1254.- J'ai rencontré Bernard au détour d'une sortie de récupération avec OVS organisée par Gianny. On a immédiatement sympathisé et l'on s'est retrouvés sur les Chasseurs de Temps à Vincennes. Voici son histoire.
Giao : bonjour Bernard, présente-toi en quelques lignes
Bernard : Salut Giao, bonjour à tous.
J'ai donc 35 ans, je travaille comme fonctionnaire territorial et on peut dire que je suis très sportif.
Je suis plutôt touche à tout. J'ai pratiqué le handball, le volleyball, le football, le tennis de table et le badminton. Néanmoins, je me définirais comme un basketteur car je pratique ce sport depuis 1991!
Le sport est vraiment un plaisir pour moi, voire beaucoup plus. Depuis tout petit, j'ai un attrait mystique pour le monde sportif même si je n'ai jamais été particulièrement doué.
Giao : comment es-tu venu à la course à pied ?
Bernard : D'une manière bien étrange....
Le 9 décembre 2006, je me romps totalement le tendon rotulien du genou gauche lors d'un match de basket. Je n'avais jamais été blessé avant et là, tout mon univers s'est écroulé d'un coup. C'est une blessure gravissime qui laisse souvent des séquelles.
Avec le recul, je ne suis pas surpris. Il y avait pas mal de facteurs favorables à la blessure: j'étais en sur-poids (103 kilos à l'époque), mal dans ma peau, frustré par mon équipe et voilà...
Après mon opération, j'ai dû entamer une énorme rééducation de dix-huit mois. J'avais toujours appréhendé ma réaction en cas de gros coup dur: allais-je tenir le coup? Abandonner? Comment mon corps allait-il réagir? De toute façon, pas le choix, j'ai dû bosser extrêmement dur. Par chance, ma mère, mon oncle et mon kiné m'ont énormément aidé que ça soit matériellement ou moralement.
J'ai perdu du poids (-7 kilos) et j'ai pas mal progressé. En avril 2007, le kiné m'a conseillé de courir pour favoriser la tonicité de ma jambe.
Je peux te dire que j'ai ouvert les yeux tout ronds. Quelle mouche l'avait piqué?
Toutefois, j'ai suivi ses conseils et je m'y suis mis.
Les premiers footings ont été douloureux mais petit à petit, j'ai augmenté les durées de mes sorties.
Courir me faisait énormément de bien et améliorait ma condition physique. Cependant, je n'ai pas envisagé de m'y mettre à temps plein jusqu'au mois de mai 2011. A la fin de ma saison de basketball, j'avais l'impression d'avoir fait le tour.
Et là, j'ai vraiment embrassé la condition de runner...
Giao : quel est ton volume d'entrainement par semaine, comment élabores-tu tes plans d'entrainement avant tes courses ?
Bernard : Hé bien, au mois de mai 2011, je plafonnais à 2 sorties et 20-22 kilomètres par semaine. Petit à petit, j'ai augmenté mes charges de travail. Une rencontre avec un groupe de runners de Vincennes (dénommés les Vincennus®) a tout changé. Ils m'ont bien fait comprendre que je ne pouvais progresser qu'avec régularité et surtout avec 3 séances par semaine minimum.
Très enthousiaste, je m'y suis mis. Quand j'aime quelque chose, j'y vais à fond et j'ai pris toute la documentation possible sur le net.
Les débuts des entraînements n'ont pas été simples. Mes fractionnés étaient catastrophiques au début, je finissais sur les rotules, mais je me suis accroché et j'ai progressé. Ça virait même à l'obsession quand je ratais une séance, j'étais hyperfrustré et n'attendais que la prochaine pour tout corriger.
J'ai progressé petit à petit, conseillé par mes amis de Vincennes. Je suis donc passé à 3-4 séances par semaines pour un volume de 35 à 50 kilomètres par semaine.
