1272.- Pour la première fois sur scène, Olivier Sauton présente une pièce dont il est l'artisan principal en qualité d'auteur, de metteur en scène et de comédien.
Il est assisté dans cette belle entreprise de sa femme Hélène et des deux comédiens chevronnés Jérôme Lenôtre et Pascal Hénault.
Pascal Hénault est le plus capé des comédiens avec sa belle gueule, il a joué dans Un Prophète (2009) Palme d'Or au Festival de Cannes. Dans la pièce de Sauton, il est Farmer un garde du corps passé par L.A. et qui est pourtant un bon franchouillard de Clermont-Ferrand. Il est le potentiel séducteur de la pièce qui ramènera un maximum de représentantes de la gente féminine puisqu'il termine même une scène en caleçon exhibant son torse de rugbyman à la Sébastien Chabal.
Dans le rôle de Berthier, le patron millionnaire venu conclure un marché au pays du soleil levant, Jérôme Lenôtre fait un excellent numéro de cabotinage où il donne la pleine puissance au personnage avec ses mimiques, son pas chassé et ses tocs en rafale. Il nous fait bien rire aux éclats et la scène de présentation de ces deux personnages est jubilatoire.
Olivier Sauton fait une arrivée tonitruante dans le rôle de Sushi qui n'est pas sans rappeler sa composition de Dany dans Son Mec à Moi, pièce de Patrick Hernandez que j'avais adorée et vue plus d'une dizaine de fois à l'époque de ma rencontre avec le Sautonthon. Sa plume aguerrie dessine de superbes arabesques et dans des jolies tournures de phrases d'auteur littéraire, il nous fait basculer des vannes un peu scabreuses aux moments un peu plus tendres notamment avec Hèlène Clerc.
La comédienne apparait en créature de la nuit qui émerge d'un halo orangé dans une tenue seyante de cuir noir, une référence à peine voilée à la combinaison moulante d'Uma Thurman dans Kill Bill (2003). Comme une chatte sur un toit d'hôtel d'Okinawa, elle se pose délicatement dans la chambre du millionnaire armée des pires intentions à son égard que l'intrigue nous dévoilera un peu plus tard.
Dans une scène torride et sensuelle avec Lenôtre - mais si vous préférez, on peut prendre le vôtre - elle nous met les moustaches en émoi alors que Sauton nous épate avec son japonais et sa danse traditionnelle. Je comprends mieux pourquoi il nous a tant pris la tête avec la culture nippone ni mauvaise pendant un an sur Fessebouc.
Il est habité par le Japon même s'il n'y a peut-être jamais mis le moindre doigt de pied.
La pièce m'a fait rire et sourire et pas seulement parce que mes amis étaient sur scène, elle dispose d'un très bon potentiel et pour une première à laquelle j'ai assisté au Théâtre de la Main d'Or, j'ai passé un excellent moment.
Sauton réussit à installer une ambiance, une atmosphère agréable avec ses personnages hauts en couleurs et on a envie de les suivre dans d'autres aventures.
J'aime particulièrement la fin qui sonne comme un Molière où tout va mal jusqu'au Deus ex Machina où un élement positif et presque anodin entraine un happy end à l'américaine. Aurore la qualifie d'une fin au pays de Candy là où je vois un hommage appuyé à JB Poquelin.
La troupe joue tous les samedi à 16h et j'y retournerai régulièrement pour voir l'évolution que ces comédiens attachants vont lui faire subir.
A noter la très belle affiche signée par la talentueuse graphiste Aymeline Cousin.
Sur Fessebouc => Au Pays de Sushi, la pièce
"Au Pays de Sushi" par Olivier Sauton avec Hélène Clerc, Jérôme Lenôtre, Pascal Hénault et Olivier Sauton, mise en scène de l'auteur et lumières de Vincent Moisy
Merci pour cette critique enthousiasmante maître Giao ! Cela me donne bien envie d'aller voir cette sautonnerie un prochain samedi :)
Rédigé par : Jean-Christophe | 22 février 2012 à 22:34
Oula mon Giao, je ne qualifie pas, j'interpele notre ami Sauton , et lui pose la question ! Après tout Candy, c'est un manga, la pièce est japonaise, on s'y retrouve !
J'ai vraiment bien aimé,et ma copine aussi !!
Rédigé par : Aurore | 23 février 2012 à 09:45