1307.- En 2011, mon ami coureur Doune de la Runnosphère alias
Coureur du Chablais terminait la CCC. Je ne connaissais pas la petite sœur de
l'UTMB autrefois appelée "la petite course" et aujourd'hui une
référence mondiale dans le monde de l'ultra-trail : 98 km pour un dénivelé
positif de 5.600 mètres.
CCC sont les initiales des trois villes traversées lors
de ce demi-tour du toit de l'Europe : Courmayeur en Italie, Champex en Suisse
et Chamonix en France.
Déjà courir 100 km en montagne et en plus terminer, c'était
un exploit faramineux et je ne manquais pas de féliciter Damien lors d'une
Pasta Party de la Runnosphère où le Suisse était de passage.
Comme pour l'UTMB cette course est soumise à un tirage au
sort et pour y participer il faut avoir un certain nombre de points donnés par
des courses qualificatives. J'avais tenté l'inscription en début d'année pour
ladite CCC en inscrivant mon premier Eco-Trail de Paris 80 km en 2011 qui
rapportait deux points. Des amis s'étaient inscrits également notamment
Sebastien sur la CCC avec son titre de Finisher de la SaintéLyon (1 point) et
Yahia qui avait le quota de points pour postuler au tirage au sort de l'UTMB.
Je fus le seul tiré au sort alors que j'avais tenté un peu au hasard.
Ayant terminé Millau, je savais que mes jambes pouvaient
encaisser un 100 km et après la SaintéLyon, je savais également que je pouvais courir
de nuit. Pour parcourir les 100 km je visais les 22-23 heures de courses, je
n'avais jamais produit d'effort au-delà de 16 heures lors du Millau et ma capacité à
pouvoir continuer la route sans dormir pendant aussi longtemps était la grande
inconnue.
Le premier week-end de septembre est la fête du trail à
Chamonix qui est le siège des quatre courses organisée par l'association des
Traileurs du Mont-Blanc© : L'UTMB©, la CCC©, la TDS© et la PTL©.
Je l'ai senti une fois débarqué de mon train le jeudi 30
août à 14h37 : on ne parlait que de cela, les restaurants proposaient des menus
spécial coureur et on félicitait les coureurs qui revenaient victorieux de leur
périple, un peu comme à New-York où lorsque l'on termine le Marathon, les gens
dans la rue nous félicitent et nous sourient.
De surcroit, quelle fut ma surprise quand je tombais nez à
nez sur Killian Jornet qui discutait dans l'allée centrale avec un groupe
d'amis. Il est tout petit, il parait presque insignifiant pourtant c'est un
extra-terrestre dans son domaine avec un palmarès de trois victoires sur
l'UTMB© en 2008, 2009 et 2011.
J'étais déjà dans l'ambiance, j'ai eu de la chance de
croiser Maxence et son fiston qui étaient de visite au salon de l'UTMB©.
Je
l'avais rencontré lors du RuninLyon quand j'avais couru les 10 km avec mon ami
Raphaël en 2010 et 2011. Cédric un ancien collègue avec qui j'avais gardé le
contact faisait partie de l'organisation et nous avions convenu de nous revoir
à cette occasion. Il a été présent tout au long des moments-clés de mon séjour à
Cham : lors du contrôle du matériel obligatoire, quand j'ai embarqué dans le
car pour Courmayeur le jour de la course et dans les tous derniers kilomètres.
Dans la foulée, je revoyais Charles un copain traileur rencontré
sur OVS avec qui j'avais fait le Roscoff To Roscoff à l'occasion de
l'anniversaire de Bénédicte, mes amis de la Runnosphère Bastien, Virginie et
David qui participait également à la CCC© et la Team Berci St Brieuc que
j'avais rencontrée à la 6000D dont Michel qui faisait l'UTMB© et Bruno la CCC©.
Le monde du running est très petit, je pensais partir seul faire la course et
au final je me retrouvais bien entouré.