J'inclus une toujours une séance de Footing en endurance fondamentale ( 75% de FC maximum) et une sortie longue de 1h20 minimum contenant des fractions de travail spécifique. Au milieu de tout ça, une séance d'allure spécifique selon la course préparée (pour le moment 10km ou semi marathon)
Giao : as-tu déjà été blessé, comment fais-tu pour doser ton effort pour ne pas arriver à la limite ?
Bernard : En tant que runner régulier , je n'ai jamais été blessé. J'écoute mon corps, je m'hydrate et fais quelques étirements et séances de gainage. Si je suis vraiment fatigué, j'allège la séance ou je l'annule complètement. Nous sommes durs au mal mais pas des machines...
Giao : est-ce que tu suis un régime alimentaire adapté à la course à pied et lequel ?
Bernard : Je me suis adapté à la course à pied. C'est même devenu un mode de vie. Je suis plutôt gourmand de nature et je n'avais pas trop fait attention. Les choses ont changé. Je mange équilibré et j'ai supprimé certaines choses nocives comme les Chips où les pâtisseries lourdes. Tu sais, j'étais capable de dévorer un blister entier de Pringles...C'est terminé. Toutefois, il faut quand même se faire plaisir. Je m'autorise des frites une (voire deux fois) par semaine, mais toujours accompagnées de légumes et de viande blanche. Je ne m'autorise de la viande rouge qu'une ou deux fois par semaine, pas plus.
Sinon, je mange beaucoup de fruits et de légumes (toujours dans mes plats), et naturellement pas mal de pâtes surtout en pleine préparation de course. J'ai également banni les sodas, et je carbure au jus de fruits et ne bois pas d'alcool.
Je suis passé de 96 à 89 kilos en 3 mois en perdant beaucoup de mauvaises graisse abdominale.
Giao : préfères-tu courir seul ou en groupe ?
Bernard : Cela dépend. Quand j'ai une séance d'allure spécifique dure, j'aime bien me retrouver seul face au chrono. Mais j'aime également les sorties dominicales avec mon groupe des Vincennus®. Une belle balade sympa à 10,5kmh agrémentée de quelques montées des côtes des Barrières.
Je retrouve également des runners du site On Va Sortir Paris (nous nous sommes rencontrés lors de l'une de ces sorties, d'ailleurs!). Concernant les groupes aucun souci pour moi, je cours avec tout le monde, quelque soit son niveau. Que du bonheur!!!
Giao : quels sont tes objectifs pour 2012 ?
Bernard : Continuer à progresser et à prendre du plaisir. Je vais continuer à m'inscrire sur des semi et des 10 kilomètres, toujours dans le but de faire baisser mes records actuels. Dans l'absolu, m'approcher des 45 minutes sur le 10km et 1h50 et moins sur le semi. Y'a du boulot!!!!!
Giao : as-tu un objectif ultime en course à pied ?
Bernard : J'en ai deux en fait: courir le marathon en moins de 4 heures. Pour être honnête, 3h59 me conviendraient parfaitement.
En deuxième lieu, le rêve serait d'aider un ami ou une amie runner (runneuse) moins fort(e) que moi à atteindre son objectif sur une course. Le rêve: s'apercevoir à cent mètres de l'arrivée que l'objectif va être atteint et de la (la) laisser finir devant moi tout en savourant le moment.
Rien que d'y penser, j'en ai la chair de poule...
Giao : t'intéresses-tu aux disciplines sœurs de la course sur route à savoir le trail et le triathlon ?
Bernard : Le triathlon est très exigeant et mon niveau en natation est vraiment très mauvais, donc ça n'est pas d'actualité, mais qui sait..
Le trail m'intrigue. J'aime courir en forêt et d'ailleurs cet automne, je vais partir découvrir des spots sympas en banlieue parisienne. Je vais essayer la course nature d'abord. Le trail ensuite:)
Giao : un dernier mot peut-être ?
Bernard : Ne jamais renoncer et prendre plaisir quelque soit le résultat.
Merci à toi , Giao, toujours avec le sourire
"Bernard, le Blog du Gros Jogger" par Bernard Bizet
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