inZeSentier

Génération Gâtée

Je suis assis en face  d'une jeune femme avec des boules Quiès qui apporte fébrilement des modifications à son curriculum vitae. Ce matin à la machine à café, j'ai attrapé deux ou trois mots de sa conversation avec la délicieuse Isabelle qui revient de congé de maternité : "On fait des missions de 2,3 ou 4 mois, c'est inutile et débile, les vraies missions doivent être de 2 ou 3 ... ans ! C'est n'importe quoi !" C'est une libre interprétation de l'intérêt de son travail et j'espère qu'elle va prendre la responsabilité de ses paroles. Lorsque je ne suis pas content, je ne dis rien mais je cherche ailleurs. D'ailleurs, même si je suis content, je cherche ailleurs, toujours la fuite en avant. Je reste "à l'écoute du marché" comme on dit dans les milieux autorisés des cabinets de recrutement. Cela veut dire que je cherche à externaliser mes compétences alors que je suis déjà en poste ! Doux euphémisme ... Lorsque je quittais la première fois Arthur pour aller chez Price (pas Leader ni Fisher ... ;o) j'avais passé un entretien avec les ressources humaines qui me posaient cette question saugrenue :
"Seriez-vous prêt à prendre un poste moins rémunéré mais plus intéressant ?"
Ma réponse n'avait pas tardé, déjà à l'époque :
"Si c'est moins rémunéré c'est que c'est moins intéressant !"
Quel jeune con ! N'empêche qu'aujourd'hui je suis toujours dans le même métier et que j'adhère à ce que le jeune giao d'octobre 2000 avait affirmé alors. Pas encore trouvé le contre-exemple qui confirme la règle. A côté de cela, mon cher collègue Marc me raconte les mille et unes turpitudes que lui fait subir son fils, 18 ans qui vient d'avoir son bac avec mention bien, inscrit dans une école d'ingénieurs en mécanique-électronique et qui souhaite vivre avec sa copine chez papa-maman !
Cela me rappelle un pote qui vivait chez ses parents avec sa femme et leur fille. Cela me ferait tout drôle moi de vivre avec ma copine dans une chambre chez mes parents. Pas top cool comme situation ;o) Pour l'heur, mon collègue a refusé cette situation de curieux ménage et lui a dit : "Tu termines tes études après tu vas voir ailleurs avec qui tu veux !"
Ah la jeunesse de nos jours... N'empêche je crois me souvenir que moi z'aussi j'étais un rebelle et la vie en société m'a assagi et fait prendre compte de la réalité des comportements à adopter.
La vie est un éternel recommencement.
(TheZique : Shivaree - Goodnight Moon)

Impressionnante

A l'occasion d'un happening parisien, j'ai rencontré une femme remarquable, la quarantaine jolie, élégante, très distinguée et surtout la vice-présidente d'une société de conseil en système d'information qui a 900 consultants sous ses ordres. Madame la Générale, vous m'avez fait forte impression. J'ai eu beaucoup de plaisir à parler avec elle. J'étais resté sur une mauvaise image des femmes chefs, d'une en particulier : mon ancienne manager de chez Arthur qui était un vrai dragon, m'ayant fait vivre un véritable calvaire et découvrir les affres du harcèlement moral de Marie-France Hirigoyen. Depuis le temps elle s'est fait licenciée avec un bonus honteux de 150.000 et elle a retrouvé un job de consultante dans la foulée. Bon revenons sur la charmante VP, j'avais l'impression d'avoir en face de moi la Charlotte Rampling du conseil, c'est une femme qu'il faut prendre garde de ne pas heurter mais dans les petits papiers de laquelle il faut être bien. Après ma déplorable expérience avec une femme chef, j'étais devenu réticent à revivre la même configuration mais maintenant je suis plus ouvert. A Bordeaux, la directrice de projet et la chef de projet côté client étaient des femmes et la direction de projet de notre côté a été assuré par une femme de fer, mais juste. Je suis moins réticent à présent. La Charlotte Rampling du consel, je la croiserai peut-être un jour sous des auspisces professionnels, qui sait ... Le monde est tellement petit.
(TheZique : U2 - One)