Pour l'occasion j'avais réservé deux nuits dans un Best
Western, Les Aiglons qui est un Resort & Spa de catégorie trois étoiles, il
faut un peu de confort pour passer une bonne nuit la veille de la course comme
ce que l'on avait fait avec Guillaume pour la 6000D et le Nike Running Club
pour le Marathon d'Amsterdam.
La soirée fut paisible avec un diner pris à l'hôtel, un menu
spécial coureur composé de pâtes sauce champignon avec jambon cru suivi d'un
minestrone de fruits accompagné d'un Orangina.
Couché à 22h je trouvais
immédiatement le sommeil pour me réveiller à 4h30.
J'avais réservé la navette de 6h45 pour Courmayeur. Je
retrouvais donc Cédric qui me souhaitait une bonne course et me voilà parti
pour la grande aventure.
Après trois quart d'heure de route, j'étais encore dans un
semi-sommeil quand j'entendais une clameur dans le bus s'élever car le ciel
semblait dégagé contrairement aux prévisions météo qui étaient défavorables :
entre 1800 et 2000 mètres Météo France prévoyait du vent de la pluie et une
vague de froid qui donnait une température ressentie de -10°C.
L'organisation recommandait même quatre couches de vêtements
respirant, waterproof et déperlant, de la haute technologie en polyester pour
résister au mieux face aux intempéries.
Arrivé au centre sportif de Courmayeur en Italie, j'ai
retrouvé Bruno de la Team Berci St. Brieuc qui m'offra gentiment un café car
l'organisation n'a pas prévu de collation pour attendre le départ.
H – 45 minutes, je me suis préparé et après avoir fait
deux-trois pauses techniques, j'ai marché jusqu'au centre-ville pour me mettre
derrière la ligne. Il y avait trois vagues de départ toutes les dix minutes :
les numéros 5.000 à 5.999, 6.000 et 7.000. J'avais le numéro 6604.
Tout le monde était excité, il faisait très beau sur
Courmayeur mais quelques gouttes commencèrent à tomber. J'ai eu le cœur battant
lorsque j'ai entendu l'hymne national, j'avais l'impression d'être au départ
d'une épreuve olympique. Catherine Poletti l'organisatrice nous rappela au
micro les consignes de sécurité et nous précisa les nouvelles barrières
horaires compte tenu des modifications de tracé occasionnées par la météo. Elle
finit par nous souhaiter un bon voyage et cela m'avait intrigué car on ne
disait pas "bonne course" ou "bon trail".
A 10h10 donc, ce fut le départ tant attendu. Je lançais un
cri de joie et de rage car j'étais venu pour en baver et j'étais prêt à en
découdre avec la montagne.
Tous portés par l'euphorie, nous étions tous lancés à 10-12
km/h et pourtant cela commençait par un faux-plat montant. J'avais déjà mes cinq
couches sur moi et au bout de deux kilomètres, je me suis mis sur le côté pour
en retirer deux car j'étais en sueur.
Puis j'attaquais la première montée qui nous emmenait
jusqu'au refuge Bertone. Cela commençait à monter un peu raide mais pas trop et
la 6000D que j'avais rentrée dans mon escarcelle cinq semaines auparavant,
j'étais en confiance et je commençais à moins souffrir des dénivelés à 12% sur
plusieurs kilomètres.
Il ne faisait pas encore chaud et j'étais encore bien
transpirant du fait de mon footing un peu intense du début. Au premier ravito,
j'eus le plaisir de croiser David, on était tout contents de se retrouver au
début de la course, après une embrassade chaleureuse on s'est souhaités bon
courage pour la suite de la course. Il est parti pour ne pas trop perdre de
temps alors que je pris le temps de recharger ma poche à eau et remettre les
deux couches que j'avais mis de côté. Je remplaçais également les mitaines par
des gants car avec les trous des mitaines laissaient passer la fraicheur et
j'avais déjà les doigts tout engourdis. Le soleil était éclatant mais il
commençait à faire bien froid et la première difficulté de la journée n'allait
pas commencer à arriver.
