer )
Perceval le gallois envoyé par dersouo
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