1341.- Cela faisait bien longtemps que je n'avais passé un aussi bon moment de thriller au cinéma.
Avec une ambiance à la Se7en (1995) de David Fincher, le réalisateur canadien a réalisé un beau film passionnant qui nous tient en haleine de bout en bout, sans longueur malgré ses 2h33 de pellicule numérique et des acteurs au sommet de leur art. J'ai apprécié le jeu de Hugh Jackman, marqué du visage et nettement plus vulnérable et fatigué que dans sa composition de Wolverine, crédible en père de famille survivaliste. Jake Gyllenhaal lui tient la dragée haute avec son interprétation du détective Loki, le policier aux mains tatouées et à la chevalière de franc-maçon. Les personnages sont très bien fouillés et ancrés dans un réalisme hallucinant. L'action se situe dans la banlieue de Boston mais la ville est loin et on est plongé dans l'Amérique profonde avec des gens plutôt tranquilles. Tout commence sur la sensation bizarre qui nous étreint quand nous ne retrouvons plus nos clés ou notre carte d'identité. On se dit que c'est trop bête et cela nous embête vraiment de ne pas pouvoir remettre la main dessus. Imaginez que cela se produit avec vos enfants, évidemment ce sentiment est amplifié et peut parfois pousser aux pires extrémités.
Il y a des rebondissements, les deux enquêtes se poursuivent en parallèle et les pistes sont sérieuses, c'est comme dans la vraie vie car même si tous les indices sont disséminés ça et là dès le début, tout le monde n'a pas la faculté de déduction exceptionnelle d'un Sherlock Holmes qui arrive à connecter tous les éléments pour recréer une scène de crime ou le mobile d'un enlèvement en parlant trois minutes avec un coupable.
C'est réaliste et on s'identifie autant au père de famille qu'on suit comme un enquêteur adjoint les avancées de Jake dans la bourgade qui ne porte pas de nom.
L'action a lieu un jeudi, le quatrième du mois de novembre puisque c'est Thanksgiving, une fête typiquement américaine et canadienne qui a pour objet de remercier Dieu pour les bonheurs que l'on a pu recevoir pendant l'année. Pour les Indiens d'Amérique du nord, il marque également le début du massacre des populations indiennes par les colons venus de l'ancienne Europe.
En ce sens, c'est intéressant de voir que les familles qui célèbrent cette fête dans le film sont une famille blanche et une famille noire. Maria Bello est plutôt discrète dans le film, en secondaire un peu comme dans A History of Violence (2005) de David Cronenberg, un autre réalisateur canadien de Toronto.
La partition du film est signée du compositeur islandais Johan Johansson, aucun thème prégnant ne se dégage de l'intrigue mais plutôt une ambiance particulière, elle ajoute à la tension dramatique tout en se faisant oublier.
Un excellent long métrage à voir et à revoir 8/10
"Prisoners" de Denis Villeneuve avec Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Maria Bello, Viola Davis, Terrence Howard, Melissa Leo et Paul Dano
Je le trouve moi aussi techniquement sans faute, pourtant, il ne sera pas au panthéon de mes films favoris en 2013. Il y a une chose qui m'est passée au dessus, et c'est l'émotion.
Rédigé par : auroreinparis | 22 octobre 2013 à 13:12
Pour moi l'un des meilleurs films 2013, j'ai adoré l'intrigue et la logique implacable de l'histoire et le dénouement suprenant
Rédigé par : giao | 22 octobre 2013 à 16:10