Ce fut le cas, la déclivité de la pente augmentait au fur et
à mesure que nous approchions du haut, comme sur La Plagne, je voyais une
cohorte de traileurs s'étirer jusqu'en haut et cela allait bien piquer dans les
gambettes. J'étais en-dessous de la vérité, le sol boueux et gras était
glissant et je piétinais longuement jusqu'à ce qu'un traileur me conseilla de
marcher sur la neige pour avancer plus facilement. Lorsque nous arrivions après
une longue et pénible ascension en haut du Grand Col Ferret il faisait -10°C
nous affrontions un vrai blizzard et la neige dure projetée à pleine vitesse
nous fouettait le visage. Heureusement que j'avais la capuche qui me protégeait
la nuque, la visibilité était réduite et les organisateurs nous avaient bien
dit de ne pas stationner et de redescendre immédiatement vers La Fouly.
Dès que je le pus, je me remis à trottiner et cela était
bien agréable, le terrain n'était pas dangereux et je pouvais aller assez vite,
je commençais à maitriser mes appuis surtout grâce aux exercices de
proprioception que m'avaient conseillés mon ami Guillaume lors de la 6000 :
Tous les deux jours, je ferme les yeux et je reste en équilibre sur un pied
pour qu'il apprenne à s'ancrer au sol et devenir plus puissant.
J'avançais bien et rattrapais un peu le retard pris sur la
montée. J'entendis les cloches de la Fouly et les applaudissements des
spectateurs qui nous réconfortaient avant et après chaque refuge. Emporté par
l'euphorie, mon pied droit dérapa et mon genou gauche frotta la terre. Le
coureur juste derrière moi me rattrapa mais j'avais déchiré mon corsaire et me
retrouvais avec une belle entaille au genou qui me faisait mal.
J'arrivais au point de contrôle en boitant et me dit en mon
for intérieur qu'il était trop tôt pour abandonner. Je voulu prendre un thé
chaud bien agréable avec deux morceaux de sucre mais je n'avais plus mon
gobelet de la SaintéLyon, je l'avais fait tomber en route sans doute dans ma
chute qui avait entamé mon genou droit. Cherchant tout autour, il n'y avait pas
de gobelet disponible quand je remarquais un verre abandonné sur une table dont
je m'emparais pour ne plus m'en séparer tant que je courrais.
A chaque ravito
était indiqué la prochaine étape avec le dénivelé positif et le négatif. Nous
avions devant nous 14 km jusqu'à Champex le deuxième "C" de CCC© qui
marquait la moitié de la course. On nous disait qu'il y allait avoir un bon
repas chaud servi, il était 17h30 et je me disait 14 km, cela se fait en 2-3
heures dans la montagne, pile pour l'heure du diner.
Pour y arriver, il y avait la descente jusqu'à Praz de Fort
puis une belle montée jusqu'à Champex. Nous étions en Suisse dans un décor
digne d'une adaptation de "Heidi fait l'UTMB avec son Grand-Pa", des
conifères partout, des cimes tout autour de nous, de la neige et des gentils
habitants qui nous proposent du Coca, du café et du thé spontanément lorsque
nous passions dans leur village.
L'avantage avec les courses nature est que nous pouvons
échanger entre traileurs et j'en profitais pour discuter avec un cent bornard
qui était venu avec le même sac à dos de Millau que le mien, il trouvait que
Millau était une plaisir à côté de ce que nous traversions. De même, Patrick un
vietnamien venu avec femme et enfant qui n'avait pas couru depuis trois mois et
s'était lancé dans cette folle aventure. En arrivant à Champex vers 20h45, le
micro nous exhorta à vérifier l'état de nos frontales. Nous allions entrer dans
plain-pied dans la nuit, la première pour moi en montagne mais avant je profitais
d'un bon repas chaud composé deux bananes et d'une compote avalées en attendant
la soupe aux pâtes et d'un bon plat de macaronis avec sauce tomate viande
hâchée et fromage rapé accompagné d'un Coca. Je m'assis en face d'un Suisse,
Thomas, qui se changeait. Je me rendis compte à quel point j'étais parti comme
un débutant. Je commençais à être bien trempé dans mes vêtements de mi-course
et je voyais des coureurs qui recevaient un bon petit paquet de leurs chéries
avec des changes tout secs et bien propres.
