1327.- Neuvième marathon officiel, j'ai couru ce 7 avril 2013 mon
quatrième Paris et c'était épique. A mon humble niveau c'était l'explosion
médiatique :
un article sur la Runnosphère, un article dans le Journal L'EQUIPE
daté du 6 avril et un article dans LE PARISIEN MAGAZINE paru le vendredi 12
avril.
J'avais tenté de suivre un plan de huit semaines à raison de
six sorties hebdomadaires mais très vite, mes obligations professionnelles et
sans doute un peu l'envie me firent quelque peu sortir du droit chemin.
D'autant que les résultats n'étaient pas au rendez-vous : 46' aux 10 km de
Paris 14ème, 1h13 aux Foulées Charentonnaises et 1h46 au semi de
Paris, je n'étais pas dans les meilleures dispositions pour réitérer mon
exploit de l'année passée ou même de m'approcher des 3h45 avec une marge
suffisante.
C'est donc un peu tendu que j'abordais cette édition du
Marathon de Paris. Le temps était doux, le soleil bien présent et le sourire
sur tous les visages et d'abord sur celui d'Amandine ma douce amoureuse qui
m'avait préparé le petit déjeuner de champion à 6h30 du matin : deux œufs sur
le plat, un bon bol de flocons d'avoine, deux verres de smoothie et un bon thé
à la cannelle. Un vrai amour.
(Crédit photo : Béatrice Gastebois)
7h20 nous avions rendez-vous avec Cyrille le photographe du
PARISIEN MAGAZINE pour un shooting in situ au métro Charles de Gaulle sortie 5
Avenue Carnot. Je retrouvais les trois autres comparses héros de l'article et
nous nous sommes dirigés vers l'Arc de Triomphe pour avoir la meilleure lumière
et le bon angle de vue pour une belle photo. Mon ami Eric Elron me rejoignit et
nous sommes allés au point de rendez-vous que j'avais fixé à mes amis au 67,
avenue des Champs Elysées devant la Boutique Nike.
Avec plaisir j'y retrouvais
Yannick qui m'avait fait découvert le NRCP en décembre 2010, Cécile dont la sœur
Sandrine était partie affronter le terrible Marathon des Sables avec
l'association Je Cours pour Toi, Roland qui faisait son premier marathon, Aziz
le commando avec qui j'avais eu le plaisir de courir à Levallois un soir d'été
à minuit, Sebastien Réveillère, Vivien et les copains du Nike Running Club
Paris.
Aicha, Jean-Pierre Bardera, Monique et Mélika étaient là également
tous réunis pour la fête.
Quel plaisir de retrouver tous ses potes et se souhaiter une
bonne course. Je ne retrouvais pas Baptiste avec qui j'avais prévu de courir
son premier marathon. Avec Eric nous nous sommes placés dans notre sas, celui
des 3h15. Je savais que ça allait partir vite, je me plaçais en queue de sas.
Quand le coup de feu retentit, nous fûmes la partie droite la première à
partir. Les départs étaient en décalé et chaque sas partait en deux vagues.
L'avenue des Champs Elysées remplie de quelques 40.000
coureurs était magnifique, quelle ambiance de folie. Je me faisais dépasser de
partout et je marquais déjà une première pause peu avant la place de la
Concorde pour faire une vidange, j'avais bien trop bu.
Rue de Rivoli, la
Mairie de Paris, très vite nous sommes arrivés sur Bastille et au ravito du 5ème
km, je marquais déjà une courte pause en marchant. Eric avait eu peur de me
perdre, je lui disais que quoi qu'il en soit, je m'accrocherais à la ligne
bleue tracée pour indiquer la trajectoire idéale des 42,195 km qui nous
séparaient de la ligne d'arrivée. Sabrina alias Brinouille était placée à gauche en pom pom girl à côté des pompiers, Laetitia à droite elle attendait Virginie pour faire son lièvre jusqu'au semi.
Victor passait près de moi en m'encourageant, il
s'accrochait fermement au ballon des 3h15 à la recherche d'un objectif qui
était plus en rapport avec sa forme du moment qui lui laissait espérer un bon
3h20.
