Encore un 20 km de Paris de franchi et je suis bien content de l'avoir terminé celui-là. Tout d'abord parce que mon entraînement préparatoire était proche de zéro et que j'ai pu le terminer. Mais c'est complètement stupide de faire cela puisque cela reste le meilleur moyen de se blesser. Ceci dit, je suis allé au bout de moi-même et je suis plutôt content. On est arrivés plutôt en avance vers 9h15 avenue de la Bourdonnais à l'arrêt du bus 42 avec nico est ses amis qui sont nettement meilleurs que moi, mais c'est comme cela que l'on progresse en courant avec des bons.
Le Départ : Alors le démarrage de Nico a été tonitruant, l'année dernière il avait réalisé sur le même parcours un 2h00min... et 2 sec, il les avait en travers de la gorge ces 2 petites secondes. Il voulait réaliser moins de 2 heures et il a fait 1h44, chapeau bas Mister ! Je l'ai donc suivi lorsqu'il est parti très vite au début. On en a dépassé du peuple, sur 8 kilomètres, je planais littéralement sur l'asphalte, j'étais tout frais et blindé avec mes 4 litres de thé et 500 grammes de pâtes à l'emmental rapé dans le bide.
La mi-course : à 10 km j'étais encore frais et je sentais que j'en avais encore dans le pantalon et sous les runnings malgré leur état avancé d'usure, j'ai quand même fait 5 semi-marathons avec et pas mal d'heures d'entrainement. Je me disais que j'allais prendre mon souffle, lâcher un peu de lest et repartir du feu de dieu autour du 15ème-16ème pour finir en sprint sur la fin pour sécher tout le monde.
Le treizième : A ce moment là, j'avais les jambes coupées, je ne pouvais plus avancer. Ma tête était encore d'attaque mais les jambes ont commencé à ne plus me porter, je me retrouvais à la même allure que tout le monde et tout s'est inversé comme dans un cauchemar : le monde entier s'est mis à me rattraper et à me dépasser ! Je me raccrochais à ma seule volonté et les kilomètres qui ont suivi furent seulement le fruit de ma volonté car le physique n'était plus là. C'est un grand moment de solitude car il faut avoir le moral pour continuer, pour puiser au fond de soi la force de continuer alors que l'on se prend la ville tout entière dans la vue.
Le quinzième : J'ai eu le spasme du jogger, ce moment béni où les endorphines que sécrète notre cerveau pour compenser notre effort nous fait planer. D'habitude à ce moment-là je suis comme anesthésié et je repars de plus belle insensible à toute forme de douleur ou de fatigue physique, mais là non, mes jambes ne me portaient plus ! J'ai vraiment regretté le manque de course dans les jambes : pas assez de résistance douce, de fractionné, de fond, je payais le prix d'une nonchalance qui me faisait courir une fois 10 km tous les deux semaines avec mon pote jean-no alors qu'il aurait fallu faire 3 sorties par semaine au moins comme du temps de mon premier semi de Paris. A un moment : un quidam sur le côté nous lance un "Allez courage, il ne reste plus que cinq kilomètres, c'est rien du tout !"
et une coureuse sur les nerfs : "T'avais qu'à les faire les 15 premiers kilomètres, si c'est si facile !" Grandiose ce genre de brève de course ;o)
L'arrivée : Tout le monde se lâche, moi aussi puisque je sais que l'arrivée est à moins de mille mètres, après la série des montagnes russes qui nous a cassé, je retrouve enfin mes forces vives et je m'envole mais beaucoup trop tard !
J'ai raté le départ avec Frogita, la miss a fait un temps canon pour un premier 20 km : 1h49 et des poussières mais c'est le temps officiel donc comme on a piétiné au début du parcours, cela va faire moins. Chapeau bas, mademoiselle !
Et un hommage spécial à mon pote Romain dont c'est la toute première course officielle : il a bouclé son tour en ... 1h38. Ce sont quand même de bons moments à vivre et à revivre tant qu'on a la forme.
PS : Le résumé tout en images du point d'un de vue de ma caméra embarquée, comme si vous étiez !
(TheZique : Muse - Can't Take My Eyes Off You)
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