Une page se tourne

C'est drôle, j'étais dans mon TGV de retour à Paris pour un we paisible dans la capitale de mon coeur, après avoir passé une bonne semaine au terme de laquelle la mission connaissait un aboutissement heureux, quand j'ai reçu un appel qui m'a quelque peu retourné. Il s'agissait du manager qui m'a embauché dans ma PME, il tenait à me l'apprendre en direct avant que je découvre l'information par des voies détournées. Il a démissionné mardi, après 8 ans et demi de bons et loyaux services comme on dit. Douze ans déjà que je traine ma bobine dans les bureaux feutrés des PME internationales et je n'ai jamais été confronté à cette situation. Un de mes boss qui part avant moi, d'habitude c'est plutôt moi qui me sent des envies d'herbe plus verte après 2 ou 3 ans ! A Bordeaux, le rythme de mes collègues est plus pépère : visiblement puis que après 6-8 ans de présence, toujours pas de velléité de départ. Chacun voit l'heure d'hiver à sa porte ;o) Bon vent, Mister, on se keep in touch !
(TheZique : No Doubt - It's My Life)

Ah la France !

.Quand j'étais  plus jeune je travaillais à un poste d'agent technique hotline dans une société d'audit et de conseil. J'enviais les consultants en déplacement avec leurs belles valises, leur sacoche à portable, leurs beaux costumes sombres et leur American Express. Et puis par le plus grand des hasards et un peu par mon boulot personnel aussi, je suis passé de l'autre côté du comptoir pour exercer en qualité d'auditeur puis de consultant. C'est embêtant d'être parti du lundi au vendredi mais d'un autre côté, quelle vie plus rîche d'enseignement et de rencontres ! En étant toujours parti à l'aventure on découvre l'autre, les autres, leur univers et on apprend à être plus tolérant à accepter les opinions divergeantes. C'est plutôt sain comme démarche. En vietnamien littéral mon prénom complet signifie "Relations d'Or" et je préfère de loin ma vie de maintenant que celle d'il y a 10 ans où je n'avais pas d'autre choix que de vivre chez Papa Maman car c'était la dèche et que je n'avais pas un gros salaire, enfin beaucoup plus petit que ce qui permet de manger tous les jours aujourd'hui. D'autant qu'à Paris on a trop souvent tendance à croire que le centre du monde, de la France se trouve dans le département 75 et les communes d'Île-de-France à la rigueur alors que non, la vie en France c'est autre chose que cela ! La provence, le Centre continuent à vivre même  si on n'y passe pas de beaux séjours en vacances. Comment font les gens qui se lèvent tous les matins et qui vont bosser dans des endroits paradisiaques comme Giens, Carqueyranne ou Saint-Tropez ? Ben ils ont une vie plus douce mais ils ont les mêmes soucis que nous, les gars de la ville. Cela semble con comme un ballon ce que je dis, mais j'aimerais juste faire comprendre que je suis très content de toutes ces rencontres et toutes ces régions visitées au fil de mes missions en France et en Navarre. Certains de mes coréligionnaires me disent "je veux bien partir en déplacement mais que ce soit à l'étranger !" de vraies divas, ils se la jouent star alors qu'en France il y a tellement de richesses à découvrir, de gens sympas et qui te font réfléchir sur toi-même. Rassurez-vous ma minute Jean-Claude Van Damme s'estompera à la fin de ce post ... du moins je l'espère !
(TheZique : Muse - New Born)

L'affaire (se) corse !

