inZeSentier

Se faire virer pour un mail

Il y a quelques années, un de mes jeunes collègues  en séminaire d'intégration à Chicago nous avait envoyé un courriel circonstancié et plutôt fantaisiste sur ses conditions  de travail durant le stage : "Au bout d'une semaine, on a bien été formattés, we are the best, je me suis tapé la jolie Manager sur son cabriolet et pour cela, on va me promouvoir Partner [...]". Seulement, ce qui n'était qu'une blague de potache a pris une drôle de tournure car il nous avait mis en copie et l'un des potes était aussi un homonyme d'un canadien qui a reçu le même mail par erreur d'aiguillage et qui était précisément Associé dans la firme ! Comme ce monsieur respectable au sommet de la hiérarchie parlait bien la langue de ses ancêtres, l'outrecuidant a illico presti été retrouvé et s'est trouvé déferré devant la cour des évaluations internes et a été renvoyé à d'autres destinées. Et comme lui aurait dit Benjamin Castaldi : "L'aventure se poursuit ... mais sans toi". Adieu veaux, vaches, cochons et carrière internationale dans la plus belle firme du monde.
Comme quoi, un mail cela peut-être parfois mortel pour sa carrière.

A travail égal, salaire inégal

Selon une étude de la DARES  (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques du Ministère de l'Emploi), 2,54 millions de travailleurs en France touchent le SMIC, soit 16,8 % de la population active. Cela calme quand même. Je n'ai jamais été smicard mais j'ai connu le chômage assez longtemps pendant la crise de l'informatique en 1996-97 lorsque des BAC+5 comme moi étaient obligés d'accepter des boulots payés entre 13K€ et 18K€ annuels, j'ai donc commencé pour moins que le SMIC d'aujourd'hui. En attendant de trouver un CDI, on se dénichait des jobs d'appoints sur 3615 PtitBoulot, je m'en rappelle comme si c'était hier. Je vivais toujours chez mes parents et leur remettait le chèque en fin de mois pour aider aux dépenses de la famille. On hallucinait car on avait fait des études, Maths sup, maths spé, on était ingénieur, on nous avait bourré la tête pour dire que l'on serait les futurs cadres, les hauts potentiels, que l'on allait nous dérouler le tapis rouge alors que dans la réalité on était obligé de rester chez Papa, Maman vu le niveau de notre premier salaire d'embauche !
A Bordeaux, je travaille avec des collègues de mon âge ou un peu moins qui ont 6, 8 voire 12 ans d'ancienneté. Pour ma part, j'ai passé 7 mois à tout casser dans la boîte. Ils s'aperçoivent qu'ils sont moins bien payés qu'un jeune diplômé malgré leur expérience et les différentes missions réussies. C'est normal puisqu'ayant commencé pendant les années de crise, ils n'ont pas pu rattraper le niveau actuel des débutants en dépit des augmentations successives. Comme m'a dit un collègue d'Eysines à midi, c'est "à la tête du client", il y a 2 vitesses et certains sont tout de même privilégiés par des opérations de communication interne visant à mettre en avant leurs qualités et leur propension à assumer des prérogatives à la hauteur de leurs ambitions. Parfois ils n'hésitent pas à sourire par devant et poser des peaux de banane par en-dessous pour accélerer leur carrière. Sans compter les femmes méritantes que l'on n'augmente jamais car elles sont jeunes mamans et que l'on sait qu'elles n'oseront pas chercher ailleurs ... C'est Dallas !
Ces éléments tendent à prouver si on ne le savait pas encore que dans le monde du travail, la loyauté et la fidélité ne payent jamais !
"Le monde du travail est cruel, mais c'est la vie qui est cruelle !"
dixit Ombline ;o)

Un congrès à Bordeaux-Lac

La semaine prochaine se tiendra le congrès HLM pour le logement social près de la Rocade, exactement là où je bosse. Les nuits du 19 et 20 septembre, je me retrouve sans endroit pour dormir ! En effet, 8.000 participants sont attendus et la CUB - Communauté Urbaine de Bordeaux - a une capacité hôtelière de 6.500 lits seulement. Mon sympathique hôtel du centre-ville dans le quartier des antiquaires étant complet depuis deux mois, le gérant m'a confirmé ce matin qu'il en avait marre de recevoir quarante appels par jour pour demander   encore des chambres qu'il n'avait plus depuis belle lurette. Du coup, mon gentil CP compatissant m'a offert son clic-clac dans son loft de Bordeaux, c'est fort urbain de sa part ;o) Ma cousine véro m'a appelé à mon Campanile ce soir pour me tenir compagnie un bout, c'est mimi de sa part car les déplacements comme cela toute la semaine ne sont pas des plus plaisants pour la vie sociale très fournie que je m'efforce de vivre en concentré pendant les we où je reviens de manière fugace dans notre belle capitale. Bien que Bordeaux est comme un "petit Paris" d'après une femme-taxi qui m'a pris vendredi dernier, rien ne vaut l'original !

