S'abstenir de, se retenir, s'empêcher de... se contraindre...ignorer ce qu'on désire vraiment faire....repousser la personne, ou la chose que l'on désire intensément...
je pensais que ce serait un sujet difficile mais pas à ce point! Nous devisions gaiement Giao et moi au téléphone et voici qu'il me propose ce sujet : l'abstinence !!!
Il s'agit bien plus d'un sujet philosophique que d'un point de départ pour une bonne blague !!! L'abstinence n'est-elle pas une vertu ? le signe d'une pureté d'intentions ? Nous trouvons bien plus touchant un Pierre Richard qui se prend veste sur veste et déconvenue sur déconvenue que tous les James Bond de la terre, nous aimons bien mieux le poinçonneur des Lilas, le gars qui passe et qu'on ne regarde pas (surtout qd il a la gueule de Gainsbourg) que l'arrogance d'un Dom Juan nous adorons la maladresse d'un maladroit voué à essuyer les refus de ces dames... auquel nul d'entre nous ne veut ressembler, mais auquel chacun d'entre nous s'est un jour identifié !!!
La question qui se pose alors est la suivante : faut-il essayer de déjouer activement cette fatalité de l'abstinence ( quitte à se prendre un rateau ou une porte) ou faut-il s'enorgueillir de cet état qui nous rend éthéré, immatériel, désincarné et pour autant presque divins !!!
Jean-Claude Dus, magnifiquement interprêté par Michel Blanc, nous offre un échantillon assez savoureux d'homme courageux, qui affronte dignement l'épreuve, et s'affaire avec pragmatisme pour s'en sortir, mais nul d'entre nous ne voudrait revêtir le même maillot de bain en algues naturelles au sortir du bain de mer !
De plus, la méthode quasi systématique avec laquelle il interroge chaque femme pour évaluer ses chances ne nous donne pas un exemple très enviable de séduction active !
A l'autre extrême de l'éventail des figures d'hommes abstinents, nous immortalisons un Cyrano qui fait de son lourd secret le plus divin des fardeaux, de sa douleur aiguë et sourde le plus aimable des idéaux, summum sublime de l'amour humain !!
Sherlock Holmes aussi semble faire de l'abstinence une loi absolue, mais il est opiomane... et fortement agité du bocal... Ainsi, difficile de délibérer : aimer ou ne pas aimer, telle est la question !!
Quand on est une fille, on peut être tentée de chantonner :
"un jour mon Prince viendra..." mais s'il venait à passer (le Prince), ce n'est pas sûr que cela nous donne un air très intelligent !!!
Essayer de se trouver des modèles, des frères de misère, c'est toujours réconfortant... mais cela ne nous dira pas quand elle finira : l'abstinence !
par Clémentine
wow!!
les mecs c'est le texte qu'il faut lire!
"Essayer de se trouver des modèles, des frères de misère, c'est toujours réconfortant" voir des fois pour certains des faire-valoir
Rédigé par : Frogita | 19 septembre 2006 à 20:24
j suis epatee il ecrit bien giao quand meme
Rédigé par : missparker | 19 septembre 2006 à 20:49
Giao ? je croyais que c'était un texte de Clémentine.
Ceci dit, le texte ne différencie pas l'abstinence voulue de l'abstinence subie (qui est sans doute le sujet développé ici). Quid de la douce attente, de cette période de séduction, celle qui peut devenir "addictive"? Celle là même qui fait que Don Juan préfère la conquête à la maturité de la relation ?
C'est celle aussi (mais c'est moins rigolo) que recommande l'Eglise catholique pour lutter contre les maladies véneriennes / sexuellement transmissibles et les grossesse non désirées...
Comme le dit le fabuliste affabutaleur, "tout vient à point à celui qui sait attendre".
