Pour un Ministère de l'Identité Nationale

443. - Le jeune Richard Coeur de Ying que j'ai rencontré tout dernièrement au Paris Carnet de juin a sa photo en pleine page de Libé. Classe quand même, c'est la première fois que je connais quelqu'un qui passe dans Libé. Dans un entretien émouvant et surtout un décryptage indispensable, il nous livre les clés pour se mettre dans la peau d'un ptit jeune parisien de parents chinois. Immanquablement ce genre de témoignage me remémore les bribes de souvenirs de mon enfance.
Je suis né le 23 novembre 1970. Vietnamien de parents vietnamiens à Paris XVIIème car nous habitions dans un hôtel au Passage Lathuile près de la Place de Clichy. Toute la famille a été naturalisée en 1976, pas empaillée, j'ai toujours la photocopie de l'acte officiel chez moi. A l'école, je n'avais pas l'impression d'être différent des autres, je ne le suis pas plus aujourd'hui. J'ai eu la chance de ne pas trop en souffrir quoique parfois des petits cons me traitaient de chinetoque, ce à quoi je rétorquais un "je ne suis pas chinois mais vietnamien" bien senti.
Contrairement à mon neveu Robin qui a de la pogne à 2 ans et qui ne se laisse pas faire quand on l'agresse à la crèche, on était toujours tout doux et peu enclin au pugilat quand on nous cherchait des noises. On ne disait pas amen mais presque. Nous n'avions pas les moyens mais nous avons passé une belle et paisible jeunesse en banlieue parisienne à Montmagny près de Villetaneuse au 1, rue de la Jonction.
Lorsque Nicolas a été élu, mon cher ami Ali C. ou plutôt sa maman s'est écrié "on va tous mourir !". C'est bien pour cela que Nico a créé l'Identité Nationale et le Ministère afférent. D'une part, on est une bande d'étrangers en France et on doit tous se soutenir les uns les autres comme le disait Saint Ture. D'autre part, la France est un pays d'accueil qui traite bien ceux qui ont envie de s'en sortir. Un ex-collègue arrivé de Casablanca depuis 5 ans s'y est fait une place au soleil : achat de maison, mariage et deux merveilleux enfants.
égalité des chances. Jamais dans mon travail je n'ai eu  à souffrir de mes origines, l'employeur regarde avant tout les compétences, la volonté et l'expérience mais cela relève plus de mon corps de métier. Pour mon stage j'ai postulé comme tout le monde et j'ai eu des refus et des propositions mais pas plus ni moins que les autres. Mes collègues africains de l'école n'ont pas eu plus de difficultés que moi et la plupart ont même eu des opportunités de carrières bien meilleures dès le début.

Comments

[Rédigé par : Jean-Christophe]

Plus personne ne lit Libé mon bon Giao...

[Rédigé par : Richard]

Les mesures dernièrement proposées et prises par ce ministère n'ont fait que confirmer des craintes éveillées par la campagne de la présidentielle.
Je ne me suis pas tellement exprimé sur les derniers textes, mesures et consignes, mais toute cette soi-disant "politique d'intégration" m'écoeure au plus haut point...

[Rédigé par : ppC]

novembre 1970 : une excellente cuvée !

ppC, bordel de queue ?!?