1263.- La nouvelle mouture de l'Agence IMF est une réussite totale, j'ai adoré du début à la fin. C'est incroyable de faire un si bon film avec un scénario aussi minuscule. Tout est dans le rythme insufflé par le génial réalisateur des Indestructibles (2004) et de Ratatouille (2007), Brad Bird. La musique omniprésente de Michael Giacchino le compositeur attitré de J. J. Abrams le producteur de Lost et réalisateur de MI3 donne une tension supplémentaire aux scènes même dans les moments de répit. Tom Cruise le scientologue est cool et ses coéquipiers épatants depuis l'hilarant Simon Pegg, la très charmante et athlétique Paula Patton vue dans Déjà Vu (2006) avec Denzel Washington et Hitch (2005) et Jeremy Renner soldat dans 28 Semaines plus tard (2007) et dans Démineurs (2009). Le méchant est campé par un acteur suédois, Michael Nyqvist vu dans la série Millénium (2010), il est plutôt impressionnant tout comme la frêle Léa Seydoux, la frenchy de l'épisode qui reprend le flambeau d'Emmanuelle Béart et qui joue une redoutable tueuse qui élimine Josh Holloway le célèbre Sawyer de Lost. Les scènes d'action sont belles, lisibles et surtout réalistes. Pour les puristes de la saga, à noter le clin d'oeil du grand blond qui remet la cagoule à Ethan pour aller voir le marchand d'armes, c'est exactement le même blond que dans le premier épisode lorsque Ethan demande du feu en voulant parler à Max après avoir envoyé plusieurs courriels à la même adresse job 3.14 dans des langues différentes. Il ne faut pas trop chercher de psychologie et les jeux d'acteurs sont minimalistes mais il y a beaucoup de moments où l'on rit et ça détend vraiment. Quelle belle surprise, 8/10. "Mission Impossible 4 : Protocole Fantôme" de Brad Bird avec Tom Cruise, Michael Nyqvist, Simon Pegg et Paula Patton
1262.- Quand on attaque une longue course comme Millau ou la SaintéLyon, on prend un peu une voie initiatique, un champ de bataille où s’affrontent les passions. C’est une représentation en raccourci de notre vie, un enchevêtrement complexe de sentiers faciles et ardus qui retardent d’autant le voyageur au centre qu’il est déterminé à atteindre. Après de tels périples, on ne sort pas indemnes et on en apprend toujours plus sur nous-mêmes au-delà du dépassement de soi que l’on est parvenu à réaliser.
La SaintéLyon, cette course mythique qui rallie les deux villes soeurs à travers les Monts du Lyonnais, j'en avais vu un reportage sur Tout le Sport et cela me semblait un truc de fou.
Un sage m'a dit un jour "tu peux t'entrainer énormément avant une course mais surtout il faut que tu arrives en forme le jour de la course et non fatigué par le surentrainement des jours précédents" Jean-Yves le Bris, ce sage est un jeune homme de 56 ans et il a terminé la SaintéLyon en 7h36.
J’ai vu sur cette course ou plutôt j’ai eu la confirmation que je suis un mauvais descendeur et un mauvais marcheur. Quand je cours sur le plat ou sur un faux plat légèrement montant, ça va à peu près mais lorsqu’il s’agit de marcher je suis plus lent que les autres et pour la descente, au lieu d’être en survitesse je suis plutôt en freinage permanent et je perds énormément de temps par rapport à ceux qui se lancent à corps perdu en avant car ils ont une bonne lecture de la piste. Il parait qu’il faut faire du VTT pour apprendre à acquérir les réflexes de lecture de piste.
Arrivée à Lyon le 4 décembre
Je ne pars pas trop tôt car Lyon n’est qu’à deux de Paris grâce à TGV, on est quasiment en banlieue c’est fantastique. Mon ami Raf avec qui j’avais couru le RuninLyon vient me chercher à la gare car je dépose mes affaires chez eux pour la nuit. C’est la première fois qu’ils reçoivent pour le we quelqu’un qui ne dort pas sur place.
Après avoir déjeuné en famille, les filles vont à la piscine accompagnées par Raf et j’en profite pour faire une sieste de deux-trois heures car la nuit sera longue et que je n’ai pas trop dormi la veille un peu excité par l’événement, mon premier grand raid nocturne.
A 19h30, mon pote m’accompagne au stade Gerland où je retrouve Maxence qui fera la Saint Express soit 44 km à partir de Ste Catherine, puis je m’engouffre dans la navette qui fait le trajet jusqu’à St Etienne.
Dans le hall du Parc Expo, je retrouve tout le monde, les nombreux amis Fessebouc avec qui je discute régulièrement : Valérie la Chti, Yahia mon pote d’Antibes monté depuis peu à Paris, sa copine Isabelle, Patrice ainsi que Cathy, Christine, Ingrid qui courent le relais. Comme par magie, tout ce beau monde est avec mon autre groupe d’amis avec qui j’ai choisi de courir pour l’occasion : Béné et David, j’embrasse aussi Stéphane, Adrien et Romain qui partiront plus tôt eux puisqu’ils visent la Sainté d’Argent ou de Bronze soit moins de huit heures.
