1225.- Ce dimanche j’ai terminé mon troisième marathon en deux mois, je n’ai pas l’intention d’établir un record de participations à cette épreuve reine en 2011, ce fut une fois de plus un concours de circonstances qui m’y a amené.
Après Paris et Annecy où j’avais accompagné deux copines Anne et Danielle qui finissaient leur premier marathon en avril, un copain Toto Running alias Olivier Vitrac me proposait en boutade de lui servir de lièvre sur le marathon du Mont Saint Michel. Je rêvais de faire un jour cette fameuse course unique en son genre puisque c’est la seule où l’on voit le point d’arrivée depuis la ligne de départ et ce, tout au long du parcours. L’occasion était trop belle, je ne la laissais donc pas filer.
Olivier avait terminé son premier marathon à Vincennes en 2010 en 5h00m44s et rêvait de faire 4h45 voire moins, il s’y était entrainé très sérieusement et même beaucoup plus que pour son premier, c’était sans compter la terrible incertitude de cette épreuve.
Pour ma part, j’ai abordé le marathon comme une sortie longue en préparation des 100 km de Millau auxquels je m’attaquerai le 24 septembre prochain. Les spécialistes disent qu’un runner ne doit pas courir plus de trois marathons par an, la plupart font moins et ils ont raison puisque l’on parle de course où l’on vise une performance.
De ce point de vue, même si j’ai projeté de faire quatre ultras (Eco-Trail, Millau, Templiers et Saintélyon) et quatre marathons (Paris, Annecy, Mont St. Michel, Nice-Cannes) cette année, je ne cours que deux marathons avec objectif : Paris où j’ai établi ma meilleure marque en 3h53 et Nice-Cannes où j’espère faire … beaucoup mieux.
En France, quand on dit que l’on court un marathon, l’interlocuteur nous demande «En combien de temps ? » alors que dans d’autres pays comme les Etats-Unis, on nous félicite. C’est plutôt dans cette optique que j’appréhende la plupart des compétitions longues auxquelles je participe. C’est du plaisir de rencontrer des passionnés, de croiser le sourire des gentils bénévoles qui nous encouragent à chaque ravitaillement, d’avoir les encouragements nourris des spectateurs quand on a un coup de mou, quand on sent ses forces chuter brusquement face au mur du glycogène ou quand on passe à toute allure devant eux.
L’organisation de la course était au top avec des puces intégrées aux dossards, des points de ravitaillement nombreux et des postes de secours et d’abandon fréquemment disposés surtout à partir du 25ème km.
Ce que j’ai apprécié le plus c’était la présence de bénévoles à vélo qui s’assuraient que tous les coureurs finissent en bon état, en proposant de l’eau, une assistance aux étirements, du froid en aérosol ou même un soutien moral pour ceux qui sentaient un peu fragiles psychologiquement.
La météo était clémente, nous avons profité du soleil et d’une brise vivifiante qui nous permettait de ne pas souffrir de la chaleur et de l’humidité. C’était magique de voir le Mont Saint Michel tout au long du parcours au loin qui nous attendait majestueux.
Concernant notre course ou plutôt celle d’Olivier, nous avons bien démarré à un rythme de 10,5 km/h malgré la petite montée du début. Après le premier semi passé en 2h12, nous avions laissé le ballon des 4h30 loin derrière nous, ce qui était de très bon augure pour notre objectif initial.
Malheureusement à partir du 25ème km, Toto a eu mal aux pieds et au ventre, ce qui a fait chuter sa vitesse et malgré toute sa bonne volonté et sa combativité, les quinze derniers kilomètres ont été un calvaire même si la souffrance était moins forte qu’à son premier marathon.
A l’arrivée une coureuse que je croisais régulièrement me fit : « je n’ai pas compris ta course, je ne faisais que te voir me dépasser à toute vitesse puis t’arrêter ! ». En effet, vue la condition de Toto, plutôt que de rester à ses côtés à chaque instant, je prenais de l’avance en parcourant mille ou deux-mille mètres à vive allure et je l’attendais à l’ombre ou à un ravitaillement, en somme je faisais une séance de fractionnés pendant la course et j’étais content de voir que je pouvais accélérer à 16 km/h avec 32 km dans les jambes. Je n’ai pas senti le mur, c’est encourageant pour Millau, peut-être un coup de fringale à 28 km mais après un gel Fenioux et un peu d’hydraminov d’Effinov, c’était vite oublié.
Une bien belle course que je suis content d’avoir terminée avec mon ami Olivier, à la prochaine nous laisserons le ballon des 4h30 loin derrière nous !
"Le Marathon du Mont Saint Michel de Giao" Article paru sur le blogounet de Jean-Pierre Giorgi
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