1134.- Après avoir donné la réplique à Keanu "He is The One !" Reeves qui portait la soutane de curé, Lambert Wilson à son tour a décidé de revêtir l'habit qui ne fait pas le moine mais permet de rentrer dans l'abbaye.
J'avais vu Boonmee le navet qui a reçu la Palme d'or du Festival de Cannes et lu le papier de Rygo, je pensais que j'allais m'ennuyer surtout au vu du thème traité mais après avoir lu l'article d'Aurore, mon coeur a balancé et j'ai décidé de tenter l'expérience.
Par ailleurs, Xavier Beauvois avait déjà réalisé Le Petit Lieutenant (2004) avec Nathalie Baye et Jalil Lespert qui m'avait bien fait vibrer donc je pouvais m'attendre à une belle surprise et c'est exactement ce qui s'est produit.
Outre Lambert Wilson très touchant dans son rôle de meneur élu et les répliques de l'énorme Michael Lonsdale qui déclenchent des rires, la prestation d'Olivier Rabourdin vu dans Taken (2008) avec Liam Neeson est remarquable et émouvante.
Les huit frères occupent un monastère dans les montagnes du Maghreb au côté de leurs frères musulmans et leur apportent une protection plus spirituelle que martiale. Après que des travailleurs croates aient été sauvagement assassinés par des terroristes dans le village voisin, leur présence sur le territoire est remise en cause. Ils peuvent décider de partir pour sauvegarder leur existence ou bien de rester pour affronter le danger tous ensemble coûte que coûte.
Le choix parait simple et s'impose de lui-même pour qui aime et a le plus profond respect pour la vie et la sienne en particulier. Jusqu'à la fin, le metteur en scène réalise la prouesse de nous faire admettre le contraire.
Malgré notre intime conviction, on peut aimer la vie et choisir de rester en pays hostile puisque "le bon berger ne peut laisser son troupeau lorsque le loup approche".
A l'instar du Petit Lieutenant où nous vivions au rythme des missions d'un petit commissariat de quartier, nous sommes immergés dans la vie des frères, nous partageons leurs discussions, leurs repas, leurs messes, leurs peurs et leurs joies. Nous vivons parmi eux l'expérience d'une vie retirée au service des autres, sans attrait pour la vie matérielle ou superficielle de la société de consommation dans laquelle nous sommes enfermés.
Lorsque l'on est réunis au sein d'une telle congrégation, le fait d'être ensemble et de tout partager permet de vivre de belles expériences. Les sentiments qui les animent sont d'autant plus forts qu'ils sont répartis entre eux et qui permettent d'améliorer l'existence de leurs frères musulmans.
Ils apportent secours et réconfort au peuple du Maghreb et soignent tous les blessés qu'ils soient paysans, enfants ou même terroristes. "Laissons le Seigneur dresser la table où nous dînons tous, amis comme ennemis" comme le dit Olivier Rabourdin à un moment pour appuyer sa décision.
La force de ce film n'est pas dans les scènes d'action vous l'aurez compris ce n'est pas Le Nom de la Rose (1986) de Jean-Jacques Annaud, il est dans la mise en avant de l'importance du don de soi. Dans un monde actuel voué à l'individualisme, il faut se rappeler que donner aux autres, leur tendre la main permet de s'enrichir autant que l'énergie positive que l'on peut leur apporter.
Si tout seul on peut aider son prochain, ensemble on réalise des prouesses exceptionnelles. J'ai bien aimé ce film malgré le fait qu'il ait reçu le du Jury oecuménique au Festival de Cannes.
Merci à toi, je serais passé à côté d'une belle surprise sans ton opinion éclairée.
"Des Hommes et des Dieux" de Xavier Beauvois avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale et Olivier Rabourdin
Giao, seul la morale est belle dans ce film... le reste est beaucoup trop lent, long,... bref ya débat
Rédigé par : rygo | 16 septembre 2010 à 17:01
Moi te remercie. Alors MOI, je n'avais pas aimé le petit lieutenant lorsque je l'ai vu. Je trouvais que ça faisait trop téléfilm, mais je suis certaine qu'aujourd'hui, je porterai sur ce film, un autre regard.
J'ai aimé la lenteur, les chants religieux, ces plans fixes ... C'est cela toute la densité du film ! Mais c'est aussi ce qui le dessert auprès de certains spectateurs. Moi je défends ce film, il m'a faite vibrer ! Pourtant les moines c'est pas un sujet qui me passionne.
En tous les cas, j'ai bcp aimé ta critique qui ressitue bien ce film dans la filmographie du réal.
Rédigé par : Aurore | 16 septembre 2010 à 17:40