Quand j'étais plus jeune à Montmagny, nous vivions avec mes parents dans un HLM, une paisible cité de logements sociaux. Le recours au crédit n'était pas facile de ce temps-là et on ne prêtait vraiment qu'aux riches, l'adage bien connu étant érigé au niveau de principe inébranlable. Dans la communauté asiatique, on avait donc et on a toujours recours au crédit entre amis, la tontine, du nom du banquier italien Lorenzo Tonti créateur de ce mécanisme ingénieux au XVIIème siècle. Mes parents participaient à hauteur de 500 francs par mois avec 5 autres couples d'amis. Un jour lorsqu'ils eurent besoin d'une somme importante comme 12 000 francs pour des travaux ou autre, ils les puisèrent dans l'épargne que tous s'étaient constitués au fil des mois et des années. En promettant de rembourser un peu plus que la somme empruntée, ils purent donc bénéficier d'une belle somme et leurs amis eurent des intérêts aux sommes ainsi placées. J'ai été fasciné dans mon enfance par ce système qui est un système parallèle aux banques et qui permet par exemple aux chinois de Paris de racheter tous les baux commerciaux sans recourir à l'emprunt bancaire, en se finançant entre eux. On en parle souvent avec Jean-Christophe et nous voudrions le mettre en pratique au sein de plusieurs communautés. Les 3 ingrédients principaux de ce système est la confiance, la confiance et la confiance. Mais en adoptant une stratégie qui convient à tous, chacun peut y trouver son compte et participer à cette formidable expérience sociologique de banque communautaire !
Un exemple pour illustrer :
En novembre 2006, JC, Nico, Pem, ppC, Charles Liebert et moi nous mettons chacun 100 euros dans un pot commun.
Nous tirons au sort, par exemple Nico et il repart avec 600 euros qu'il peut utiliser à sa convenance.
En décembre 2006, les 6 compères se réunissent à nouveau et c'est Charles qui repart avec le magot et ainsi de suite.
Au bout de 6 mois, chacun aura eu à sa disposition en une fois 600 euros à dépenser, il a pu faire face à une dépense exceptionnelle, sans dépasser son budget mensuel de 100 euros.
C'est la base du principe mais on peut pimenter le jeu en y ajoutant des intérêts et des modalités différentes d'attribution du capital mais au moins on est sûr de ne pas payer de frais de dossier, d'assurance, et de droit de garantie qui pullulent dans les contrats et qui ne sert qu'à engraisser les établissements bancaires de façon outrageuse pour les honnêtes usagers que nous sommes !
(TheZique : Dolly Parton, Linda Ronstadt, Emmylou Harris - Mr. Sandman)
Aujourd'hui, pour 600 €, t'as plus rien...
Rédigé par : mayita | 27 novembre 2006 à 01:10
Mayiata -> Giao donne un simple exemple. Si tu as besoin de plus d'argent, imagine une tontine comportant 100 membres et durant 3 ans. Tous les formats de tontine sont possibles !
Rédigé par : Jean-Christophe | 27 novembre 2006 à 10:55
Alors qui est partant pour commencer avec JC et moi ?
Rédigé par : giao | 27 novembre 2006 à 17:28
Moi je suis un petit peu loin ... Sinon le système a l'air interessant mais c'est vrai qu'il faut de la confiance !
Rédigé par : Eric | 27 novembre 2006 à 21:24
moi, je mettrai à hauteur de mes possibilitées...
Rédigé par : Charles Liebert | 29 novembre 2006 à 16:40
Et le jour où un des tontineurs casse sa pipe, devient insolvable ou se tire avec la caisse, vous gérez ça comment ? A 5 ou 6, c'est pas bien grave (quoique, voire plus bas) mais à 100 ou 200 personnes c'est carrément ... illégal puisque la création d'une Tontine nécessite un agrément administratif.
J'espère que vous avez de bons avocats.
Rédigé par : Un assureur | 04 décembre 2006 à 17:40
un assureur => On a des banquiers en assets management, des avocats fiscalistes, des experts-comptables, on adaptera le montage juridique idoine en corrélation avec l'ampleur de l'expérience sociologique, bien que totalement anonyme, merci du témoignage toutefois
Rédigé par : giao | 04 décembre 2006 à 17:55
euh moi avec 100 euros je fais pleins de choses...
Rédigé par : missparker | 04 décembre 2006 à 23:54