Pont de L'Hospital de Orbigo
Parti depuis Vézelay, il est arrivé jusqu'à Leon en Espagne l'année passée et c'est donc notre point de départ pour cette dernière ligne droite. Partis mardi soir par un train de nuit pris en Gare d'Austerlitz, nous profitons d'une cabine couchettes privative avec service d'étage comme à l'hôtel, luxe qui va bien nous changer de la rigueur qui nous attend sur les dizaines de kilomètres à venir.
Doux confort de la cabine couchette
Mercredi à 8h03 nous embarquons dans un second train depuis Vallodolid bien au Sud pour remonter jusqu'à Leon. Laurent me remet l'indispensable Credencial, le livret du pélerin à faire tamponner à chaque étape et qui permet de bénéficier de l'hospitalité des gites. De plus il permettra de justifier de l'itinéraire parcouru et de recevoir la Compostela correspondant à au moins cent derniers kilomètres réalisés à pied en bicyclette ou à cheval.
Rafraichissements offerts par un bon samaritain
C'est assez éprouvant de marcher sept à huit heures par jour et faire trente-cinq kilomètres en moyenne. Le Camino de Santiago comme ils disent en Espagne est assez bien balisé surtout dans les villages où l'on trouve des flèches jaunes tous les deux mètres alors qu'en pleine nature, le doute est parfois présent pour aller à droite ou à gauche lors d'un embranchement. Heureusement certains peregrinos ont pris soin de laisser des flèches en pierres pour nous indiquer la direction. On croise des pélerins moins rapides, on se fait dépasser par des bicyclettes et on se dit à chaque fois "Ola ! Buen Camino !" avec un sourire franc et courtois.
Escale à l'Hospital del Orbigo
C'est assez convivial en fait. On rencontre à chaque étape des finlandais, des suédois, des allemands, des autrichiens, des français, des suisses, des espagnols et même un breton parti de Quimper ! on échange nos impressions, on partage nos souvenirs, chaque village traversé et chaque tampon apposé est reçu comme une gratification. On se satisfait de peu et on apprend à ne porter que l'indispensable. C'est rageant de devoir porter des affaires inutiles comme des vêtements que je n'ai pas enfilé ou des accessoires que je n'ai pas beaucoup utilisé. On apprend par ses échecs également. Je peux facilement recharger mon iphone à chaque auberge car nous avons des pécés mis à notre disposition, ainsi qu'une cuisine équipée où nous faisons cuire nos repas.
Arrivée à Rabanal del Camino
Avec Laurent, nous avons surtout mangé des pâtes et des fruits pour compenser la perte quotidienne de nos 7.300 calories. La première portion Leon - Orbigo était moyenne avec un passage le long de la nationale N120 à côté des voitures et des camions. Après notre nuit à l'Abergue de l'Hospital del Orbigo - 5€ pour les pélerins -, c'était plus agréable avec des beaux paysages de plaines et de montagnes.
La Cathédrale de Leon
Entre 100.000 et 200.000 pélerins demandent la compostela chaque année et le Camino Francès, le chemin de l'Espagne du nord que nous empruntons a été dessiné lors des Xème et XIème siècles, suite à la découverte en l'an 800 du tombeau de l'apôtre Jacques, premier apôtre martyr de la chrétienté. Depuis la France, il y a quatre voies qui mènent à Saint Jacques : Vézelay, le Puy-en-Velay, Arles et Tours.
Laurent le guide spirituel du voyage
Les pélerins rapportaient une coquille maximus pectens pour preuve de leur voyage, sur notre route on a donc croisé de nombreux marcheurs avec leur coquille attachée au sac à dos.
Le secret d'une marche réussie, c'est de la crème solaire, de la crème pour les ampoules, de bonnes chaussures et des chaussettes de marche et surtout un sac à dos bien préparé. Je m'en rappellerai pour fin août où nous retournerons terminer notre voyage de Ponferrada vers Santiago !
La Cruz de Ferro, la Croix de Fer (1470 m) où chaque pélerin dépose une pierre qu'il a ramené de chez lui
Toutes les photos sont sur flickr.
Bande-annonce de "Saint Jacques ... La Mecque" de Coline Serreau
Pas eu trop chaud ?
Rédigé par : oderik | 25 mai 2010 à 13:36
Si ! il fallait boire en permanence, on a du boire 5 à 6 litres d'eau par jour pour éviter la déshydratation, deux gorgées toutes les dix minutes. De plus le soleil tapait bien, il faisait 26°C à l'ombre et avec le vent on avait une fausse impression de fraicheur relative. On se couchait donc à 21h le soir pour se réveiller et commencer à marcher à 6h30 chaque matin
Rédigé par : giao | 25 mai 2010 à 15:37