La prochaine étape à Bovine était à
dix petits kilomètres avec un dénivelé négatif de 322 mètres et un dénivelé
positif de 746 mètres. Avant de repartir, j'avalais quelques TUC et du
chocolat, c'était trop bon. J'avais déjà dépensé pas mal de calories et le
moindre aliment me faisait du bien. Je n'avais aucun problème gastrique grâce
l'Hydraminov que j'avais déjà testé sur d'autres périples analogues comme la
SaintéLyon et la 6000D.
La partie descente se fit bien, la montée vers Bovine allait
être coton et c'était un euphémisme de dire cela. Il y avait 724 mètres
seulement de montée sur une distance de quatre kilomètres environ. Pour moi c'était
la difficulté du parcours : de l'eau
ruisselante partout, un terrain gras, des roches et des racines qui formaient
des marches de quarante centimètres de haut, une véritable épreuve de kilomètre
vertical en somme.
La Montée de Bovine (Crédit photo : Jean-Marie Gueye)
Nous progressions très lentement et j'avais les yeux rivés
sur les pieds du traileur qui me précédait. Je préférais ne pas regarder loin
devant car c'était surtout loin en haut qu'il fallait regarder pour observer la
suite du parcours. Après une heure trente d'escalade peut-être plus, je rejoins
enfin le refuge de Bovine. Nous étions à 1.987 mètres et il faisait bien froid
dehors et dix degrés de plus à l'intérieur. Je pris trois thés chauds qui me firent
un bien fou et un café. Des dizaines de coureurs avaient décidé d'abandonner et
il leur fallait descendre à Trient car à Bovine il n'y avait aucun moyen de
transport pour les y convoyer.
Pour parvenir à la prochaine étape, il y avait 141 mètres de
montée et 816 mètres de descente, une sinécure donc bienvenue pour récupérer de
la terrible montée que nous venions de passer. J'étais vraiment à l'aise et
tous les coureurs me laissèrent la place, car je n'hésitais plus à foncer tête
baissée dans le noir. Je menais ainsi plusieurs mini-groupes jusqu'au prochain
ravito.
Il y avait juste une température bien basse, de la neige
tout le temps et un vent qui glaçait les veines si l'on restait statique. Je
remercie vraiment les bénévoles aux avant-postes qui nous encourageaient et
nous indiquer les passages difficiles, emmitouflés dans leurs manteaux qui
devaient bien subir le froid. Trient plus l'étape la plus accessible
relativement bien que j'avais les vêtements mouillés, à minuit passé j'étais
encore alerte et j'avais les doigts de pieds mouillés à force de les avoir
laissés trainer dans des flaques entre les monticules de boue et de neige, à
tel point que j'avais peur de me faire amputer le petit doigt de pied à mon
arrivée.
10 km, Vallorcine n'était qu'à dix petits kilomètres et
Cédric m'avait dit qu'arriver à Vallorcine, c'était gagné et qu'il ne suffisait
plus qu'à dérouler jusqu'à l'arrivée. Je vis encore des abandons à Trient et
nous n'étions plus loin de la frontière helvético-française. Pour parvenir à
l'avant-dernière étape avant Chamonix, il y avait une montée de 847 mètres et
une descente de 848 mètres, en un mot le Col de Catogne. J'avais froid et les
thés, soupe et café que j'avais avalés m'avaient à peine réchauffé, il ne
fallait plus hésiter et je me devais de partir sans trop me poser de question.
Juste à la sortie du refuge, deux traileurs m'interpelèrent. Il s'agissait de
Patrick et Philippe de Grenoble. Ce dernier avait un problème de frontale car ses
piles ne marchaient plus. Il demanda à m'emprunter ma lampe de rechange et me
remit la sienne en gage. Elle valait 245 euros et j'acceptais l'échange puisque
la mienne m'avait coûté 45. Nous commencions l'ascension et mes camarades de
route s'exclamèrent : "Tu n'as pas de bâtons ?". Et oui, la grande
majorité des participants en étaient dotés et pas moi puisqu'ils sont interdits
à la Réunion. Les bâtons permettent de gagner de 2 à 15% sur les efforts
demandés aux mollets et ils servent à assurer la sécurité sur un sol gras
surtout dans les descentes.