Aïe ! Le Cetelem vient de me refuser ma demande de crédit à la consommation qui était censé pourvoir aux fameux 9,3% nécessaires à la signature de la promesse de vente à l'agence immobilière. Pas de souci, il y a bien d'autres établissements de crédit ou des banques qui me feront un petit prêt travaux, je ne suis pas encore en surendettement mais je vais revoir à la baisse mes prétentions quant à la somme empruntée. Il est vrai que j'avais un peu forcé sur la pinte l'autre soir au Frog & Rosbif et j'ai demandé une somme un peu importante, c'est sans doute pourquoi j'ai essuyé ce refus qui me remet donc sur les rails de la réalité.
Je dois faire vite à présent car j'ai l'impression que les prix ne vont pas s'arrêter de s'envoler. Les étrangers achètent de plus en plus [à] Paris, en tête les italiens, les anglais et les américains surtout dans les XVème, XVIème et XIXème envahis par les chinois.
Une amie me faisait la réflexion du fait qu'elle était cadre, qu'elle gagnait très bien sa vie même pour Paris et pourtant qu'elle ne pouvait faire mieux que louer un 43 m2 à Paris I sans avoir les moyens de l'acheter ni prendre un appartement dans un arrondissement un peu moins coté. Elle terminait sa rengaine par un sempiternel "mais comment font les autres ?". Ce à quoi je répliquais que nous ne sommes plus en France mais en Europe et que la libre circulation des personnes et des richesses fait que tout Paris est à vendre aux riches étrangers. J'ai lu dans Sud Ouest ce matin que même en province les personnes qui perçoivent le smic sont mal logées ou même SDF. A ces éléments s'ajoutent les prévisions alarmistes des démographes de l'INSEE : nous serons 70 millions en 2050 dont un bon tiers de plus de 60 ans. L'éclatement familial et la multiplication des célibataires augmentera mécaniquement la demande en logement et malgré tous ces éléments factuels, certains penchent pour l'éclatement de la bulle immobilière et pour une baisse de 4% du marché en 2007 et 5% en 2008 !!! C'est vraiment n'importe nawak.
Bon je vais remplir un dossier chez SOFINCO, moi ... ;o)
(TheZique : John Williams - Duel of The Fates)

Mais il connait vraiment tout le monde ?!?

Je sors de diner  au Shogun, mon jap préféré de Bordeaux où j'ai dégusté un plateau de sashimis grand, un saké chaud et une glace au gingembre et au thé vert. Tout cela en one-to-zero. Dur de passer des soirées au restau en one-to-zero, mais c'est le revers du consultant en goguette loin de sa base. Après 2-3 morceaux sur mon iPod, je me lève et je te bouscule, tu ne te réveilles pas comme d'habitude, sur toi je remonte le drap, j'ai peur que tu aies froid comme d'habitude, ma main caresse tes cheveux mais je m'égare ... (!)
Donc je vais régler la note quand je suis interpelé par une voix connue mais improbable : "Giao ... ?" je pense reconnaitre l'un de mes padawans de Bordeaux : Eric, Hervé, Jérôme, Stéphane mais pas Bérengère et c'était ... Fred Malet ! Incroyable un pote d'un de mes bons amis, Arnaud, avec qui je suis parti en vacances pour la Villa 2004. Le monde est vraiment petit. T'es loin de tout et malgré tout on te reconnait dans un vieux resto tout pourri, sympa quand même Bordeaux. Peut-être l'héritage de mon prénom : Giao en vietnamien littéraire signifie "Relations d'Or" ;o) Hum hum
(TheZique : DB Boulevard - Point of View)

Loyauté et fidélité

Parfois l'abnégation  et la fidélité des collaborateurs vis-à-vis de leur mère-boîte me laisse pantois. J'ai connu cela à Clermont ou même dans les agences de province des sociétés pour lesquelles j'ai exercé. C'est tabou de parler que l'on passe des entretiens ailleurs parce l'herbe est plus verte ailleurs ou parce que l'on ne s'estime pas assez rétribué en contrepartie du travail fourni. A l'extrême, dans certaines entreprises de type paternalistes, les gens ont peur de ce qu'ils disent et de ce qu'ils font. Les "agents" peuvent faire de la délation et signaler tout comportement contraire à l'éthique et aux lignes du parti. Les salariés se serrent la ceinture et subissent les décisions des managers alors que la direction, ventripotente s'en met plein les fouilles et ne pense qu'à son propre confort personnel. Deux poids et deux mesures. Plus on est modeste et plus on nous fait travailler dans des conditions pénible à la réalisation des tâches quotidiennes. Effrayant quand même de voir jusqu'où l'homme libre par nature, peut se laisser asservir par un système, par une autorité. Parfois cela me rend triste de voir que des gens sympas se font écraser par le poids et les contraintes qu'ils se mettent eux-mêmes. J'ai connu le chômage 18 mois mais cela m'a suffi pour m'ouvrir les yeux et pour réaliser que la société, lorsqu'elle n'a rien à faire de toi, elle ne s'embarrasse pas de boulet, elle éparpille partout façon puzzle ! J'ai vu des travailleurs courber l'échine pendant 22 ans pour leur boîte pour finalement être éjectés en pré-retraite sans gloire ni honneur. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Fort heureusement en France, nous sommes cernés par un cadre législatif qui protège les salariés de façon quasi-inviolable ;o)
(TheZique : Trust - Antisocial)

The Quille !

