Combien de fois ai-je entendu l'expression "je ne sais pas ce que je compte faire de ma vie" ? Je ne sais plus, j'ai arrêté le compteur tellement elle est revenue à mes oreilles, cette sentence. Le provincial qui monte à Paris ne veut plus quitter la capitale, le parisien qui y a toujours vécu, cherche à s'expatrier dans le Lubéron. On en demande toujours plus à la vie, à ses amis : plus de soleil, plus d'attentions, plus de sous, plus de responsabilités, plus de vie de famille, plus toujours plus. Ma tante a toujours vécu à Saigon dans le sud du Vietnam. Elle y est toujours comptable dans une usine après avoir exercé un travail d'institutrice parce que maintenant elle gagne plus, à peu près 170 euros par mois. Dans la grande maison familiale du centre de la ville, le seul bien que les nationalistes ont bien voulu lui laisser après la chute de Saigon en 1975. Elle n'a ni ordinateur, ni internet, ni blog. Sa grande passion, c'est de regarder les matches de foot, ça elle est passionnée par le foot ma chère tante ! D'ailleurs pendant la Coupe du Monde en Allemagne, elle se levait tous les jours à 4h du matin pour suivre les rencontres, en priant pour nous que la France passe le tour suivant. Elle vient nous voir de temps en temps, pour assister aux grands événements de notre vie, les mariages et les naissances. Elle est heureuse ma tante, elle ne se pose pas de question existentielle. Je trouve que dans notre société on se regarde trop le nombril, moi le premier. Notre seule obsession est d'avoir un statut, une reconnaissance de nos pairs, on n'existe que par rapport aux regards des autres. Bien ou mal, c'est un fait et la quête du bonheur est un mythe car on le porte en nous tous les jours de notre vie, notre bonheur. Il faut aller à 6.000, à 15.000, à 22.000 km pour le comprendre. Je vais passer plus de temps à l'étranger à la rencontre des autres et cesser de me regarder dans le miroir.
Tu es bien philosophe mon cher Giao en ce moment ! Ca cogite ?
Et puis c'est pas toujours vrai que les provinciaux qui montent à Paris ne veulent plus quitter la capitale, ça n'a pas été évident mais je suis bien content d'avoir laché la rue de la roquette pour rentrer chez moi !
Rédigé par : 4largo | 21 juillet 2006 à 14:34
Cher Ami, mon Quatrain préféré de Khayyam :
...
Ecoute ce que la sagesse te répète toute la journée : "La vie est brève. Tu n'as rien de commun avec les plantes qui repoussent après avoir été coupées."
Quatrains. Rubaïyats 57. Omar Khayyam.
Rédigé par : Nawal | 21 juillet 2006 à 16:43
Kékké passa mon Giao ?
Tu as eu mal aux cheveux ce matin comme d'autre dans la blogosphère...
Tu t'es regardé dans la glace et comme tous hommes en noir et à chemise blanche un jour ou l'autre, tu t'es trouvé moche ?
J t'y jure, comme t'y Bôoooooooooo mon fils, la vérité !
Rédigé par : Pem | 21 juillet 2006 à 17:33
purée quand je lis pem je voies toute ma famille réunie
tu vas voir enrico dis Pem?
Rédigé par : missparker | 21 juillet 2006 à 17:47
si je te prends o mot Giao tu veux plus de I pod alors? car ce n est que pure vanite!!!!
Rédigé par : alix | 21 juillet 2006 à 20:46
>Ma tante a toujours vécu à Saigon dans le sud du Vietnam...
belle leçon de sagesse. La notion du temps est peut-être la vraie différence. Prendre du temps pour soi et s'en servir vraiment.
Rédigé par : Casimiri | 21 juillet 2006 à 21:13
Hélas, la notion de prendre du temps pour soi n'existe plus beaucoup dans la nouvelle génération à Saïgon... Dans la ville, j'entends... Maintenant, c'est prendre de l'argent (un maximum en un minimum de temps) et s'en servir pour soi et la famille. Heureusement, la famille est encore très présente, mais pour combien de temps encore ?
De toute manière, ils vont finir par nous rattraper...
Rédigé par : Cpt Lolo | 22 juillet 2006 à 10:36