1151.- C'est l'histoire d'un mec qui est devenu le plus jeune milliardaire de tous les temps à partir d'une idée géniale, Mark Zuckerberg.
L'acteur principal déjà vu dans Bienvenue à Zombieland est parfait dans son rôle du génie de l'informatique qui enc... tout son monde sans avoir l'air d'y toucher.
Andrew Garfield qui joue son meilleur ami est très bon, il apporte un côté humain à cette histoire d'ascension vertigineuse et mécanique du réseau social qui avale tout sur son passage. J'avais peur que cela soit sans saveur comme une comédie américaine de teenagers mais avec David Fincher, la réalisation est impeccable et il ménage des moments de suspense. La narration suit le double procès de Zuckerberg contre ses anciens associés au fil de la mise en place de son projet fantastique.
Le parallèle judicieux entre la progression de la pieuvre qui s'abat sur le monde version 2.0 et les compétitions surannées d'aviron entre gentlemen des plus prestigieuses universités marque d'autant plus l'écart entre les start-ups d'aujourd'hui qui valent des milliards et les compagnies ancestrales basées sur des traditions parfois séculaires.
David Fincher est le réalisateur génial du boulersant L'étrange Histoire de Benjamin Button (2009), de l'hypnotique Fight Club (1999), du magistral The Game (1997), du sordide et glauque Seven (1996). Au passage on peut souligner la corrélation entre Fight Club et The Social Network qui sont fondés sur la volonté initiale des membres fondateurs à intégrer un club. D'ailleurs en clin d'oeil dans le film, lorsque Mark Zuckerberg met en ligne une page Facebook destinée à faire faire son devoir de commentaires d'oeuvres d'art, il la signe du nom de Tyler Durden, le fondateur du Fight club.
Ce qui est bien présent dans l'air du temps dans notre société individualiste, c'est le sentiment d'appartenance qui nous pousse à vouloir intégrer des clubs plus ou moins fermés ou des réseaux sociaux pour pouvoir nous faire une place ou trouver la nôtre au sein du système. Ce besoin était prégnant dans les universités américaines où chaque étudiant rêve d'entrer dans les fraternités les plus sélectes. Zuckerberg l'a transposée dans le monde internet tout comme en France le site de VPC vente-privée.com qui se distingue de La Redoute ou des 3 Suisses par la fausse impression d'avoir été parrainé pour pouvoir accéder à ce club fermé.
La scène où Sean Parker fait son show quand il rencontre Mark, Christy et Andrew démontre le charisme de Justin Timberlake, la scène finale de confrontation entre Wardo et Mark est digne d'une tragédie grecque avec ses complots et ses trahisons. A remarquer également la participation de Joseph Mazello dans le rôle du troisième associé Dustin Moskovitz, il avait joué le petit garçon dans Jurassik Park de Steven Spielberg en 1993.
La bande originale du film est signéee Trent Reznor, membre du groupe Nine Inch Nails qui avait signé le lancinant titre "Everyday is exactly the same" tiré de la B.O. du film Wanted où il était encore question d'un club - encore un -, une fraternité de tueurs.
En résumé un excellent film dirigé par un maître avec d'excellents interprètes, d'autant que j'avais été bien accroché par la reprise de Radiohead Creep en version a capella.
"The Social Network" de David Fincher avec Jesse Eisenberg, Justin Timberlake et Andrew Garfield
Ton article est vraiment super ! Très bien renseigné, j'ai appris pleins de trucs ! ^^
Rédigé par : Aurore | 24 octobre 2010 à 12:53