Là encore, la montée fut lente et plus nous élevions, plus
la température chutait. Je laissais passer plusieurs mini-groupes et m'arrêtait
pour souffler lorsqu'une jolie traileuse me dit "ça va ? avant tout
doucement, tout doucement". Je suivis son conseil et fus plus régulier
dans ma progression. A deux heure trente du matin, nous n'arrêtions pas de
monter sans voir le sommet du col et je sentais des picotements dans les yeux,
ma vision commençait à devenir trouble et mes paupières devinrent lourdes. Je
cédais peu à peu à la fatigue et au sommeil. Je me sentais partir et me voyais
déjà m'écrouler parmi mes camarades. Bien entendu, il était hors de question de
fermer les yeux et dormir dans la neige car à plus de deux-mille mètres
d'altitude cela risquait d'être fatal.
Heureusement nous arrivâmes enfin au sommet du col, je
passais le point de contrôle et il restait plus qu'une longue descente jusqu'à
Vallorcine. Je me mis à trottiner et à sautiller pour reprendre un peu de
chaleur comme me l'avait conseillé mon ami Nicolas Contrain qui avait terminé
la CCC© en 2011 et était engagé sur l'UTMB©. Je repris mes esprits mais tombais
une demi-douzaine de fois dans la boue. Il faisait noir de chez noir et avec ma
lampe je ne voyais pas grand-chose devant moi. Une glissade propice m'avait
fait une entorse à la cheville gauche mais j'étais chaud et étonnamment
élastique, je pus reprendre ma course presque comme si de rien n'était.
Vallorcine enfin, je revis Philippe et Patrick les bénévoles
du point de contrôle nous le confirma : on avait fait le plus dur et il ne nous
restait plus que douze kilomètres avec juste une ascension du Col des Montets à
1.461 mètres d'altitude ce qui représentait un D+ de 200 mètres et un D- jusqu'à
Chamonix de 426 mètres. Facile par rapport à tout ce que nous avions traversé
et il m'en fallait pas plus vu l'état de fatigue dans lequel j'étais. Je voyais
trouble car je portais mes lentilles depuis plus de 24h et j'étais bien froid à
l'intérieur du corps. Je m'en foutais car il fallait juste sortir et au bout de
12 km c'était le bonheur absolu.
Je repartis pour la dernière étape.
Le jour se levait peu à peu et nous empruntions le chemin du
marathon du Mont Blanc. Je trottinais sur les descentes et marchais sur le plat
et les montées. Les premiers concurrents de l'UTMB nous dépassaient tout frais,
ils étaient partis à 19h la veille et nous étions samedi matin. Encore un
dernier détour par Argentière pour l'ultime point de contrôle et nous avions
9-10 km jusqu'à Cham.
Il y avait des montées et de relance mais me concernant, je
n'avais plus grand-chose à relancer, je me contentais de marcher transi de
froid et en parlant et congratulant Jacques un V2 qui avait abandonné au 60 km
à la TDS l'année précédente et qui était tout content de terminer cette année
la CCC. Pour lui on avait fait une épreuve plus dure que les concurrents de
l'UTMB car ils étaient restés en France et n'étaient pas montés aussi hauts que
nous puisque les routes étaient couvertes de neige après notre passage.
Autour de 4 km avant mon arrivée, je reconnus Cédric qui
était venu à ma rencontre, je le pris dans mes bras et il me félicitais d'avoir
survécu à cette épreuve de fou. Je lui demandais à quel moment je pouvais
courir.
(Crédit photo : Charles Renard)
Pour mon arrivée je rêvais de faire comme Killian Jornet dans la
bande-annonce où il tape des mains aux spectateurs situés de part et d'autre.
Je chaussai mes lunettes de soleil alors qu'il pleuvait et qu'il faisait gris,
je retirais capuche et bascule et criais ma joie à plein poumons.
