1214.- Le 10 avril 2011, c'était la 35ème édition du Marathon de Paris qui a été lancé en 1976 pour la première fois dans l'époque des jeux de l'ère moderne par opposition aux jeux de l'Antiquité.
Je me suis lancé parmi les 40.000 coureurs sur les Champs Elysées dans la fameuse musique de Vangelis, Les Chariots de Feu. Auparavant nous avions tous rendez-vous avec les copains du Nike Running Club Paris pour une photo souvenir très sympathique.
(Crédit photo : Abdel Slimani)
Le Marathon de Paris est une immense fête, je connais des dizaines de coureurs qui l'ont fait et tous partagent le même souvenir, c'était grand, c'était émouvant de voir toute cette foule tout au long du chemin nous acclamer comme si nous étions des héros des temps modernes.
La course à pied est la seule épreuve sportive où le coureur le plus anonyme se retrouve sur la ligne de départ au même titre que le numéro un mondial.
Deux semaines après mon ultra-trail, c'était une folie douce de me lancer sur un marathon mais Paris est une aventure qui ne se refuse pas quand on a les moyens de la terminer dans de bonnes conditions.
La jolie histoire a commencé dès le retrait des dossards le vendredi midi, nous nous étions donnés rendez-vous avec toute la joyeuse bande du NRCP sous l'impulsion de Jipé de Run Reporter Run.
Le lendemain je retrouvais au salon mon ami virtuel Marc Destal pour une rencontre réelle et un bon moment à parler course à pied, état d'esprit et stratégie pour attaquer le MDP.
Le dimanche matin, un léger vent frais rafraichissait les Champs Elysées mais le soleil était bien présent. Après la photo de groupe, j'ai fait quelques accélérations pour faire monter le palpitant. Cette fois, je ne considérais pas les premiers kilomètres comme un échauffement mais comme la course elle-même.
Le premier semi
Ma stratégie était de partir vite pour arriver suffisamment tôt au 27ème kilomètre et résister au maximum au moment du mur comme je l'avais fait sur Nice-Cannes où j'avais battu mon précédent record de 67 minutes. On est loin de la technique du negative split mais Didier Lesourd un coureur d'Esprit Running dont le record est à 3h08 m'a confié qu'il avait la même façon de voir les choses.
Dans le sas des 3h45, une tape derrière le dos je me retourne et je vois René Ghosh ! Le canadien est un copain virtuel avec qui je discute souvent au travers de sites comme dailymile. Nous discutons comme de vieux amis d'enfance et cela me faisait bizarre tout comme la première fois que je voyais mon ami Yannick Quadra94 au Nike Running Club ou Marc Destal au stand Esprit Running.
Au coup de sifflet, après quelques minutes de marche jusqu'à la ligne de départ, je suis parti comme une balle à 4'30'' du kilomètre soit 13,33 km/h impensable il y a seulement un an.
En trouvant mon rythme de croisière j'ai fait mon premier semi en 1h48 contre 1h53 au Marathon de Nice-Cannes. A peine sorti du Bois de Vincennes, nous sommes sur l'avenue Daumesnil et mon ami Gérald prend un cliché à la volée.
(Crédit photo : Gérald Déséreau)
Je continue mon petit bonhomme de chemin et à Bastille je croise l'ami JC alias Jean-Christophe fondateur de Friendsclear qui me lance un encourageant "Vas-y Giao, accroche-toi au 3h45, tu es dans ton rythme, c'est bon !"
Du 27ème au 34ème, le passage à vide
J'ai bien tenu jusqu'au 25ème km à l'entrée du tunnel de la voie Georges Pompidou. Ce passage m'avait paru traumatisant, angoissant dans mon souvenir de 2009. Les forces commencent à décliner car on a bien puisé dans nos réserves, on commence à avoir le tournis et sur les voies sur berges et on entre dans cette bouche énorme qui nous avale dans laquelle on entend le son perturbant des ventilateurs géants qui font circuler l'air. On devient tous claustrophobes, en l'absence de la lumière du jour et on entend des vantards crier : "On n'est pas fatigués !".
Ca perturbe quand même. A la sortie, on est soulagé de voir enfin l'éclairage naturel mais la joie est de courte durée puisque c'est une succession de rampes montantes et descendantes qui nous attend avant d'entrer dans Boulogne.
Passé le 34ème km, j'ai la joie de voir Monique et Anne-Gaëlle venues m'encourager et m'accompagner jusqu'à la fin. J'ai couru tout le parcours en solitaire parmi les 40.000, je finis escorté par les deux charmantes runneuses.