La nouvelle est tombée aujourd'hui à la machine à café. Jérôme nous a confirmé la fin du projet et le déstaffing progressif de toute la joyeuse équipe pour qui j'ai travaillé durant 45 jours. Toute (bonne) chose ayant une fin, je suis soulagé de rentrer au bercail quand même. Ce n'est pas vraiment une sinécure, passer sa vie sur les routes de France et de Navarre et ses nuits à l'hôtel, même avec Canal Plus que je ne regarde plus depuis des années mais avec la connexion Wifi qui est mon seul lien avec la civilisation. Heureusement qu'il y a des gens tip top comme Eric et Jérôme pour me sortir le soir alors que je n'ai aucune attache dans la CUB, les restaus de la rue Saint Rémy, les pubs anglais comme le Frog & Rosbif et le Connemara, l'Entrecôte de la place de la Comédie à côté du Grand Théatre. Merci donq à tous ceux que j'ai fréquenté durant ces 2 mois tout rond : Bérengère, carole, Juliette, Willy, Eric, Jérôme, Séb, Hervé et le Client ;o)
Cela me fait énormément de bien de rentrer sur la ville de mon coeur, d'autant que je vais pouvoir également traiter mes petites affaires. Terminer la cession de mes parts de ma société d'expertise immobilière et finaliser l'achat de mon local commercial, on se tient au jus les amis !
(TheZique : Keane - With or Without You)

Cinq ans déjà

Depuis un quinquennat, Steve Jobs nous met la pression avec son iPod et pourtant quelle merveille ... de marketing ! Ma très chère pote Alix de NY m'en a rapporté un, le 60 Go Black avec un boîtier de protection polycarbonate à 35 $ (ouf !), ça fait quand même jaser à Bordeaux-Lac, ce gadget ! C'est vrai qu'il est joli avec sa coque noire et sa molette de commandes ultra-simple. Mais je suis déçu par les fonctionnalités de l'appareil : impossible de lire une vidéo au format Quicktime pourtant, tu ne peux rien faire sans passer par iTunes. L'explorer Windows ne le reconnait pas, bref un beau produit marketing qui se paie bien cher ! Et pourtant en 5 ans il a bien évolué, passant de 5 Go, 5 fois plus que les meilleurs concurrents à 80 aujourd'hui sur l'agitateur d'idées depuis 1954. Je comprends l'engouement, moins les fonctionnalités si restreintes. 4Largo, mon pote, tu m'échanges mon iPod 60 Go contre ton Archos 4 Go avec toutes ses fonctionnalités, dis ?!?
(TheZique : Yannick Noah - Si tu Savais)

Le Frog & Rosbif

S'il y a un pub mythique où il faut se rendre à Bordeaux, à part le Connemara, c'est bien le Frog & Rosbif ! Son énorme salle voûtée, ses nachos aux tortillas, ses pichets de 4 pintes pour 2 personnes et 2,25 litres de bière brassée maison ont vite fait de vous conquérir littéralement. Le Quizz Show du dimanche soir, la soirée étudiante du jeudi et le concours de billard n'ont jamais été ma partie de plaisir mais Eric et Carole m'ont initié à un jeu auquel je n'étais pas familier et auquel je me suis laissé prendre facilement, ce sont les fléchettes ! Une cible trois fléchettes et le tour est joué. En fait, le jeu de 301 est plus subtil que cela. A la télé sur SkySports, des irlandais bedonnant y jouent avec une précision diabolique et une tension insoutenable, j'ai compris pourquoi. Tu démarres à 301 points et le but est de descendre à zéro le plus rapidement possible. Donc plus c'est au centre mais meilleur c'est. Avec des rayons qui donnent plus ou moins de points. Dans les petits cercles, les points comptent double sur la circonférence extérieure et triple sur celle du milieu. Le plus important est la fin, il faut impérativement terminer sur un double. Subtil, n'est-il pas ? Moi par exemple j'ai terminé sur un 4. Il me fallait donc impérativement un double 2 pour terminer et gagner la partie ! Il faut donc savoir compter et viser ;o) Vivement que je m'en achète un pour y jouer chez moi et faire jouer tout le monde pour mon anniv que je fêterai à la casa le 9 décembre prochain ! Merci à Eric et Carole d'avoir été mes maîtres es fléchettes sur l'art du 301 donq ;o)
(TheZique : Stevie Wonder - Supertition)