1132.- Avec ce film en partie autobiographique, la réalisatrice dresse un portrait de la jeunesse chinoise née après la Révolution Culturelle de 1966 lancée par Mao Zedong dont le bras armé était constitué par les gardes rouges élevés aux préceptes du Livre Rouge de Mao.
(Je préfère cette affiche allemande à celle choisie par le distributeur français)
La jeune Li Mei nait dans une Chine en pleine reconstruction après cette période tourmentée où les intellectuels furent brimés, les temples et les statues de Bouddha saccagés et détruits. Son histoire est découpée en petites phrases numérotées et qui apparaissent comme autant de chapitres à ce qui ressemble parfois à un documentaire tellement le réalisme est saisissant. La vie est restituée dans sa forme brute sans fard ni exagération. Mei Li observe son monde et s'extirpe de son quotidien parfois malgré elle, par la force des événements. Sa vie passionnante l'emmène de son petit village de province à la grande ville de Shenzen où la vie n'est pas conforme à ce qu'elle en attendait, jusqu'à Londres où elle erre peu farouche en marchant toujours en avant sans jamais se plaindre et en prenant le meilleur que la vie lui offre.
On peut la trouver stupide, trop docile, parasite et toujours prête à se jeter dans les bras de tout homme qui pourra prendre soin d'elle mais elle est plus que cela. Elle n'hésite pas à dire non lorsqu'elle n'en a pas envie même si en définitive elle est abusée. Ce qui la rend proche de nous est qu'elle est capable de faire de bons choix et aussi des pires qui la font perdre une bonne place qu'elle avait réussi à se faire au soleil. Un film prenant avec une bonne musique de John Parrish qui a travaillé avec PJ Harvey, Eels et Tracy Chapman.
"Une Chinoise" de Xiaolu Guo avec Lu Huang, Geoffrey Hutchings, Wei Yi Bo et Chris Ryman
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