Capacité hôtelière des principales villes de France :

Villes	Chambres
Saint-Denis	10 000
Montpellier	4 500
Toulouse	9 000
Bordeaux	6 500
Lens	940
Marseille	6 000
Lyon	11 000
Nantes	5 500
Saint-Etienne	1 300
Paris	73 000

Source : Ministère des Affaires Etrangères
A titre de comparaison, Las Vegas a une capacité hôtelière de
... plus de 120 000 chambres d'hôtel pour 545 147 habitants.

Où étiez-vous le 11 septembre ?

Pour ma part, j'étais en mission à Arianespace du côté de Evry quand les attentats qui ont ébranlé la planète ont été commis. Avec Laurent, Hélène et Julie, nous pensions à un canular, un tournage de film-catastrophe tourné par Hollywood mais pas à une réalité aussi dramatique. Aujourd'hui j'ai pris le TGV pour aller à Bordeaux, ça m'a fait bizarre de voyager un 11 septembre, à l'égard ce que "nine-eleven" représente pour les Américains. J'ai eu l'occasion de le ressentir lorsque je me suis rendu sur Ground Zero en mai dernier et que j'ai palpé le silence religieux qui entourait le site théatre d'une telle émotion. Nous aussi, nous avons eu notre attentat de JFK de Dallas en quelque sorte.
Et vous, où étiez-vous il y a cinq ans, jour pour jour ?

De Schubert à Mélanie

Alors que nous étions à la recherche d'un récital de Schubert que jamais nous ne trouvâmes, nous nous sommes rabattus sur la séance de ciné de 19h50 au MK2 Odéon, non sans avoir au préalable goûté à une délicieuse glace de chez Berthillon en flanant sur l'Île Saint Louis du Quai d'Anjou au Square de l'Île de France sur l'Île de la Cité. Ah les glaces de chez Berthillon, quel régal ! Une glace au pain d'épice et à la réglisse pour l'une, une Melon-Mandarine pour moi. Tu as l'impression de croquer dans le fruit tellement la qualité du sorbet est exceptionnelle.  Au cinéma ce soir, le premier film de Philippe Lioret tiré du livre du même nom de Olivier Adam. Je ne m'attendais pas à un tel choc émotionnel. Quel plaisir de s'enfermer dans une salle obscure pour voir une oeuvre si belle, si sensible, si émouvante. Tout y est parfait de l'interprétation de Mélanie Laurent et celle surprenante de sobriété du pourtant comique Kad Mérad que l'on aurait pu imaginer catalogué dans le registre du  coussin péteur à l'égard de ses états de service avec son complice Olivier ! Julien Boisselier égal à lui-même est charmant, gentil et prévenant envers Lili. J'ai été touché par la chanson "Lili" du groupe Aaron. Bref un très beau moment  de cinéma à vivre sans plus tarder !  Pour voir quel film au fait ? Ah oui : "Je vais bien, ne t'en fais pas" ;o)

La quille !

Après 5 jours et 4 nuits à Bordeaux me voilà de retour pour la belle Capitale, j'en suis ravioli. Après 7 ans de déplacement, je ne suis toujours pas habitué par tous ces déplacements, ils sont assez fatigants. Certains me disent qu'ils sont toujours en déplacement mais pour moi, 3 jours consécutifs toutes les deux semaines ou même toutes les semaines, c'est du bullshit, on ne peut pas dire que l'on est en déplacement. La barrière psychologique pour moi est de 3 nuits par semaine car cela signifie 4 nuits chez moi à Paris. Je travaille toujours avec un jeune qui en veut et qui se la joue un peu mais bon, il comprend quand même quand on lui explique les choses et il prend en compte les bonnes remarques.
Hier soir, pot avec Tiblond qui m'a un peu parlé de Bordeaux, de sa vie d'étudiant et des notions que je ne connais pas : flux RSS, syndication, iPod Nano branché à une puce RFID qui mesure la distance parcourue lorsque l'on court un semi-marathon. Et oui, je travaille dans les vieilles technologies moi, Môssieur : ERP tradi et tutti quanti. J'ai terminé la soirée au cinéma où j'ai vu Miami Vice, 2 Flics à Miami de Michael Mann. J'ai bien apprécié. Tourné comme un reportage avec sa caméra numérique HDV, le réalisateur de Collatéral retranscrit très bien l'ambiance d'un film noir ultra-réaliste où l'on se trouve embarqué dans la vie dure et brutale des gros bonnets de la drogue. Superbe. Bon we !