Départ de Geoffroy Guichard « Le Chaudron »
Après avoir écouté avec attention les interviews de la team Asics et de la femme la plus rapide du monde sur vélo, Barbara Buatois, 121.437 km/h s’il vous plait, qui fait la course en relais, nous préparons notre barda et marchons tranquillement avec Béné et David vers le stade Geoffroy Guichard – du nom du fondateur du groupe Casino – surnommé Le Chaudron.
Il est 23h et le départ est officiellement lancé à minuit. Les minutes s’écoulent rapidement et au coup de feu de départ, nous partons un quart d’heure après les premiers relayeurs.
Le départ est plutôt rapide, c’est tout de suite la première montée et la team Béné / David ont choisi de partir sur une allure de 8h30 / 9h alors que pour ma première j’avais plutôt prévu du 10h.
Il fait bien chaud et déjà des coureurs et surtout coureuses retirent des vêtements et nous assistons à une scène surréaliste où des femmes se mettent en sous-vêtements pour retirer une ou deux couches.
Ravito 1 : km 16 – St Christo en Jarez – 2h01
Après deux heures de course, nous arrivons au premier ravitaillement, contents mais toujours frais car nous nous sommes économisés sur les montées en commençant à marcher et en courant sur le plat et les descentes.
Ravito 2 : km 30 – Ste Catherine – 4h00
Il pleut et le terrain est plein de boue, de gadoue et de flaques d’eau. J’ai pris mes chaussures de route et elles ne sont pas étanches comme les trails. Je glisse et Béné me rattrape avant que je tombe dans le décor, je pose un genou à terre mais ne lâche pas.
Mes chaussures n’accrochent pas et je dois faire plusieurs petits pas alors que d’autres en runnings de trail en font un.
Ravito 3 : km 34 – St Genoux – 5h38
La moitié du parcours. Peu après la sortie du ravito, j’ai toujours mon lacet gauche qui se défait, je me baisse pour le refaire pour la énième fois et en levant la tête je ne vois plus Béné et David ! Chacun fera la course à son rythme et comme je n’ai pas la technique de la marche active, je perds énormément de temps sur les montées. C’est mieux pour eux comme ça je ne serai pas un boulet. Je fais une heure trente en solo où je me fais une entorse de la cheville.
Lors d’une descente, mon pied gauche glisse sur la tranche, il prend appui sur le bord externe, avec le poids et la vitesse, la cheville se tord, les muscles et ligaments sont impuissants pour protéger l’articulation, ça fait mal sur le moment. Par réflexe je rebondis et comme je suis chaud, je continue et j’essaie d’oublier la douleur qui ne sera finalement pas vive tout au long de la deuxième partie.
Ravito 4 : km 45 – Soucieu en Jarrest – 7h02
« Runnosphère ? » J’entends cette interrogation quand j’arrive à ce ravitaillement seul et abandonné de tous. Je me retourne, c’est Seb du blog Runnotonly que j’avais rencontré à la dernière pasta party de la Runnosphère ! Il m’a reconnu grâce à la balise GPS que Salvio m’a prêtée pour courir. Je l’avais accrochée à l’arrière de mon sac pour qu’elle puisse bien émettre son signal. Avec Seb, on décide d’y aller cool car tout ce qu’il veut c’est terminer la course pour avoir un point et participer à la C.C.C. en 2012. Quant à moi, je veux juste être finisher et cela me va très bien.
Alors que nous sommes en approche sur Lyon, le soleil se lève doucement, les premières lueurs viennent percer la pénombre au-dessus de la vallée et la vie recommence, c’est superbe on se sent serein.
Ravito 5 : km 57 – Beaunant 9h11
Il me reste un peu plus de douze petits kilomètres qui correspondent à ma sortie du samedi matin au Bois de Boulogne avec Jacky, Stéphane, Béné.
Seb me dit d’aller de l’avant et je retrouve Béné et David juste avant Beaunant alors que je pensais qu’ils auraient fini la course à 9h. Je suis contents de les voir et ils sont pleine angoisse existentielle.
Arrivée à Gerland
Fatigué mais heureux après plus de dix bonnes heures de course, j’arrive avec le sourire sous les applaudissements de mon pote Raf qui hallucine de me voir sprinter sur la dernière ligne droite. Je retrouve Stef et Yahia, prends mon tee-shirt de finisher et pose pour la postérité.
Quelle superbe expérience, c’était extraordinaire et je la referai sans doute l’année prochaine.
Merci à tous ceux qui m’ont encouragé et suivi grâce au GPS de Salvio et plus particulièrement Isabelle, Raf et Clara qui m’ont accueilli chez eux.
En conclusion, une excellente parodie de Greg sur "Bref, j'ai fait la SaintéLyon"
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