10 km en 51'. J'étais trop rapide je le savais, loin d'être
en aisance respiratoire, j'avais du mal à tenir l'allure des 12 km/h alors que
l'année précédente j'avais été plus rapide en sous-régime. J'étais mal parti et
j'allais le payer, j'en étais sûr.
(Crédit photo : Christophe Jullien)
Dans le Bois de Vincennes, j'entendis un : "Vas-y
Giaoooo !" sur la droite, c'était Sandrine en doudoune blanche que j'avais
croisée à la Running Expo. Son mari Christophe était juste à côté et il eut le
temps de viser et shooter. J'étais content de voir mes amis, cela me mit du
baume au cœur alors que je n'étais pas du tout serein pour la suite du voyage.
Un peu avant le ravito du 15ème, Franck mon pote
des fractionnés de Montsouris me dépassa par la gauche avec sa gourde
porte-bonheur. Il était bien le runner in black avec son bandeau autour du
crâne. A côté de moi, j'avais l'impression qu'il volait. Au ravitaillement, qui
retrouvâmes-nous ? Baba ! il était parti un peu derrière et nous avait
rattrapés. Il était bien, dans une forme épatante tel que je l'avais vu au semi
de Paris au ravito du 5ème.
(Crédit photo : Maya)
Non loin du Lac Daumesnil, nous allions revenir sur Paris et
passer sur la grande descente de l'avenue Daumesnil. J'allais respirer un peu.
Le semi fut passé en 1h50 contre 1h43 l'année passée. J'étais au bord de
l'explosion et tentait de me mettre dans l'allure de confort. Je me retrouvais
seul car mon "Frère de Running" avait décidé de me lâcher pour courir
avec Baba déjà loin devant.
Marc Sèbe me dépassa tout en m'encourageant pour la suite
non loin de Bastille. Je passais l'Arsenal et nous nous dirigions sur les voies
sur berges.
Après le 25 km c'était le terrible tunnel des Tuileries, un
trou béant de 1.500 mètres qui allait faire pas mal de dégâts. Je mis mon
casque pour écouter de la musique pour faire passer la pilule. Le bruit des
coureurs qui criaient pour se donner du courage retentit en fond sonore tel un
brouhaha avec l'écho. Heureusement ce ne fut pas si long que cela mais déjà
quelques coureurs marchaient ici et là. Je décidais de ne pas céder et
continuait à courir coûte que coûte.
(Crédit photo : Pathé Lo)
30 km je voyais des coureurs assis sur des chaises qui se
faisaient masser, les pompiers avaient activé une lance pour arroser les
coureurs, trop sympa.
L'ami Pathé sur le côté me vit marcher, il m'encourageait :
"Calme Giao, marche et reprend des forces, tu repartiras plus tranquille
après !" Adorable de m'exhorter comme ça, merci copain.
Dans Paris XVIème, je croisais coup sur coup Annie qui
prenait des clichés et me dit : "ben t'es pas en train de courir toi
?"
(Crédit photo : Anny Anaïs Keldaï)
"Je suis en promenade, c'est total relax !"
Ensuite je vis Alain La Moustache qui faisait le bénévole et
signalait la route aux coureurs un peu hagards. Je vins vers lui et le serrais
bien les bras :"trop content de te voir mon pote, j'en chie des ronds de
chapeau".
La course c'était cela aussi, le plaisir de voir les copains
parmi les spectateurs et sur la route, malheureusement je ne vis pas
Anne-Gaëlle qui était par là ni Rodolphe des fractionnés de Montsouris venu nous
apporter du soutien.
A 3h de course, je pensais à Adri et Jean-Pierre qui
visaient un premier marathon sous la barrière fatidique des trois heures. Y étaient-ils parvenus
? J'en étais persuadé et je me voyais déjà les féliciter tous les deux pour
leur exploit du jour.