Heureux comme une Huître

Hier soir en revenant de la plage du Porge, je me suis attablé à une paillotte en bois non loin du camping. Je voulais reprendre un plateau de fruits de mer mais à part quelques langoustines et des crevettes roses, il n'y avait pas d'huître. J'en avais pris mercredi dernier au Bassin d'Arcachon mais depuis, elles ont été frappées d'interdiction à la vente.
Dimanche le test de la souris a été effectué et il a donné lieu à un arrêté préfectoral qui interdit le ramassage, le transport et la distribution de ces coquilles. La communauté conchycole est consternée et moi aussi, surtout depuis que deux informations judiciaires ont été ouvertes pour rechercher les causes de la mort, les 3 et 5 septembre, de deux personnes âgées de 77 et 61 ans, qui en ont également ingurgité ! Un millier d'ostréiculteurs s'est rendu chez Dominique Bussereau, le ministre de l'Agriculture et de la pêche, et pour cause puisque suite à cette interdiction, ils sont assurés de perdre au moins 30% de leur chiffre d'affaires , et tout cela à cause de 3 petites souris mortes !!!
Le test conçu en 1984 par les Japonais, leaders mondiaux en matière de toxicologie des aliments crus - consommation de sushis et sashimis oblige, consiste à injecter un broyat de glandes digestives (l’hépatopancréas) - Merci Docteur Carter - issues de plusieurs kilos d’huîtres dans l’abdomen de trois souris. Miam ! Miam ! Si deux des trois souris meurent, le test est positif et les ostréiculteurs l'ont dans le baba. Il se trouve que dimanche à l'Afssa à Maison-Alfort où sont effectués les tests toxicos, les trois souris sont mortes. Rassurez-vous, le Giao est plus fort qu'une souris mais peut-être moins qu'une huître ... Rendez-vous dans 24 heures ;o)

Restons Z.E.N.

Je bouillonne, je bouillonne.  Voilà déjà 2 semaines que je travaille avec mon équipe de Bordeaux. Le CP me prend un peu la tête.[...] Le souci c'est que parfois il est un vrai chieur et parfois il est adorable comme lorsqu'il m'emmène faire un tour découvrir le Bassin d'Arcachon ou la plage de Lacanau. Au fond c'est un mec bien, il veut juste réussir son premier projet en qualité de chef de projet et c'est tout légitime ;o)
Cela te convient, mon cher 4Largo ?!?

Portier de nuit

Depuis le début de la semaine, je loge à l'Hôtel Notre Dame à Bordeaux, rue Notre Dame, c'est facile. Il dispose de 21 chambres, dans un immeuble XVIIIème et idéalement situé au coeur du quartier des antiquaires, j'adore ! Tout ce changement contraste puissamment avec ma zone industrielle de la première semaine où je voguais entre le Campanile, l'Ibis et un Bailey's pris au Sofitel avec Denis et un barreau de chaise de fabrique Montecristo. Je n'ai malheureusement pu amener mon piano, le petit Yamaha car il pèse 26 kg, ce n'est pas grand chose en soi mais avec mes bagages et mon sac à main que je porte pourtant en bandoulière, le transport s'est avéré bien mal aisé. Le prix de ma chambre est riquiqui c'est très bien car ainsi je pourrais faire péter la Suite au Château Chartrons quand la mission se sera détendue. Demain avec mon collègue et une de ses amies que j'espère jolie, nous passerons la soirée à la plage en débauchant après 18h30. La température de 32°C est idéale et cela ne va pas durer dixit le fils et petit-fils de producteur de vins dont je rapporterai bientôt des caisses de Bordeaux Supérieur. Ce soir, petit footing de 1h20 sur les bords de la Garonne, devant le croiseur Colbert et les docks réaménagés en restaurant fort agréables et charmants. Les travaux de la nouvelle ligne de tramway donnent à la ville un air de reconstruction mais le résultat est à la hauteur esthétique puisque les lignes électriques sont enterrées ce qui fait que les tramways sont alimentés par le sol et pas par des lignes aériennes gâchant les beaux quartiers de l'époque médiévale. Je vis comme un moine reclus dans sa forteresse de solitude imposée par ma vie professionnelle. Deux jolies clientes me disent "bonsoir" avec une toute petite voix, wouahhh ... En attendant, si d'aventure il y a des bloggers bordelais dans l'assemblée, amis ou non de Monsieur Tiblond qui travaille cette semaine et ne peut prendre un pot avec moi, faites-moi signe !
Les murs sont trop épais et je suis obligé de me placer à l'accueil pour surfer à hue et à dia. Je suis seul, abandonné par le gérant qui a vaqué à ses occupations. Du coup les clients passent me posent des questions et je leur réponds naturellement comme si je faisais partie des murs ;o) "A quelle heure sert-on le déjeuner ? Comment fonctionne la connexion wifi ? Une jeune femme brune est-elle entrée pour prendre une chambre dans votre hôtel ?"
"Non pas de jeune femme, je n'ai pas eu le plaisir de la voir entrer", je réponds. "Parce qu'elle a les clés de chez moi, cela ne fait rien, je vais essayer le Mercure" Ah les joies de la vie de province !
Tout cela me donne envie d'apprendre le polonais, cela faisait longtemps que j'y songeais en ma qualité de Chopinien enragé ... ;o)