Une arrivée enthousiaste, je frappais dans les mains de
tous, vis Charles à 400 mètres de l'arrivée et passais la ligne fou de joie
après un temps de course officiel de 22 heures 59 minutes et 59 secondes !
Le speaker me félicita en disant : "Et on applaudit un
nouveau Finisher de la CCC, Giao !"
La CCC est la plus belle course à ce jour et je suis bien
content d'être arrivé jusqu'au bout de ce long voyage.
Matériel :
Montre GPS : Suunto Ambit 1.5
Vêtement : collant 3/4 Kalenji, tee-shirt Kalenji floqué
"Fast & Furious", maillot manches longues Railight floqué
"Runnosphère", maillot manches longues Odlo, veste Gore traitement
déperlant technologie Gore-Tex et Windstopper, veste avec capuche Technique
Extreme, chaussettes Rywan, bas de compression Zensah
Chaussures : Adidas Supernova Riot 4
Sac : Quechua Diosaz Raid 27 litres
Frontales : Petzl
Alimentation : 4 doses Hydraminov menthe de Effinov, sachet Effinov
goût légumes, barre céréale Isostar Long Energy Endurance
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David RunMyGeek
Virginie BuzzyLeColibri
Bastien Djailla
Doune CCC 2011
Je tiens à remercier vous tous pour vos encouragements tout au long de cette journée et de cette longue nuit, j'ai pris le temps de lire les textos et les commentaires à chaque ravitaillement et cela m'a bien réchauffé le coeur alors que je restais frigorifié par la dureté de la météo chamoniarde.
Salut Giao
Félicitations pour avoir terminé cette épreuve.
JE dois dire qu'à la lecture de ton récit, je me demande quelle mouche t'a piqué!
Bravo pour ta ténacité, tu fais un superbe finisher :)
Rédigé par : Bernard le GROS joggeur | 03 septembre 2012 à 01:29
un Immense BRAVO giao ... quel joie de lire ton chemin à toi ... Milles bises
Rédigé par : buzzylecolibri | 03 septembre 2012 à 08:02
Ouahou, quel récit, c'est encore plus impressionant quand on sait que tu n'as pas pris de change, tu es un vrai guerrier, bravo bravo bravo
Je vais te suivre avec attention sur la diag.
J'adore le Heidi fait de l'UTMB, j'ai pensé la même chose
Rédigé par : runmygeek | 03 septembre 2012 à 08:04
Super émouvant ce récit,ce vécu pour une course hors normes,tu t'ai une nouvelle fois lancer dans une aventure que tu savais très difficile,super relevée,mais tu as relevé le défi te disant que d'autres terminent cet ultra alors pourquoi pas Giao à l'endurance et à la récup formidables.Tu es vraiment un sacré bonhomme,toi qui débutait la CAP il n'y a pas si longtemps,tu passe la ligne d'un ultra trail classé comme le plus dur au monde,qui l'aurait crû? Toi Giao,tu te connais parfaitement et tu te dis,pourquoi pas moi,d'autres l'ont déjà fait.
Très captivant ton récit de course,très complet,tu sais faire ressentir les émotions du moment,tu es vraiment maintenant dans la cour des Grands,oubliés les 5 heures au marathon,tu affiche 3h30 au MDP,et ce n'est pas fini,tu t'approches à grands pas des 42'aux 10kms,et prochainement la Diagonale des Fous l'épreuve reine,et 10 jours après tu seras au départ du Marathon de New-York 2012,la grosse pomme,Big Apple,va enfin connaitre celui qui impose le respect absolu,le grand Giao,Merci pour tout ce que tu nous donne champion,toi qui est resté si simple et si sympa,Bisous de ton frère de coeur Gilbert.
Rédigé par : Gilbert DOGER | 03 septembre 2012 à 08:20
Après tout ça, sois sûr qu'on ne voudra plus jamais partager notre Coach de Montsouris ! ;-)
Bisous
Gigi
Rédigé par : Gigi | 03 septembre 2012 à 10:13
bravo champion, surtout de faire un CR si vite alors que perso j'en ai 6 à la traîne
Rédigé par : ronnutonly | 03 septembre 2012 à 11:03
Bravo champion !
