Pour reprendre la suite des bons plans de Missparker, on s'était donnés rendez-vous dans un quartier qui fait plus village d'après les cousines Sarfati, un quartier obscur d'après l'auteur-interprète. Après une collation bien agréable au restaurant d'en face, le "Fleuve Rouge" une ancienne taverne vietnamienne reconvertie en cuisine style comme à la casa avec des frites maison, un bon vin au verre et des pâtés impériaux en entrée (si ! si !) , nous nous sommes précipités au Théatre de la Providence. Nous n'étions pas les seuls puisque la petite salle tout en longueur était pleine à craquer, le bouche à bouche ayant fait son office, ce qui était plutôt bon signe.
Nous y avons découvert un auteur-interprète fort prometteur, un faux méchant, une vraie plume, si grand par son talent et bientôt trente ans.
Retour en juin 1990. Plus jeune, j'ambitionnais de faire l'ingénieur du lundi au vendredi et le pianiste le we où je me serais produit en concert dans toutes les salles de France et de Navarre.
Las, j'ai choisi la facilité, celle de poursuivre des études studieuses et sérieuses en informatique et en expertise comptable en espérant un jour les rattraper.
D'autres sont plus courageux, ils se lancent dans la vie, mûs par leur foi en un rêve, une passion, un idéal : le piano pour une certaine, la scène pour d'autres.
Le spectacle de 60 minutes qu'il m'eût été permis de voir ce soir était bien émouvant. Non pas par la profondeur des textes et la justesse de ton des sketches qui faisaient parfois mouche, mais par la sincérité et l'honnêteté qui s'en dégageaient.
Le génie, 1% de talent et 99% de travail ? Se jeter dans l'arène et jouer ses propres textes est un vrai signe de courage à mon sens. Et il en fallait avec les gugusses derrière nous qui n'arrêtaient pas de sortir leurs répliques à deux balles ! Les fauves étaient lâchés mais je trouve que c'est un manque de respect pour le travail de l'artiste que de l'interrompre à tout bout de chant pour se faire remarquer. Facile dans le noir et sous couvert d'anonymat, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
J'ai eu quelques fous rires, des moments plaisants, des bides mais aussi parfois ... des frissons.
Tel un concertiste, le soliste nous délivrait son interprétation d'une partition qu'il avait composée lui-même et on imagine, la nuit lorsque la ville qui ne dort jamais ne vibre plus sous les rouleaux des métros qui dans ses entraillent s'y faufilent. Il bougeait quand même beaucoup et on avait du mal à le suivre, surtout quand il se penchait dans une posture pas très académique.
Plusieurs pensées m'ont traversé l'esprit en le voyant remuer dans tous les sens ce soir, donner de lui-même avec autant de volonté. J'ai songé à Guy Bedos qui marche énormément sur scène, à Patrick Bruel dont j'aimais bien au tout début "Comment ça va ?" alors que mes collègues du lycée le trouvaient ringard, à Christophe Lambert qui malgré avoir tourné tellement de navets qu'il pourrait cultiver un potager, a conservé un charisme fou.
J'ai bien aimé ce spectacle surprenant, politiquement limite mais trop court. Vivement la suite et chapeau l'Artiste ! Retenez son nom, car il va tout déchirer : Olivier Sauton.
Merci Olivier et merci Missparker, tu as raison, ne restons pas chez nous à zapper sur les chaînes du câble, sortons et allons voir et découvrir les Dupontel, Bigard et Michèle Laroque de demain ! Yalaaaahh !!!
(TheZique : Black Eyed Peas - Pump It)
complètement d'accord
Rédigé par : missparker | 14 décembre 2006 à 12:23
merci pour ce commentaire qui ne tombe ni dans l'apologie béate, ni dans l'admiration aveugle. à bientôt mister giao.
Rédigé par : olivier sauton | 14 décembre 2006 à 15:53