Rédigé par : mayita | 19 septembre 2006 à 23:14
Il n'y a pas de loi et pas de généralités a tirer... Par exemple c'est sacrement pervers qu'utiliser l'abstinence pour se faire passer pour plus pur que ce que l'on est... il est des absolus qu'on a envie de suivre parce qu'on trouve ca beau... alors s'il s'agit de faire de sa vie une oeuvre d'art il faut s'ecouter. Qu'il s'agisse d'abstinence ou de provocation tout est bon du moment que c'est un choix assumé. Sinon je crois que la solution du rateau est celle qui peut nous rendre service si le choix de l'abstinence n'est pas celui qui nous rend heureux. enfin ce que j'en dis hein !
Rédigé par : mlle Angkor | 19 septembre 2006 à 23:32
Je découvre ce blog aujourd'hui et... très bien ! Je reviendrai, c'est une certitude...
Rédigé par : Arnaud | 20 septembre 2006 à 00:13
Clémentine, beau texte !
L'abstinence chez moi est plutôt subie que choisie... Je peux la concevoir dans le but de faire monter le désir, pour y accéder ensuite et en jouir plus intensément, mais certainement pas par puritanisme ni par morale...
Rédigé par : miss b* | 20 septembre 2006 à 00:30
Si l'abstinence est synomyme de non agir, de rester en retrait... Je ne la pratique plus depuis un certain temps.
Les seuls moments où je m'abstiens sont ceux dans lesquels parfois mon coeur dit oui mais ma raison dit non, afin de ne plus me brûler les ailes.
Dans tous les autres cas, je fonce, j'hésite puis j'avance, bref j'agis parce que réside là pour moi l'essence de ma vie.
Mais agir est (au début) bien plus douloureux que l'abstinence... Mais tellement plus riche aussi !!!
Rédigé par : TheCélinette | 20 septembre 2006 à 08:51
"Il n'y a pas de loi et pas de généralités a tirer" > et on dit aussi qu'il ne faut pas tirer (sur) la corde ...
ca fait beaucoup de choses à ne pas tirer ...
d'où l'abstinence ;)
ppC, Bolivie for pleasure.
Rédigé par : ppC | 20 septembre 2006 à 12:11
tirer.....
tiens ça me donne une idée.....
Rédigé par : missparker | 20 septembre 2006 à 16:33
bon alors l'abstinence vue sur ton blog c'est seulement l'aspect touchant qui ressort parceque subie par les éternels maladroits timides.
à mon avis ce n'est pas son plus bel aspect. L'abstinence volontaire pour faire durer le désir de peur de le perdre ou par peur de franchir l'interdit ça c'est de l'abstinence avec un grand A!
Celle qui fait souffrir mais qui garde la porte entre-ouverte du possible ... on pourrait mais..; il ne vaut mieux pas.. comme le fruit défendu, avec un petir goût de paradis à la Adam et Eve mais dont le prix est trop élévé si on franchit le pas.
L'abstinence à mon sens n'a de valeur que lorsqu'elle est une barrière que l'on s'impose et qu'au fond de soi on sait qu'un jour sur un coup de tête on pourrait y renoncer.
voilà :-)
bisous
Rédigé par : Suchard | 21 septembre 2006 à 09:08
Frogita => il est effectivement plein de sensibilité ce beau texte de Clémentine
missparker => Merci, cela aurait pu être moi sous une fausse identité, vous avez bien tous un pseudo dans la blogosphère ;o)
mlle Angkor => très belle remarque, j'aime en particulier le "s'il s'agit de faire de sa vie une oeuvre d'art il faut s'ecouter"
miss b* => je suis du même avis que toi
Thecélinette => c'est vrai, Il faut foncer, on n'a qu'une vie, ma célinette !
ppC => décidément tu ne lâches rien toi ;o)
missparker => c'est quoi ton idée de derrière la tête ?
Suchard => Quelle sensibilité, cela m'émeut
Tous => Merci pour ces belles manifestations de sincérité à l'égard de ce sujet sur lequel nous nous gaussions avec Clémentine et merci à la Clémentine pour avoir produit un texte si inspiré, bisouxxx !
Rédigé par : giao | 21 septembre 2006 à 09:39