1221.- Pour les américains, les français sont les plus romantiques au monde, Paris se trouve donc être logiquement la capitale mondiale du romantisme.
Pour corroborer cette assertion, le générique bucolique du film nous présente un Paris idéal, comme un livre d'images qui montre ce qu'il y a de plus grand et merveilleux dans la plus belle capitale du monde sur fond de musique jazzy.
Le film commence comme un voyage prénuptial d'un couple d'américains aisé - l'un est scénariste de films et l'autre est fille à papa richissime -, ils descendent au Bristol, assistent à une dégustation de vin au Meurice et visitent le musée Rodin avec la Première Dame de France rien que cela, en bref des gens simples comme vous et moi.
Tout parait bien huilé mais voilà, Owen Wilson qui nous avait surtout habitué à des blagues potaches souvent situées très au-dessous de la ceinture, nous joue les romanciers en panne d'inspiration et se perd dans Paris vers Cardinal Lemoine. Il emprunte un chemin caché qui l'emmènera dans une voie sans issue et une destinée sans retour.
Woody Allen nous livre sa version de la célèbre expression "C'était mieux avant" ou "Comme au bon vieux temps" et nous transporte dans un Paris fantastique hors du temps. On retrouve Tom Hiddleston qui jouait Loki le frère de Thor (2011) et Kathy Bates qui jouait l'Infirmière un peu beaucoup fofolle dans Misery (1990) et la gentille bourgeoise dans Titanic (1997). Elle interprète Gertrude Stein dramaturge américaine de Pennsylvanie qui a contribué à faire connaître le cubisme de Picasso, Matisse et Cézanne et à qui nous devons l'expression "Lost Generation" quand elle parlait de James Joyces, Hemingway et Scott Fitzgerald.
Marion Cotillard nous éblouit encore et toujours, tout en poursuivant sa carrière hollywoodienne sans faille ni faute de goût. Elle joue le personnage d'Adriana Invancich de qui Hemingway tomba éperdument amoureux et qui lui inspira "Across the river and into the trees" (1950).
Adrien Brody fait un caméo en Salvator Dali qui a collaboré avec Luis Bunuel sur deux films : Un Chien andalou (1929) et L'Âge d'Or (1930), il fut l'ami du photographe surréaliste Emmanuel Rudzitsky plus connu sous son nom d'artiste, Man Ray.
En clin d'oeil à Marty McFly qui inspira Johnny Be Goode à Chuck Berry dans Retour vers le Futur (1985), Owen Wilson donne l'idée de base à Luis Bunuel de son film L'Ange Exterminateur (1962) qui est une critique de l'hypocrisie de la haute bourgeoisie.
J'ai beaucoup aimé cette fable qui a une âme, un début, une fin et un juste milieu. Certes la comédie est plus légère que Match Point (2004) et Le Rêve de Cassandre (2007), les derniers Woody Allen que j'avais appréciés mais l'essentiel est atteint puisque l'on sort de la séance l'esprit léger et sifflotant.
Ma note 8/10.
"Minuit à Paris" de Woody Allen avec Owen Wilson, Rachel McAdams, Carla Bruni, Marion Cotillard et Gad Elmaleh
Giao ton article est super, très bien renseigné
mm sentiment, un woody allen de haut vol !!
Rédigé par : aurore | 19 mai 2011 à 13:16
C est vrai que tu écris bien . Un vrai travail de critique cinéma avec références et tout ! Bravo ça me donne envie de revoir le film! Des bises ....
Rédigé par : Caro | 19 mai 2011 à 14:24
A quand la critique de Priest ?
Un film dans notre veine.
Rédigé par : Nicolas Guillaume | 22 mai 2011 à 18:31