Après le ravito du 35 km, nous entrions dans le Bois de
Boulogne par le faux plat montant de la Porte d'Auteuil. Elle n'était pas
méchante mais après tous ces kilomètres elle était dure à gravir cette montée.
Plus que 7 km et c'était la fin. Ne pas lâcher l'affaire nous y étions presque.
A 36 km, Anneso la Souris lit ma souffrance sur mon visage et me crie de ne pas
baisser les bras de tenir bon d'autant que j'étais rompu à ce genre d'épreuve. J'alternais
marche et course, j'étais dans le dur. Je n'avais mal nulle part mais j'étais
dans l'incapacité d'aller plus vite ou plus exactement je n'avais pas envie de
me faire violence pour m'écrouler plus loin.
39 km, l'ami Greg Runner était là avec son sac à dos. Le tout jeune papa qui
fêtait son anniversaire le lundi 8 avril eu droit à mes embrassades également
et m'accompagnait sur quelques dizaines de mètres avant le dernier virage en
direction de la Porte Dauphine.
Je pris mon dernier gel avec une bouteille d'eau et m'élançais
pour les deux derniers kilomètres. En arrivant au rond point de la Porte
Dauphine c'était gagné. L'ami Eric qui avait terminé, était revenu en marche
arrière pour m'accompagner il me criait d'accélérer dans les deux cent
derniers. Je fis un sprint d'honneur pour arriver au tapis. C'était fait. 4h11
temps officiel et 4h05m18s en temps réel.
Un temps anecdotique bien loin de la course de ma vie de
l'année précédente, je n'étais pas vanné mais bien content d'être arrivé
jusqu'au bout.
(Crédit photo : Camille Hermann)
Au rendez-vous convenu de l'angle de l'avenue Malakoff et de
l'avenue Foch, je retrouvais les amis du NAC dont Seb Barraud qui m'avait
accompagné sur la fin de mon deuxième Eco-Trail de Paris, Saadia et Béné qui
avait explosé son record de New York en réalisant un très beau 3h36 et
quelques.
Franck nous rejoignit en nous offrant des muffins
chocolat-banane, trop adorable d'autant qu'il avait fait un formidable 3h16
pour son second marathon. Emilie était satisfaite de son premier marathon déjà
sous les 4h en 3h54, elle avait laissé sur place son camarade de course
Jean-Alain aux alentours du 30 km.
Je retrouvais mes amis Jean-Pierre et Adri, ainsi que Giao
qui faisait le lièvre pour ce dernier. L'Etoile du 8ème avait bel et bien
rempli son objectif en 2h59m51s. Fabuleux.
Jean-Pierre était vert, il avait échoué de pas beaucoup et
j'étais un peu triste de voir mon ami désemparé, je restais néanmoins persuadé
et n'étais pas le seul qu'il allait réaliser son objectif un beau jour mais ce
n'était pas ce jour.
Alors que l'année précédente était l'année des records
personnels pour tous mes amis, cette année c'était soit tout l'un soit tout
l'autre. Entre des records battus de beaucoup à l'image de Gianny 3h24, Baptiste 3h38 et de
Victor 3h24, il y eu aussi des explosions en cours de vol.
En reprenant le métro pour rejoindre mon amour, je vis José
qui avait repris le dossard de Gigi pour qui j'ai une pensée de prompt rétablissement
physique et moral et Isabelle Frogita qui réalisait un beau chrono de 3h56
alors qu'elle était plutôt devenue une triathlète. J"ai également une pensée pour mon ami Vincent Machet qui est allé au bout de son marathon en 6h30 malgré ses 138 kg et Nadia à ses côtés ;o)
La joie, la peine, le masque ou la banane, toutes les
expressions s'imprimaient sur le visage des marathoniens.
C'est la beauté de notre sport, il y a des hauts et des bas
et l'incertitude d'une épreuve comme le marathon est inhérente au bonheur que
l'on ressent quand on bat ses propres records.
Malgré mon résultat, j'ai passé une formidable journée en
compagnie d'amis exceptionnels.
"Résultats du Marathon de Paris 2013" ASO Amaury Sports Organization
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