Les Sept derniers, jusqu'au bout du rêve
Arrivé au 35ème km, on est tout proches de la fin mais les kilomètres semblent s'étirer et mesurer deux fois leur distance. On les attend avec impatience et j'étais tellement usé et à bout de forces que j'ai vu arriver le numéro 36 alors que j'attendais le 37. Je suis marqué du visage, je n'ai plus trop la force de répondre à Monique qui me parle pour que je ne m'endorme pas en chemin.
Je porte le masque, les pas sont de plus en plus pesant et j'avance mécaniquement sans vraiment en avoir conscience. Je sais que je ne vais pas vite mais je ne pense qu'à une chose, arrivée au rond point Porte Dauphine et voir la ligne d'arrivée.
La fin du bois est proche, je vois le panneau des 26 miles, je suis dans les 200 mètres. Comme tout le monde dans un sursaut d'orgueil j'accélère et laisse éclater ma joie. C'est finiiiii !
J'ai terminé dans la douleur et le split a été plus que positif, ce qui n'est pas une bonne chose. J'ai mis 1h16 pour faire les 12 derniers kilos.
Epilogue
Je retrouve Laure, Sébastien et Guy au magasin, je fais la connaissance de Delphine pour qui Guy a fait le meneur d'allure dans les derniers kilomètres si éprouvants. Ils ont bien performé avec des chronos aux alentours de 3h38-h3h47. Dans la rue j'avais croisé Alexandre frais comme un gardon qui avait signé un 2h58 conforme à son objectif, 4'13'' du km ou 14,22 km/h de moyenne ça n'a pas traîné.
Xuoan arrive, il est passé devant moi au semi mais je l'ai rattrapé sur la deuxième partie. Une pause McQuick plus tard, je retrouve et félicite Hodha, Sandrine et Cécile, Stéphane arborant tous la médaille et le maillot de FINISHER. La joie est absolue, la sérénité emplit les coeurs.
Tous les amis coureurs qui tentaient l'aventure du marathon pour la première fois sont marathoniens. Grâce au Nike Running Club, un groupe est né, un esprit de corps, un fort sentiment d'appartenance à une équipe, pour un sport individuel c'est pas mal du tout.
Depuis un an et demi, je rédécouvre l'art de la course à pied, une nouvelle façon de vivre ces moments et j'adore.
(Crédit vidéo : Jean-Pierre Giorgi)
Tous les résultats et les photos sont sur le site de l'ASO.
Bravo à toi !! Tu l'as fait et dans ces conditions et après l'EcoTrail, c'est encore plus fort !!
Félicitations !!
Rédigé par : Maya972 | 12 avril 2011 à 09:27
tiens ça me fait penser que pas réussi à t'appeler à l'arrivée, le tel était en échec..
Sinon ... C'ETAIT TROP BON !!!
(en vrai je me suis retenu de pleurer à l'arrivée :-) )
Je crois pas aux bondieuseries mais ça me plait d'imaginer qu'il y en a un là haut qui était fier de sa fillotte!
Rédigé par : frogita | 12 avril 2011 à 10:24
Bravo à toi, enchainer le duo terrible parisien (EcoTrail + MDP), c'est pas donné à tout le monde...
Rédigé par : doune | 12 avril 2011 à 22:19
Bravooooo ! Mais à force de courir, tu vas fondre puis disparaitre !!!
Bravo encore Giao. Vraiment !
Rédigé par : Aurore | 12 avril 2011 à 22:30
Merci à toi pour ton gentil texto, Il m'a bien donné du jus sur le premier semi !
Rédigé par : giao | 12 avril 2011 à 22:34
mais ya pas eu les chariots de feu !!!!!!
Rédigé par : gouda | 12 avril 2011 à 22:40
Ptigouda > C'est ce que je me disais aussi ! Ou alors j'ai bel et bien perdu la tête :p
Rédigé par : giao | 12 avril 2011 à 22:55
bravo mon giao....
Rédigé par : maurice l'alsacien | 12 avril 2011 à 23:21
Bravo pour cet excellent temps alors que tu avais dans les jambes les 82km de l'Eco Trail !!!
Quelle énergie et quelle force !
Bravo !!
Rédigé par : Sandrunning | 12 avril 2011 à 23:31
Merci 100drine ! il est clair que le mental développé sur l'Eco-Trail m'a rendu plus facile mon appréhension de la fin de ce marathon
Rédigé par : giao | 15 avril 2011 à 01:47
félicitations :)
et c'est en plus un sacré enchaînement de l'écotrail !
Rédigé par : julien | 15 avril 2011 à 10:21
Merci Julien ! C'était mission impossible il y a encore six mois mais avec mon entrainement d'hiver ou j'ai aligne 340 km en décembre par des températures allant jusqu'à -9 degrés, mon corps s'est adapte et j'ai pu partir presque comme une fleur dimanche !
Rédigé par : Giao | 15 avril 2011 à 17:54