1121.- Il l'a fait, il l'a terminé ! Mon compagnon de route et ami Laurent B. a terminé son chemin de St Jacques depuis Vézélay d'où il était parti en 2005.
Le Castillo de Ponferrada, qui a dit que les Châteaux en Espagne n'existaient pas ?
Je l'ai accompagné quelques jours en mai et août de cette année 2010 et cela n'a pas été sans heurts, seulement physiques heureusement puisque notre belle amitié en est ressortie consolidée avec une telle expérience et une belle aventure humaine.
J'ai organisé l'aller et nous avons pris le bus Eurolines en gare routière de Galliéni. Nous nous étions arrêtés à Ponferrada et il se trouve qu'un bus de Paris nous y emmène direct en 17h et quelques. A vrai dire le voyage était interminable et ce fut 21h plus tard que nous avons atterri à destination exactement là où nous avions laissé notre périple en mai de cette année.
Après avoir pris le temps de nous préparer, remplacé nos jeans par des shorts et nous être soigneusement enduits d'huile de protection indice 50, nous nous sommes chargés et avons donc pris la route pour cette première étape qui devait rallier Ponferrada à Villafranca del Bierzo.
Nous avions mal dormi dans le bus, partis à 17h45 et arrivés dans l'après-midi. Peut-être parce que cela secouait trop ou que les deux films projetés - Indiana Jones et le Crâne de Crystal et La Légende de Zorro - étaient bien trop forts pour nous permettre de dormir un peu plus de quatre heures.
Le soleil était bien haut et la chaleur présente entre 32 et 36°C à l'ombre. Heureusement, des distributeurs de boisson étaient régulièrement disposés sur le chemin un peu au milieu de nulle part. Pour seulement un euro, nous avions donc un Coca bien frais et bien sucré qui nous apportait suffisamment de sucre et d'eau pour pouvoir tenir l'effort. Au bout de 5h et quelques sous le cagnard, nous arrivons à l'Albergue de Villafranca del Bierzo, juste à temps pour le souper qui était compris dans la formule que nous avons prise "dormir y cenar" pour 12€ ca va, c'est bon marché par ici.
Malheureusement j'ai appris deux nouveaux mots en passant à la salle de bain : "Solo frio", la douche était seulement froide pas d'eau chaude ! Cela était mon pire cauchemar de mon dernier voyage et cela recommençait.
Pour Laurent le souci était de savoir si nous allions trouver de la place dans les Albergue que nous allions croisées, le mien était de tomber sur une douche avec de l'eau chaude, chacun ses priorités. De plus, comme c'était pratiquement plein, nous nous sommes retrouvés dans le dortoir des femmes, cela n'était évidemment pas pour me déplaire cependant ils avaient fait disposés des lits superposés sur trois niveaux et devinez qui a eu la chance d'être au milieu ? C'était Bibi.
J'avais froid car dans ce pays il fait aussi froid la nuit qu'il fait une chaleur de plomb à quinze heures. D'ailleurs les échoppes sont fermées entre 14h30 et 18h30 pendant la journée et seuls les marcheurs fous déambulent dans les sentiers et les rues désertes.
Le réveil fut un peu douloureux pour ma pomme puisque je me suis réveillé en sursaut et les ressorts du lit situé à 50 cm de moi m'ont entaillé le crâne jusqu'au sang. Heureusement la blessure ne nous a pas empêché de prendre notre route à 6h30 du matin pour rallier l'étape suivante.
A table nous avions fait connaissance avec une Italienne, une famille Espagnole et
Robert Aldana un séminariste qui étudiait la géologie à Florence et qui venait du Vénézuéla. Après un bon plat de spaghettis bolognaises, nous avons eu droit à des oeufs au plat succulents, une salade gorgée d'huile d'olive et un melon du cru. J'avais pris suffisamment de réserves pour quasiment me passer de petit déjeuner. Heureusement car nous avons parcouru quand même 44 km ce jour-là, l'équivalent d'un marathon ce qui même en marchant, n'est pas forcément une sinécure. Nous testions notre foi surtout lors des 8 km de montée vers Cebreiro un charmant village où nous avons goûter à une collation royale composée d'un coca et d'un "Quesadillas con Jamon" sandwich au jambon cru.
Après avoir écrit une carte postale à mes chers petits neveux, nous sommes repartis à l'aventure.