Le fait d'être venu te voir à Chamonix m'a vraiment donné envie de tenter l'expérience.
A bientôt pour le marathon de Lyon
Max
Rédigé par : Shouks | 03 septembre 2012 à 12:47
Un plaisir de t'avoir accompagné au départ et à l'arrivée de la CCC.
C'est l'occasion de vivre pour la 1ère fois de l’intérieur la CCC à travers ta course.
Un grand bravo !
En plus du parcours dur, tu as vécu des conditions extrêmes pour un Ultra Trail, de bon augure pour la diagonale (météo moins hivernal).
Pour donner un ordre d'idée, on ne le voit pas forcement sur les photos, les conditions météo pour la nuit de vendredi à samedi : la Fouly/ Champex/Trient pluies continues et neige dès 1600 m, 5/10 cm à 2000 m avec vent du nord-est à 50 km/h, sensation de -8°.
Ce qui a contraint les organisateurs à amputer les passages à la Tête de la Tronche et à la Tête aux Vents !
A bientôt au Paris Versailles
Vidéo du grand col Ferret de la CCC 2012 sous la neige.
http://www.dailymotion.com/video/xt74yi_2012-ultratrailtv-ccc-start_sport
Rédigé par : Cedric | 03 septembre 2012 à 13:20
trés beau récit. Quel courage.Que d'emotion dans cette lecture
Rédigé par : isabelle verriere | 03 septembre 2012 à 13:27
Quel voyage, Giao! Merci de nous avoir embarqué avec toi via ce récit. Bravo pour cet exploit sportif, humain... Bref, Respect Monsieur le Finisher de la CCC ;-)
Rédigé par : Renaud | 03 septembre 2012 à 13:28
Franchement très impressionnant cette course et ton parcours encore plus à la lecture de ton récit, une sacré aventure !
Rédigé par : Rodolphe | 03 septembre 2012 à 15:26
Salut mister Giao! Je suis heureux que tu aies fini cette belle course dans pareilles conditions. Vu l'etat du terrain apres le passage de 350 trailers, je n'ose meme pas imaginer ce que cela devait donner quelques heures plus tard! Pour ma part, j ai pris un plaisir immense pendant 16h30 (meme si j'ai pris une penalite pour m'etre perdu, comme 6 autres coureurs). La prochaine course, ultra ou pas, c est toi qui paye le cafe! Bise. Bruno, Team BERCI.
Rédigé par : Bruno, team BERCI | 03 septembre 2012 à 17:22
Très impressionné par ton parcours et je me suis régalé du récit!
Vraiment bravo!
Rédigé par : Philippe Rey | 03 septembre 2012 à 18:21
trop fort Giao....Félicitations!!!!! you are a WINNER!!!!!
Rédigé par : romu | 03 septembre 2012 à 18:30
Une fois de plus, tu nous prouve que tu es un grand champion, qui ne se laisse pas abattre par une météo exécrable, des chutes ou des chevilles malmenées.
Tu l'as fait Giao !! Génial !!
Rédigé par : Maya972 | 03 septembre 2012 à 20:12
Emouvant ce superbe récit qui nous plonge complètement dans cette magnifique et exigeante balade.Je t'admire pour la gestion de course sans les bâtons et le moral d'acier.
Merci et bravo super Giao.
La tortue
Rédigé par : Monique Durond | 03 septembre 2012 à 21:49
J attendais avec impatience ton récit car il nous fait vivre au coeur de l événement tes exploits. Pendant ces 2 jours j ai suivi comme un no life la web tv , ma boite mail afin d avoir de tes nouvelles et te suivre au plus prêt. Je m attendais pas à ce que tu vives un tel enfer glacé et heureusement qu une traileuse était là dans ce monde de glace pour t apporter un peu de chaleur . Comment va ton doigt de pied car tu nous avais caché que l amputation te guetter. Tu nous as tous fait rêver et tu es maintenant notre maître à tous quelque soit la distance !!! Bravo MONSIEUR !!!