Magie d'internet

Vous vous souvenez de Clémentine ? A l'occasion du dernier non bloggers day, elle avait fait exploser la fréquentation du blogounet de mon cher mentor, son site étant désormais fermé au public pour cause de vacances illimitées, je l'ai donc conviée à distiller ses bons mots et à nous faire profiter de ses histoires extraordinaires qui bouleversent le quotidien de personnes ordinaires comme vous ... mais pas comme moi.
"Voici l'histoire que j'ai choisie de vous raconter pour réchauffer nos corps et nos coeur engourdis par cet automne qui arrive trop vite, et nous fait oublier le délicieux soleil du mois d'août... je pense à ceux qui ont eu le bonheur d'en profiter, dont je fais partie , ainsi que Giao !
Souvenez-vous de la joie d'été qui s'est emparé de notre belle capitale lorsque la France s'est qualifiée, souvenez-vous des cris de joie, des accolades délirantes de nos mecs déchaînés, des rues envahies par les gens joyeux qui n'attendaient qu'une occasion pour faire la fête comme des fous !
Mon amie Patricia m'a raconté avoir fêté la qualification de la France dans un bar, après avoir vu le match, en compagnie d'un jeune homme de fort bonne compagnie, plein de charme et d'attraits divers (pour les hommes qui souhaiteraient des infos sur la spécificité de ces attraits, une prochaine note pourrait peut-être les détailler).
Au milieu de la foule endiablée par la victoire, il est encore plus joyeux de se savoir avec quelqu'un de complice qui partage un savoir secret, un bonheur plus fort encore d'être caché pour tous et connu d'eux seuls !!!
Ivresse de la fête, ça boit, ça crie, ça chante, ça klaxonne partout dans Paris...
Et voilà les deux tourtereaux qui s'en vont, après avoir bien bu, et chanté avec tout le monde, courant dans la rue, au milieu du bruit et du désordre marrant, pressés de trouver enfin le lieu où se retrouver...et se dire... les choses les plus inavouables...
" On va chez toi ? - Tout de suite !"
Et les voilà qui se précipitent dans la rue en criant "Nous on va faire l'amour !"
Personne n'entend ! Tout le monde est à la fête, les passants assoudis par les klaxons, étourdis par les allers et venues de la foule ! "On est en finale ! On est en finale !"
La suite et la fin de cette nuit ne manqueront pas de passionner nos lecteurs, mais elle ne m'a pas raconté tout se qui s'est passé, et oui, messieurs qui croyez que nous racontons tout de notre intimité avec vous, vous vous méprenez !!!
La suite et la fin de cette nuit ne manquent certainement pas de sel, mais nous les femmes, préférons les laisser dans l'ombre de cette nuit magique (comme dirait Catherine Lara...au son du violon le plus langoureux !
Par exception, les événements stimulants de cette torride nuit furent néanmoins l'objet d'un mail plutôt grivois adressé en douce à une confidente située à l'autre bout du monde, en Indonésie.
Il est possible de passer pour une sainte nitouche vis-à-vis de son voisin de palier tout en révélant ses pires turpitudes à son amie de Bali par un simple mail diffusé sur Internet.
Encore faut-il ne pas être trop distraite et surout, ne pas abuser du bouton "REPONDRE A TOUS" sur le mauvais mail au mauvais moment et au sujet d'une liaison mal "t'" à propos, ... !
En effet, ce qui ne devait jamais arriver, survient par un ahurissant concours de circonstances.
D'un simple clic, cette nuit hors du temps et racontée dans les moindres détails à une seule complice fut relayée vers des personnes qui, non seulement n'avaient rien à voir avec la choucroute mais de surcroît, étaient bien loin de s'attendre à une telle avalanche d'expressions imagées : La mère offusquée, la tante intriguée et un peu jalouse, le père carrémént intéressé, l'ancien boss qui se disait bien quelle dégageait quelque chose cette Patricia, le pote séduit qui demande l'adresse de ladite amie qui aime les parties de pompon après le clairon de la Marseillaise ... la cousine coincée qui claironne à qui veut l'entendre qu'il faut surveiller ses relations, y compris à l'autre bout du monde. Et bien tu as de ces amies, Patricia !
Au moins ce petit épisode aura-t-il repandu son parfum de mystère en quelques coins de la planète !"
Clémentine, Paris le 4 septembre 2006