678.- Depuis septembre 1999, je mets en place des systèmes Oracle Applications en France et un peu partout au gré des boutiques et des missions. Comme tout le monde j'ai fait de l'informatique dans ma jeunesse, comme tout le monde, j'ai mangé des écritures comptables en passant mon DUT et ma maîtrise de gestion, mon DEFC du CNAM équivalent à un diplôme d'études comptables et financières (DECF) de l'Etat.
J'ai découvert des bizarreries générées par l'ERP au niveau de l'analyse comptable, des OCNI comme le qualifiait mon professeur de comptabilité approfondie, Louis Klee.
Le fond du problème est là : les ERP ne sont pas des outils comptables, ils délivrent des OCNI - des objets comptables non identifiés - et sont tout au plus des systèmes de saisie au km des pièces comptables.
Par exemple les provisions pour réceptions au fil de l'eau, en comptabilité ils sont inconnus et en langage ERP ils donnent lieu à des écritures qui n'ont ni queue ni queue :
A la réception d'une commande :
Débit : 601100.- achats
Crédit : 408150.- provision pour facture à recevoir
Et le plus fort, à l'enregistrement de la facture rapprochée de la commande réceptionnée, remarquez le néologisme au passage :
Débit : 408150 provison pour FAR
Crédit : 401100 fournisseurs
Et on s'étonne de voir les comptables sauter au plafond lorsque l'on demande à des acheteurs de choisir des imputations comptables que derrière, ni eux ni les contrôleurs de gestion ne peuvent rectifier facilement !
Côté facturation, la pantalonnade est encore plus forte puisqu'à la constatation du produit et de la facturation, l'écriture générée est soit une facture à émettre, soit une facture constatée d'avance :
Débit : 487.- produit constaté d'avance ou 418.- facture à émettre
Crédit : 706.- Ventes - prestations de services
dans les livres de la comptabilité générale. Le compte de PCA ou de FAE est ensuite soldé lors de la facturation en comptabilité auxiliaire clients par l'écriture :
Débit: 411100. - Clients
Crédit : 487.- produit constaté d'avance ou 418.- facture à émettre
On en avalerait son plan comptable général.
Toutes les écritures sont mélangées dans des journaux, le système passe des provisions dans des journaux de provisions et les reprend dans des journaux d'achats, encore une fois les développeurs se sont fait plaisir en dépit du bon sens et de la rigueur comptable.
La question qui me taraude est la suivante : les commissaires aux comptes sont habitués à auditer des entreprises dotées de tels systèmes d'information et de gestion intégrés depuis des années, malgré ces incohérences comptables il y a donc bien une validation de fait de la légalité de ces outils alors pourquoi les comptables crient toujours au loup et à la violation des principes comptables ? ...
Bon je ferme la parenthèse et sur ces doutes existentiels, je retourne à la régie, c'est plus fun !
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