Les Albergue étaient pleines, nous nous sommes arrêtés au beau milieu d'un village qui sentait bon le fumier dans une maison d'hôte tenue par un couple qui disposait d'une demi-douzaine de chambres mais que nous pour seuls clients. J'étais content de retrouver un relatif confort avec lits avec des draps et couvertures, des serviettes pour le bain et même une baignoire avec de l'eau chaude. Nous étions en Espagne mais c'était le Pérou.
La Mama nous a régalé de bons plats du cru, à commencer par une "sopa" une soupe avec des vermicelles et des morceaux de boeuf bien grillés avec des fritas à la patatas délicieuses car faites maison. J'ai goûté au flan maison pour ponctuer ce repas tellement bon et si calorique.
Repartant dans la nuit, nous avons pris la pente douce vers Triacastella. Peu après cette ville-étape importante, nous avons rencontré Diane qui faisait la route avec son papa depuis plusieurs années et qui était accompagnée pour la dernière ligne droite par son petit ami Julien, le seul qui ait pu me rattraper lorsque je faisais des accélérations dans les chemins en pente car il est spécialiste en trail. Cela faisait du bien de parler un peu français car il s'agissait surtout d'Espagnols et d'Italiens que nous croisions sur notre chemin. Sur une longue journée de marche, notre temps de parole était plutôt limité car nous gardions nos forces pour marcher surtout lorsque le soleil était bien haut.
Marcher sous le cagnard cela se révèle très compliqué car il y a risque de surchauffe si l'on ne s'économise pas comme notre Président qui a fait un malaise vagal au début de l'été.
Vers la fin de soirée, après avoir pris congés de nos amis français à Sarria, nous avons ralliés après 48 km de marche un havre de paix fort détonnant, la "Casa Banderas" la Maison des Drapeaux tenue par Gordon un Sud Africain et son amie Maggie de Nouvelle Zélande.
Après avoir fait le Chemin de St Jacques de Compostelle, Gordon a acheté une bâtisse en ruine qu'il a rebâtie pour accueillir les pélerins perdus à quelques 100 km de Santiago. Parmi eux, Maggie qui a eu un coup de coeur pour l'endroit et son occupant, après avoir pris un verre avec lui, elle est revenue de St Jacques pour participer à ses côtés à l'aventure. Sur le Chemin de St Jacques, nous découvrons plein de jolies histoires personnelles comme la leur.
En nous approchant de la tombe du premier moine martyr, la question est également de savoir pourquoi nous faisons cette marche, certains la font pour l'exploit sportif, d'autres par défi l'envisagent comme un retour sur la foi, d'autres encore recherchent la part du Seigneur qui est en eux, il en est qui accompagnent leur ami, leur père dans cette longue et belle quête, ne cherchez pas à perdre du poids sur cette voix, cela ne marche pas mais on prend des muscles surtout au niveau des mollets et des épaules à force de marcher autant d'heures par jour avec un sac à dos de huit kilos.
Laurent a terminé au kilomètre zéro et a même poussé jusqu' à la Mer sur le bout de terre le plus à l'Ouest de l'Europe où l'on entend les musiques celtes. J'ai dû m'arrêter un peu avant à Palais de Rei au km 67 avant Santiago pour tenir une promesse mais je ne le regrette pas car cela me permettra de revenir au moins une troisième fois pour refaire ce chemin de St Jacques et quel chemin !
Toutes les photos sont sur flickr. Merci à mon ami Laurent pour m'avoir fait découvrir cette si belle aventure.
Bonjour !
Il y a quelques jours, j'ai du interrompre mon pèlerinage vers Jérusalem en raison d'une blessure au genou :
http://www.chemin-faisant.fr/2014/
De retour en France, je reprends aujourd'hui la publication des photos de pèlerins sur le site " Les Photos du Camino " :
http://www.lesphotosducamino.fr/
J'ai créé ce site il y a quelques années. Il compte à ce jour 187 contributeurs, regroupe 505 photos rangées et classées dans 29 albums et il a déjà été visité 14570 fois.
Si vous le souhaitez, vous pouvez m'envoyer une ou plusieurs de vos photos. Je me ferai un plaisir de la ou les publier sur ce site.
Veuillez m'adresser votre ou vos clichés à l'adresse suivante :
[email protected]
accompagnés des renseignements suivants : lieu, mois, année, petite phrase de commentaire éventuelle et nom.
Cordialement,
Jean-Pierre
NB : désolé si vous avez déjà reçu ce message ...
Rédigé par : Jean-Pierre | 09 août 2014 à 19:01