Rédigé par : james West | 03 septembre 2012 à 22:19
Bernard > Je ne sais pas quelle mouche m'avait piqué mais j'étais bien dans un état second ce jour-là quand j'y repense, quelle folie douce
Buzzy > J'ai eu du plaisir de voir que David et toi aviez vécu la même course mais d'un angle totalement différent, c'est extraordinaire cette différence de point de vue sur un même événement
RunmyGeek > Sans change, sans bâton juste ma b..., mon canif et cinq couches de vêtements mouillés à la fin, la route était très longue mon ami
Gilbert > Et c'est moi qui suis honoré de t'avoir comme ami, tu m'as bien supporté et veillé une bonne partie de la nuit pour être là et m'encourager, cela n'a pas de prix. Je t'embrasse mon frère de coeur
Gigi > Il faut bien me partager et même me remplacer quand je serai cassé ;o) bisouxxx
Runnotonly > c'est sûr tu n'es pas le champion du CR toi, bonne Infernale à toi
Max Shouks > très content de vous avoir vus avec le fiston, la prochaine fois on la courra ensemble, à bientôt pour le RuninLyon
Cédric > Merci de tes précieux conseils, pour préparer le voyage, au retrait des dossards et sur la gestion de la course. Ils m'ont été très utiles et m'ont permis de mieux appréhender les étapes importantes à franchir
Isabelle > Merci Isa, je cours comme je vis, avec le coeur
Renaud > Le voyage était autant physique et réel qu'intérieur, je continue à en apprendre énormément sur moi lors de telles aventures
Rodolphe > Merci d'avoir pris la peine de faire un bout de voyage avec moi
Bruno > Hello le Fou ! superbe ta course également, c'était très sympa de vous retrouver au salon et de partager les quelques moments d'attente avant le grand départ, promis la prochaine fois c'est moi qui paie le café ! bisouxxx
Philippe R > merci Philippe, même avec ton bolide cela aurait été impossible à me dépasser dans les montagnes ce week-end ;o)
Romu > C'est mon quatrième ultra en deux ans le tout premier je l'avais fait avec toi à Paris, merci mon ami
Maya972 > Ah!ah!ah! Tu as tout bien résumé, tout peut m'arriver, rien ne m'atteint et à la fin de l'envoie je touche et passe la ligne d'arrivée
Monique > Sans les bâtons c'est faisable, avec les vêtements mouillés et l'hypothermie c'est sûr que c'est une autre paire de manches
James West > Clair qu'une telle épreuve ne laisse pas indifférent et laissera en moi des traces indélébiles pour bien longtemps, merci de ton soutien ininterrompu mon poto
Rédigé par : giao | 03 septembre 2012 à 22:42
C'était génial de te lire Giao ! On ressent bien à travers tes mots tout le bonheur que tu as vécu en vivant cette extraordinaire expérience !! Tout le bonheur mais aussi toute la difficulté lié au climat, à la fatigue, au terrain très particulier, au manque de lumière. C'est un truc de fou que tu as vécu et réalisé dans des temps tout à fait impressionnants !! Bravo, vraiment pour ce défi complètement fou, fort, monstrueux !!
Rédigé par : Sandrunning | 07 septembre 2012 à 17:23
Sandrine > Merci à toi d'avoir pris la peine de partager un bout de voyage à travers mon récit, durant ce genre de voyage initiatique où l'important n'est pas le début, ni la fin mais bien le chemin lui-même. J'ai souffert, eu du mal, traversé des moments d'errance mais quelle victoire à la fin, c'est ineffable la joie d'arriver au bout :D
Rédigé par : giao | 08 septembre 2012 à 00:27
Un grand bravo pour être allé au bout de ce magnifique et éprouvant voyage !!!
Rédigé par : Roms on Trail | 12 septembre 2012 à 10:16
Merci Roms ! Tenté par l'aventure toi l'habitué des trails et des chemins techniques ?
Rédigé par : Giao | 12 septembre 2012 à 22:18